10/04/2023
Dans cette prière, rythmée par l’Alléluia, nous nous adressons à Marie en l’invitant à se réjouir, car Celui qu’elle a porté en son sein est ressuscité comme il l’avait promis. En réalité, notre joie est un reflet de la joie de Marie, parce que c’est elle qui a protégé et qui protège avec foi les événements de Jésus. Récitons donc cette prière avec l’émotion des enfants qui sont heureux parce que leur Mère est heureuse.
Regína caéli, lætáre, Allelúia!
Quia quem meruísti portáre, Allelúia!
Resurréxit, sicut dixit, Allelúia!
Ora pro nóbis Déum, Allelúia!
Reine du ciel, réjouis-toi, Alléluia !
car le Seigneur que tu as porté, Alléluia !
est ressuscité comme il l’avait dit, Alléluia !
Reine du ciel, prie Dieu pour nous, Alléluia !
Benoit XVI conseillait: « Nous pouvons alors invoquer la “Reine du Ciel” afin qu’elle conserve vivante en chacun de nous la foi dans la résurrection et qu’elle fasse de nous des messagers de l’espérance et de l’amour de Jésus Christ.«
09/04/2023
Le Christ est ressuscité des morts, purifions nos sens
et nous verrons le Christ resplendissant,
dans l'inaccessible lumière de la Résurrection.
Et nous l'entendrons nous crier :
"Réjouissez-vous" en chantant l'hymne de la victoire.
Le Christ est ressuscité des morts.
Que le ciel se réjouisse, que la terre soit dans l'allégresse.
Que le monde soit en fête, le monde visible et invisible,
car le Christ est ressuscité, Lui l'éternelle allégresse.
Christ est ressuscité des morts.
Par la mort, il vaincu la mort.
A ceux qui sont dans le tombeau, il a donné la vie.
(1ère ode des matines byzantines de Pâques)
08/04/2023
De Vatican News :
«Un grand silence règne aujourd’hui sur la terre, un grand silence et une grande solitude; un grand silence parce que le Roi dort. La terre a tremblé puis s’est calmée parce que Dieu s’est endormi dans la chair, et il a réveillé ceux qui dormaient depuis des siècles». Cette homélie du IVe siècle attribuée à Saint Épiphane de Salamine explore admirablement le mystère du Samedi Saint, ce moment où le Christ repose sans vie dans son tombeau, où l’espérance semble avoir déserté la terre, «où la foi semble être définitivement démasquée comme une illusion» (Benoît XVI).
Durant cette période relativement brève, ce «temps au-delà du temps», le Christ «descend aux Enfers»; c’est-à-dire qu’Il plonge dans la solitude la plus extrême et la plus absolue de l’homme, la mort, pour la partager, l’illuminer et l’en délivrer. «Voici précisément ce qui est arrivé le jour du Samedi Saint, dans le royaume de la mort, la voix de Dieu a retenti», assurait Benoît XVI dans une longue et éclairante méditation partagée lors de l’ostension solennelle du Saint-Suaire de Turin (2010). «L’humanité est devenue particulièrement sensible au mystère du Samedi Saint. Dieu caché fait partie de la spiritualité de l’homme contemporain (…) comme un vide dans le cœur qui s’élargit toujours plus», reconnaissait-il encore, dans une référence tacite au silence de Dieu ressenti avec douleur, et parfois révolte, à certains moments de l’Histoire ou de nos vies personnelles.
Entretien réalisé par Manuella Affejee - Cité du Vatican
08/04/2023
Même Dieu semble se désintéresser de son sort : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mc 15, 34) lance-t-il avant de mourir. Pourtant, c’est de ce cœur transpercé que jaillit l’Esprit Saint, cette force vivifiante qui permet une communion intime avec Dieu. Jésus l’avait lui-même annoncé dans le temple :
« Un des soldats avec sa lance lui perça le côté » (Jn 19, 34), dit saint Jean. « L’évangéliste ne dit pas que Longin a blessé Jésus, mais qu’il a « percé son côté » », relève Mgr Le Tourneau dans Les blessures du Christ (Artège). « Il a ouvert une porte donnant accès au Cœur de Jésus, et permettant aux richesses de son Cœur de se communiquer à nous, notamment les sacrements de l’Église, nécessaires pour entrer dans la Vie. » L’amour divin transforme la méchanceté des hommes en un torrent de grâces salutaires : « Jésus reçoit ce coup de lance, tout près du cœur, pour que nous apprenions à ne pas nous éloigner de son Cœur. Nous avons donc accès à ce Cœur qui a tant aimé le monde ».
Le coup de lance du soldat Longin a eu lieu pour le profit de l’humanité. « Ce jour-là, prophétisait déjà Zacharie, il y aura une source qui jaillira pour la maison de David et pour les habitants de Jérusalem : elle les lavera de leur péché et de leur souillure » (Za 13,1). Le pape Benoît XVI a relevé que, « tout au long des siècles, l’Église, suivant la parole de Zacharie, a tourné son regard vers ce Cœur transpercé et a reconnu en lui la source de bénédiction indiquée à l’avance dans le sang et l’eau ».
Contempler le cœur de Jésus, c’est prendre la mesure de son amour pour nous. Un cœur aimant, brûlant d’amour. Saint Charles de Foucauld, dans L’Évangile présenté aux pauvres du Sahara, a magnifiquement défini ce qu’est le cœur de Jésus, dévotion qui lui était particulièrement familière :
Ce Cœur « est parfait, pur comme la lumière, plus innocent que les anges, nulle souillure ne l’a approché, l’intelligence divine brille en lui : c’est le Cœur de Jésus, le Cœur de Dieu fait homme. Dieu nous aime, Dieu nous a aimés hier, il nous aime aujourd’hui, il nous aimera demain. Dieu nous aime à tout instant de notre vie terrestre, et il nous aimera durant l’éternité si nous ne repoussons pas son amour. Il nous demande amour pour amour. Il nous dit : “Je t’aime, je veux t’aimer éternellement et me donner éternellement à toi, je veux être aimé et possédé de toi durant l’éternité. Aime-moi, obéis-moi, suis-moi.” Dieu nous aime… Dieu nous demande de l’aimer… Voilà la “vérité” du Cœur de Jésus révélée pour éclairer et embraser les cœurs des hommes ».
La plaie du cœur permet d’accéder au cœur de Jésus et par la même occasion de contempler l’amour qu’il porte à tous les hommes. Le Christ ressuscité, engageant Thomas, l’apôtre incrédule, à mettre son doigt dans la plaie de son côté, ne nous invite-t-il pas à rejoindre le plus profond de son cœur ? C’est en tout cas ce à quoi exhortait le pape François lors de l’Angélus du 18 mars 2018 : « Comment est-ce que je regarde le crucifix ? Comme une œuvre d’art, pour voir s’il est beau ou pas beau ? Ou je regarde à l’intérieur ? Est-ce que j’entre dans les plaies de Jésus jusqu’à son cœur ? » Regarder Jésus sur la croix permet d’entrer, à travers ses plaies, dans le cœur de Jésus. C’est à ce moment-là que « nous apprendrons la grande sagesse du mystère du Christ, la grande sagesse de la croix », assure le Pape. « Entre dans ses plaies et contemple cet amour de son cœur pour toi, pour toi, pour toi, pour moi, pour tous. »
C’est le chemin que poursuit Mgr Le Tourneau : « Je continue de m’enfoncer vers ton Cœur. (…) Et que vois-je enfin ? Cette lumière, forte mais soutenable, mieux si attirante, cette lumière qui envahit tout et rend tout transparent. Elle est ton Esprit Saint. Il règne en toi. Comment avais-je pu ne pas y penser ? Et cette lueur, ce feu qui grandit au terme du passage au fur et à mesure que j’avance, à une vitesse dont je ne suis plus le maître et que je ne puis apprécier, c’est l’incendie par l’amour répandu de ton Cœur, amour qui, là encore, n’est autre que ton Esprit. Te trouver, te rejoindre enfin, c’est m’unir à l’Esprit Saint et, par vous deux, rejoindre le Père éternel. » L’aboutissement de ce chemin consiste à demeurer dans le cœur de Jésus : « Ma venue dans le Cœur du Christ! C’est là où je veux établir ma demeure. »
Sainte Gertrude d’Helfta, dite aussi Gertrude la Grande, était une moniale mystique du XIIIe siècle, en Saxe, qui vouait une dévotion particulière au Cœur Sacré de Jésus.
Ô Jésus, cache-moi dans la plaie de ton Cœur très aimant. À toi, unique amour de mon cœur, je m’offre en sacrifice, pour ne plus vivre que pour toi. Forme mon cœur sur le modèle du tien, pour que je puisse marcher selon ton bon plaisir. Par la plaie de ton Cœur, ô mon très doux Sauveur, transperce mon cœur du dard de ton amour, afin qu’il ne puisse plus contenir les biens terrestres, mais qu’il soit seulement régi par toi.
07/04/2023
Dans les Psaumes, le prophète David fait dire au Seigneur :
Contempler les mains du Christ, c’est se remémorer tout le bien qu’elles ont fait, sur terre, avant d’être injustement clouées sur le bois de la croix. La main du Christ, c’est d’abord une main qui bénit, et en premier lieu les enfants :
C’est une main qui guérit les malades :
Une main qui rend la vue aux aveugles :
C’est une main qui nourrit, au sens propre, notamment lors de la multiplication des pains :
Des mains qui ont fait des miracles du temps de Jésus, et qui continuent encore aujourd’hui leur œuvre bienfaisante. « Ces mains qui ont opéré tant de prodiges, qui ont fait tellement de bien, les voici perforées. Mais, ô miracle nouveau et inattendu, elles poursuivent leur œuvre de bienfaisance. Leurs deux trous sont deux cratères d’où s’échappe une lave incandescente d’amour, un ruban qui s’élargit et pousse toujours plus loin », souligne Mgr Le Tourneau dans son livre Les blessures du Christ (Artège).
Une plaie suintant tellement l’amour, qu’elle bouleversa saint Josémaria Escrivá, fondateur de l’Opus Dei, un matin de juin 1938. Tout au long de sa vie, il développa une profonde dévotion envers les plaies du Christ, mais celle-ci débuta grâce à la découverte assez soudaine de la plaie de la main droite, un matin du mois de juin, tandis qu’il se dirigeait vers le monastère de « Las Huelgas ». Il décrit cette illumination dans une lettre adressée à Juan Jimenez Vargas le jour même :
« Ce matin, alors que j’allais à Las Huelgas, pour prier, j’ai découvert une Amérique (une Méditerranée) : la Sainte Plaie de la main droite de mon Seigneur. Et voilà où j’en suis : toute la journée entre les baisers et l’adoration. Comme elle est aimable, la Sainte Humanité de notre Dieu ! Demande-lui qu’il veuille me donner son véritable Amour et toutes mes autres affections en seront bien purifiées. Inutile de dire : sur la Croix, mon cœur ! car si une Blessure du Christ purifie, guérit, apaise, fortifie, enflamme et remplit d’amour, que ne feront pas les cinq plaies ouvertes sur le bois de la croix ? »
Lorsque le Christ vient au milieu de ses disciples après la résurrection, la première chose qu’il fait est de leur montrer ses blessures. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » puis leur montre ses mains et son côté. La réaction des disciples est frappante. Ils n’expriment pas de peur, de compassion ou de honte à avoir abandonné Jésus, mais de la paix et de la joie : « Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur » (Jn 20, 20). Comme s’ils voyaient déjà dans les marques des clous le sceau de l’amour de Dieu.
Saint Bernard de Clairvaux verra lui aussi dans les clous des clés pour mesurer l’infinie miséricorde de Dieu : « Ces clous dont il a été percé sont devenus pour moi comme des clefs, qui m’ont ouvert le trésor de ses secrets et fait voir la volonté du Seigneur. Et pourquoi ne la verrais-je pas au travers de ses plaies ? Ses clous et ses blessures crient hautement que Dieu est vraiment en Jésus-Christ et qu’il y réconcilie le monde avec lui-même » (Sermons sur le Cantique des cantiques).
Au-delà de la paix et de la joie ressenties par les disciples, saint Bernard témoigne quant à lui de la douceur émanant des plaies du Seigneur : « Ils ont percé ses mains, ses pieds et, d’un coup de lance, son flanc ; par ces trous béants, je puis humer le miel de ce roc, et l’huile qui coule de sa pierre très dure, c’est-à-dire voir et goûter la douceur du Seigneur » (Sermons sur le Cantique des cantiques).
Sainte Claire d’Assise a rédigé une prière intitulée « Prière aux Cinq Très Saintes Plaies de notre Seigneur Jésus-Christ ». Voici la partie qui concerne la plaie de la main droite :
« Louange et Gloire à Toi, Seigneur Jésus-Christ, pour la Très Sainte Plaie de Ta main droite.
Par cette Plaie sacrée, pardonne-moi tous les péchés que j’ai commis contre Toi, par pensée, par parole et par action, par négligence à Ton service ou par sensualité, soit en dormant, soit en veillant.
Par Ta Passion rends-moi capable de célébrer dignement le souvenir de Ta Mort par amour et de Tes Saintes Plaies ; et de Te rendre grâce, avec Ton aide, en mortifiant mon corps. Toi qui vis et règnes dans les siècles des siècles. Amen. »