06/04/2023
vec les plaies des mains et du côté, les blessures infligées aux pieds de Jésus font partie des « cinq plaies » majeures. Elles sont causées par la crucifixion, lorsque les soldats romains clouent les mains et les pieds de Jésus au bois de la croix. Les évangiles ne précisent pas si les pieds de Jésus ont été cloués ensemble ou séparément.
Ils passent relativement rapidement sur l’horreur de la crucifixion :
Jésus était un grand marcheur. Qualité nécessaire pour proclamer la Bonne nouvelle aux quatre coins de la Palestine. Comme le fait remarquer Mgr Dominique Le Tourneau dans son livre Les blessures du Christ (Artège), « ses pieds ont été transpercés eux aussi, comme pour faire taire la parole de Dieu ». Mais même « les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle » (Mt 11, 5). Cloué sur la croix, Jésus « nous parle encore plus que juché sur le mont des Béatitudes ou enseignant d’une barque légèrement distante du rivage », estime Mgr Le Tourneau. Car de ses blessures jaillit son amour inconditionnel.
« Embrassons hardiment les pieds de Jésus », engage Mgr Le Tourneau. C’est d’ailleurs ce que font les catholiques le Vendredi saint lors de la vénération de la croix. « Les blessures de tes pieds sont peut-être plus accessibles pour moi, car elles se trouvent plus proches du sol, donc davantage à la portée de mes lèvres… Peut-être faut-il que je commence par elles, pour m’enhardir ensuite et parvenir jusqu’à ton Cœur blessé ? », médite-t-il.
Embrasser les plaies du Christ, c’est aussi faire preuve de tendresse et de compassion face à la misère de son prochain. Dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium, le pape François insiste sur ce point : « Parfois, nous sommes tentés d’être des chrétiens qui se maintiennent à une prudente distance des plaies du Seigneur. Pourtant, Jésus veut que nous touchions la misère humaine, la chair souffrante des autres. Il attend que nous renoncions à chercher ces abris personnels ou communautaires qui nous permettent de nous garder distants du cœur des drames humains, afin d’accepter vraiment d’entrer en contact avec l’existence concrète des autres et de connaître la force de la tendresse. Quand nous le faisons, notre vie devient toujours merveilleuse et nous vivons l’expérience intense d’être un peuple, l’expérience d’appartenir à un peuple », constate-t-il.
Il s’agit d’une prière rédigée par saint Louis-Marie Grignion de Montfort pour mourir dans de bonnes dispositions. Intitulée « Les Sept Oraisons de dévotion pour la réception du Sacrement de l’Extrême-Onction », elle comporte une partie qui invoque les plaies des pieds de Jésus :
« Mon très doux Jésus, je vous prie, par les sacrées plaies de vos pieds, de me pardonner tous les pas que j’ai faits dans les voies de l’iniquité, afin que mon âme étant dégagée du poids de ce corps mortel, prenne son vol vers vous, qui êtes son centre et le lieu de son repos. Amen. »