Le blog du Temps de l'Immaculée.

La Russie, seul défenseur de la civilisation occidentale?

05/04/2025

La Russie, seul défenseur de la civilisation occidentale?

Notre amie Béatrice (Benoît et moi) a trouvé cette réflexion sur le site de Marco Tosatti (vaticaniste). elle ne connaissait dit-elle ni l’auteur, ni le blog dont elle est tirée "sur l’auteur, John Leake, un universitaire américain très impliqué dès 2020 dans la dénonciation de la gestion catastrophique du covid, j’ai trouvé cela". Mais peu importe. C’est le meilleur « plaidoyer » pour la Russie de Vladimir Poutine, tout simplement parce qu’il n’affirme pas mais pose des questions qui pourraient éclairer un débat honnête

Se pourrait-il que, malgré tous ses défauts, la nation russe soit aujourd’hui une sorte de défenseur de la civilisation occidentale contre les barbares militants qui se sont emparés de la politique et de la culture de l’Occident ?

 

La Russie est-elle désormais le défenseur de la civilisation occidentale ? Une question provocatrice pour susciter la discussion

 

John Leake
www.thefocalpoints.com/p/is-russia-now-the-defender-of-western

 

Quand j’étais étudiant, j’ai lu toute la littérature sur la manière dont la doctrine révolutionnaire européenne avait déstabilisé la Russie à la fin du XIXe siècle. Ce processus a culminé avec les bolcheviks – animés par la doctrine brute du marxisme-léninisme – qui ont déchaîné l’enfer sur le pays. La bibliographie est vaste, et je soupçonne que peu d’Américains ou d’Anglais vivant aujourd’hui ont lu beaucoup de ces livres.

 

Dans sa jeunesse, le président russe Vladimir Poutine a participé à ce système corrompu en tant qu’agent de renseignement en poste à Dresde entre 1985 et 1990, où il a apparemment travaillé avec la Stasi, la terrible police secrète de la République démocratique allemande.

 

Toutefois, de nombreux éléments indiquent qu’à un moment donné après 1991 – ou peut-être même pendant son service au KGB – il a eu quelque chose qui s’apparente à un « moment de Damas », au cours duquel il a vu que la religion d’État laïque qu’il servait était corrompue.

 

Je n’ai jamais rencontré Poutine et je ne sais rien de sa personnalité. Toutefois, selon Alexandre Douguine [je ne mets pas le lien vers sa notice wikipedia, c’est une authentique « synthèse »! ndt], qui serait le conseiller intellectuel et spirituel de Poutine, ce dernier a véritablement rejeté la doctrine marxiste-léniniste de sa jeunesse.

 

Il convient de noter que l’Occident a toujours eu du mal à comprendre l’esprit russe, que Churchill a décrit avec une formule célèbre comme « une énigme enveloppée dans un mystère à l’intérieur d’une énigme ».

 

Le conservatisme russe de Douguine paraîtra sans doute étrange et politiquement incorrect à la plupart des Occidentaux. J’ai l’impression qu’une partie de ce sentiment remonte au roman de Dostoïevski « Les Possédés », paru en 1871, qui raconte l’histoire de jeunes révolutionnaires russes possédés par l’idéologie laïco-socialiste européenne.

 

En dépit de sa corruption et de ses problèmes, la Russie constitue un contrepoids captivant à de nombreux courants culturels et politiques incroyablement stupides, destructeurs, superficiels et puérils de l’Occident.

 

L’un de mes meilleurs amis est un Russe qui, en raison de l’ascendance juive de sa famille, a été autorisé à quitter l’Union soviétique dans le cadre d’un accord conclu entre Reagan et Gorbatchev. Sa famille s’est installée à Vienne, où il a grandi. Après des études de mathématiques à Cambridge, il retourne à Moscou, où il vit quelques années et expérimente ce qu’il décrit comme «LA période de ma vie ». Il comprend mieux que quiconque tous les problèmes du pays, mais il trouve néanmoins la plupart des Russes extrêmement sympathiques et drôles.

 

L’absence flagrante de marxisme culturel et d’autres doctrines qui ont empoisonné les systèmes universitaires américain et anglais a été particulièrement rafraîchissante pour lui. Il a également développé un penchant démesuré pour les femmes russes et, malgré le sentiment anti-russe extrême auquel il doit maintenant faire face dans sa résidence actuelle à Londres, il continue d’entretenir une excellente relation avec sa petite amie russe.

 

Je mentionne ceci parce que j’ai été consterné par le récent reportage du New York Times (The Partnership: The Secret History of the War in Ukraine) selon lequel la CIA et le ministère américain de la défense ont fourni toutes les armes sophistiquées et les moyens de ciblage qui ont permis à l’armée ukrainienne de tuer quelque 700 000 Russes.

 

Je pense que l’ensemble des circonstances indique que le gouvernement américain et la CIA ont, depuis 2014, constamment et systématiquement poussé la Russie à entreprendre une action militaire contre l’Ukraine visant à contrer la prise de contrôle de facto du pays par les États-Unis – une prise de contrôle dont les objectifs et les activités sont implacablement hostiles à la Russie, juste à sa porte. Un ami exceptionnellement cultivé qui a grandi en Ukraine est tout à fait d’accord avec cette évaluation.

 

Ma propre expérience de la Russie s’est limitée à la visite de Saint-Pétersbourg, fondée par le tsar Pierre le Grand en 1703. Vladimir Poutine est né à Saint-Pétersbourg et je soupçonne qu’il partage au moins en partie la fascination du tsar russe pour la culture européenne. Son histoire me rappelle celle de Mausole, souverain de ce qui est aujourd’hui l’Anatolie occidentale (en Turquie) dans l’Empire perse entre 377 et 353 avant J.-C. Bien que Mausole ait eu la réputation d’être un dirigeant fidèle aux sensibilités culturelles et politiques perses, il s’est profondément impliqué dans les affaires grecques à travers l’action militaire. En fin de compte, il semble être devenu un plus grand amoureux de la culture grecque que la plupart des Grecs, en particulier en ce qui concerne l’art et l’architecture.



Depuis 2022, j’ai souvent dit à qui voulait l’entendre que les États-Unis devraient adopter une politique reconnaissant que la Russie a des intérêts économiques et sécuritaires légitimes. La majorité des personnes avec lesquelles j’ai parlé m’ont accusé d’être un « apologiste de Poutine » ou un « larbin de Poutine » et m’ont demandé pourquoi je ferais confiance à Vladimir Poutine.

 

Ma réponse a toujours été : « Pourquoi devrais-je faire confiance à Joe Biden, Boris Johnson, Emmanuel Macron et Olaf Scholz ? »

 

En vérité, il me semble que, depuis à peu près 2008, presque tout ce que nous avons entendu émaner de Washington, de Londres, de Paris et de Berlin est au mieux douteux, et le plus souvent mensonger. La plupart des politiques mises en œuvre par les élites européennes ont été préjudiciables aux travailleurs et aux classes moyennes d’Europe. La folle politique de l’Allemagne en matière d’« énergie verte » a été un désastre total pour son secteur manufacturier hautement qualifié – qui faisait jusqu’à récemment l’envie de l’Occident – et sa folle politique d’immigration a été un désastre pour la sécurité publique et la sécurité des femmes allemandes.

 

Ces dernières années, le gouvernement britannique a renié la longue et vénérable tradition de liberté d’expression de la nation. Aujourd’hui, le Royaume-Uni est un pays où Big Brother surveille et punit sévèrement ceux qui enfreignent le code d’expression de plus en plus restreint de l’État.

 

Il y a quelques années, l’humoriste et auteur britannique Konstantin Kisin (qui est né et a grandi en Russie et qui est un farouche critique de Vladimir Poutine) soulignait qu’au cours d’une année récente, 400 personnes avaient été arrêtées en Russie pour des propos qu’elles avaient tenus sur les réseaux sociaux. La même année, 3 300 personnes ont été arrêtées au Royaume-Uni pour des propos tenus sur les réseaux sociaux. Ce qui me semble absolument révoltant.

 

Hier, on a appris que Marine Le Pen avait été exclue de la prochaine course présidentielle en raison d’une irrégularité comptable. Les accusations m’ont rappelé les tactiques de guerre juridique similaires que le parti démocrate a utilisées contre Donald Trump.

 

Depuis 2020 en Occident, nous avons fait l’expérience des obligations de vaccination COVID-19 mRNA, de la censure et de l’interdiction de l’opposition politique.

 

À la lumière de ce qui précède, je pose la question provocatrice suivante : Se pourrait-il que, malgré tous ses défauts, la nation russe soit aujourd’hui une sorte de défenseur de la civilisation occidentale contre les barbares militants qui se sont emparés de la politique et de la culture de l’Occident ?

 

Avant que les lecteurs ne réagissent par des commentaires, j’espère qu’ils garderont à l’esprit que je n’affirme PAS que c’est vrai, je pose simplement la question.

 

Il me semble que poser des questions provocatrices est le premier pas vers une réflexion et une enquête sérieuses sur un sujet complexe et difficile.