Le blog du Temps de l'Immaculée.
13/02/2025
En décembre 1875, Estelle Faguette, domestique chez les La Rochefoucauld d’Estissac, est mourante, malgré les soins médicaux que ses maîtres, généreux et attachés à elle, lui font prodiguer. La jeune femme de trente-deux ans est installée au bourg de Pellevoisin, dans le Berry, où elle vit ses derniers jours. Estelle n’a qu’une angoisse : l’avenir de sa famille, dont elle est l’unique soutien financier. Il lui vient alors l’idée d’écrire une lettre à la Sainte Vierge, qu’elle fera déposer devant la statue de Notre Dame de Lourdes, dans le parc du château. C’est le début d’une étonnante histoire.
Les raisons d'y croire :
Très pieuse, Estelle Faguette se résignerait à mourir si elle ne craignait pas de laisser sa famille dans une très grande détresse financière. C’est la seule raison qui la pousse à écrire à Notre Dame de Lourdes et à faire porter sa supplique à la représentation de la grotte de Massabielle, que les La Rochefoucauld ont fait bâtir dans leur parc. Estelle demande un miracle de guérison, comparable à ceux dont elle a entendu parler. Il ne lui vient évidemment pas à l’esprit que Notre Dame viendra en personne lui porter la réponse et qu’elle va, à son tour, bénéficier d’un cycle d’apparitions mariales.
La nuit du 14 février 1876, alors que ses douleurs l’empêchent de dormir, elle voit le diable à son chevet la regarder méchamment, comme s’il attendait qu’elle rende l’âme pour l’entraîner en enfer. Elle est terrifiée mais, soudain, Notre Dame apparaît et le chasse : « Ne crains rien ! Mon Fils va se laisser toucher. Tu souffriras encore cinq jours en l’honneur des cinq plaies de mon Fils. Samedi, tu seras morte ou guérie. Si mon Fils te rend la vie, je veux que tu publies ma gloire. » Les mots « Mon Fils va se laisser toucher » sont un écho du message de Pontmain, en 1871, et le reste des propos de Marie sont de ceux que la jeune fille ne saurait inventer.
D’ailleurs, leur véracité sera rapidement vérifiable puisque Marie pose une échéance à cinq jours, laissant planer le doute entre mort ou guérison. Si, à cinq jours de là, Estelle n’est ni morte ni guérie, l’on saura qu’elle a tout inventé ou qu’elle a été la dupe d’un délire lié à la fièvre.
Une seconde apparition a lieu le lendemain. Cette fois, Marie affirme : « Tu seras guérie samedi. Tu souffriras et ne seras pas exempte de peines : c’est ce qui fait le mérite de la vie. » Là encore, il sera facile de vérifier.
Marie répond aussi aux regrets de sa confidente, qui n’a pu finir son noviciat dans la congrégation qu’elle avait choisie, en lui disant que l’on peut se sauver et faire du bien dans tous les états de vie – pensée très salésienne, étrangère aux idées d’Estelle et qui ne saurait venir d’elle.
« Ce qui m’afflige le plus, c’est le manque de respect qu’on a pour mon Fils dans la sainte communion et l’attitude de prière qu’on a quand l’esprit est occupé à autre chose. Je dis ceci pour des personnes qui pensent être pieuses. » Ces paroles concernant les faux dévots rappellent le style de l’apparition de La Salette, en 1846, mais en portant sur un tout autre sujet. Cette subtile ressemblance ne peut être le fruit d’une imitation volontaire, ni des divagations d’une malade fiévreuse.
Au matin de ce 18 février, mademoiselle Faguette, alitée depuis l’été précédent et dont la santé ne fait que se détériorer, se lève toute seule, à la stupeur de ses parents et du médecin. Elle est définitivement guérie. Ce miracle authentifie les apparitions.
Après le 3 juillet, décevant les attentes d’Estelle, preuve que celle-ci n’invente pas ses apparitions, Marie ne se manifeste pas pendant deux mois, période qui correspond à l’interdiction faite par son confesseur à la jeune fille de se rendre au village dans la chambre où elle a eu ses visions. Estelle pose ainsi un acte d’obéissance qui lui coûte et dont, lorsqu’elle se montre à nouveau, le 9 septembre, Marie la récompense.
Commence alors un cycle de révélations sur l’avenir de la France, avec l’annonce des deux guerres mondiales, qu’Estelle ne saurait avoir inventées et qui s’accompliront.
Après sa guérison, Estelle se voue effectivement toute sa vie à la mission que lui a confiée Notre Dame en fabriquant des copies du scapulaire et en le diffusant.
Même persécutée, désavouée, moquée, mademoiselle Faguette n’a jamais cédé sur la vérité des apparitions de Pellevoisin.
Jusqu’à aujourd’hui, les fruits du sanctuaire marial de Pellevoisin sont très importants : conversions, vocations religieuses et sacerdotales, confessions en nombre, guérisons, etc.