Le blog du Temps de l'Immaculée.

Les preuves pour qu’on ne croie pas « à la légère »

10/01/2025

Les preuves pour qu’on ne croie pas « à la légère »

Dans le chapitre 6 de la première partie de la Somme contre les Gentils qu’il écrit entre 1258 et 1265, saint Thomas d’Aquin explique qu’en « accomplissant de manière très visible » des œuvres « très au-dessus des possibilités de la nature », en inspirant les prédictions que les prophètes ont faites « longtemps à l’avance » et en permettant les « signes, miracles et prodiges » qui ont accompagné le témoignage des apôtres et qui sont encore « de nos jours » des confirmations nous parvenant à travers les saints, Dieu a donné toutes les preuves « qui conviennent » pour témoigner, manifester, confirmer et garantir la solidité de la foi chrétienne. À l’inverse, parce qu’ailleurs les« fondateurs de secte » n’ont jamais « apporté de preuves surnaturelles », alors qu’elles sont « les seules à témoigner comme il convient de l’inspiration divine », tous ceux qui accordent foi à leurs paroles « croient à la légère ».

Les raisons d'y croire :


La simplicité, la cohérence et la logique de cette synthèse publiée par saint Thomas d’Aquin constitue à elle seule une véritable raison de croire.


Les différents types de preuves de la vérité du christianisme que Thomas d’Aquin évoque sont connus et convaincants, à commencer par les « œuvres très au-dessus des possibilités de la nature », accomplies de manière très visible par le Christ, qui « témoignent que le Père l’a envoyé » (Jn 5,36 ; 10,25). Effectivement, lorsqu’on change l’eau en vin, qu’on multiplie les pains et les poissons, qu’on ressuscite les morts, qu’on chasse les démons et qu’on commande à la mer et au vent (etc.), cela devrait normalement conduire à des prises de conscience. C’est en ce sens que le Christ adressait des reproches aux villes du bord de lac de Tibériade où il s’était révélé par des paroles et des actes : « Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, ces villes, autrefois, se seraient converties sous le sac et la cendre. Aussi, je vous le déclare : au jour du Jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous. Et toi, Capharnaüm, seras-tu donc élevée jusqu’au ciel ? Non, tu descendras jusqu’au séjour des morts ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez toi avaient eu lieu à Sodome, cette ville serait encore là aujourd’hui. Aussi, je vous le déclare : au jour du Jugement, le pays de Sodome sera traité moins sévèrement que toi » (Lc 10,13-15 ou Mt 11,20-24).


La sublimité de la parole du Christ et la sagesse qui l’inspire, qui « transparaît » dans la prédication des apôtres et des premiers chrétiens et qui a permis l’expansion miraculeuse du christianisme malgré les« persécutions », est une autre raison de croire.


De même, le fait que Dieu, « longtemps à l’avance », a « prédit » tout cela « par la bouche des prophètes ».


Il y a encore le fait que le Seigneur, après avoir fait des « œuvres que nul autre n’a faites » (Jn 15,24), a appuyé également le témoignage des apôtres et celui des saints de tous les temps de très nombreux « signes, miracles et prodiges » (Mc 16,20 ; Ac 2,22 ; 2,43 ; Hb 2,4) qui sont d’autres confirmations très importantes.


Reprenant et complétant toutes ces idées, le concile Vatican I conclut : « C’est à l’Église catholique seule que se réfèrent tous ces signes si nombreux et si admirables disposés par Dieu pour faire apparaître avec évidence la crédibilité de la foi chrétienne. Bien plus, l’Église, à cause de son admirable propagation, de son éminente sainteté et de son inépuisable fécondité en tout bien, à cause aussi de son unité catholique et de son invincible fermeté, est par elle-même un grand et perpétuel motif de crédibilité et un témoignage irréfutable de sa mission divine » (Constitution dogmatique Dei Filius, Denzinger 3013) ; « Non seulement, la foi et la raison ne peuvent jamais être en désaccord, mais encore elles s’aident mutuellement. La droite raison démontre les fondements de la foi, et, éclairée par la lumière de celle-ci, elle s’adonne à la science des choses divines. Quant à la foi, elle libère et protège la raison des erreurs et lui fournit de multiples connaissances »(Denzinger 3019) ; « Si quelqu’un dit que la Révélation divine ne peut être rendue croyable par des signes extérieurs et que, dès lors, les hommes doivent être poussés à la foi uniquement par leur expérience intérieure personnelle ou par une inspiration privée, qu’il soit anathème » (Denzinger 3033) ; « Si quelqu’un dit que les miracles ne peuvent jamais être connus avec certitude ni servir à prouver efficacement l’origine de la religion chrétienne, qu’il soit anathème » (Denzinger 3034).


Pie XII le confirmera : « Dieu a disposé un grand nombre de signes extérieurs éclatants qui nous permettent de prouver, de façon certaine, l’origine divine de la religion chrétienne avec les seules lumières naturelles de notre raison » (Humani Generis, § 4).

 

Synthèse et plus ici