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Henri Bergson : « Le mysticisme complet est celui des chrétiens »

10/01/2025

Henri Bergson : « Le mysticisme complet est celui des chrétiens »

Henri Bergson (1859 – 1941) est un philosophe juif français, unanimement reconnu comme l’un des plus grands intellectuels du XXe siècle. Dans un contexte philosophique très marqué par un positivisme anticlérical, il se distingue en voulant étudier le phénomène mystique d’un point de vue strictement rationnel.

Rien, chez lui, ne favorise le christianisme, mais en comparant l’expérience mystique des saints avec celle de figures spirituelles d’autres religions, il finit tout de même par conclure : « Le mysticisme complet […] est celui des grands mystiques chrétiens. » Ainsi arrivé au seuil de la conversion, il ne demande toutefois pas le baptême, préférant rester solidaire des Juifs persécutés par le régime nazi, mais sa conviction personnelle est faite en faveur de la vérité du christianisme.

 

Les raisons d'y croire :
Bergson est un intellectuel brillant et renommé : quatre fois lauréat du concours général, normalien, titulaire d’un double doctorat en lettres et en philosophie, d’un doctorat honoraire en sciences de l’université d’Oxford et d’un doctorat en lettres de l’université de Cambridge, professeur au Collège de France, membre de l’Académie française, membre de plusieurs académies étrangères (Turin, Suède, États-Unis), prix Nobel de littérature (1928), grand-croix de la Légion d’honneur…


Dans les circonstances dans lesquelles il évolue, rien ne le pousse à un jugement favorable sur le christianisme. Il est en effet issu d’une famille juive immigrée, formé à la philosophie dans un contexte largement positiviste et anticlérical, passionné de sciences, et notamment de la théorie de l’évolution, quand celle-ci est encore loin d’être admise par les chrétiens, etc.


Dans les premières années de sa célébrité, l’Église lui est même plutôt hostile, condamnant ses livres à l’Index (c’est-à-dire interdisant aux fidèles de les lire) : Bergson a donc toutes les raisons d’en vouloir au catholicisme.


Mais son honnêteté intellectuelle est plus forte ; son étude comparée des différentes formes de mystiques conclut que seul le mysticisme chrétien possède, au-delà de la contemplation, de si admirables fruits dans l’action : « Qu’on pense à ce qu’accomplirent, dans le domaine de l’action, un saint Paul, une sainte Thérèse, une sainte Catherine de Sienne, un saint François, une Jeanne d’Arc, et tant d’autres. » Selon Bergson, cette vitalité surabondante est le signe que ces grands saints chrétiens ont atteint le véritable sommet mystique, l’union à Dieu.

 

Bergson étudie aussi les mystiques non chrétiennes (notamment les mystiques antiques et celles de la culture indienne) : lorsqu’il conclut à la supériorité de la mystique chrétienne, c’est en toute connaissance de cause.

 

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