Le blog du Temps de l'Immaculée.
10/10/2024
Notre-Dame étant la Mère de l'unique personne de Jésus-Christ, a le droit d'être appelée Mère de Dieu, au même titre que nos mères, qui, bien qu'elles n'aient point formé nos âmes, mais seulement nos corps, sont cependant appelées les mères de l'homme tout entier, corps et âme. Car, si l'homme n'est homme qu'en tant que son âme est unie à son corps, Jésus-Christ n'est réellement Jésus-Christ qu'autant que Sa Divinité est unie à Son Humanité.
En 1931, à l'occasion du quinzième centenaire du grand concile d'Ephèse, Pie XI institua la fête que nous célébrons aujourd'hui.
La Maternité divine de Marie L'élève au-dessus de toutes les créatures. L'Église honore en ce jour cet incomparable privilège accordé à Marie, dogme fondamental de notre sainte religion. Grande est la dignité de la mère! Mais combien plus digne de vénération est celle de la Mère du Fils de Dieu qui a engendré dans le temps Celui qui est engendré du Père de toute éternité!
"Il y a dans cette maternité, dit saint Thomas, une dignité en quelque sorte infinie, puisqu'Elle a pour Fils Celui que les anges adorent comme leur Dieu et leur Seigneur. Cette suréminente dignité est la raison d'être de Son Immaculée Conception, de Son élévation au-dessus des anges, de la toute-puissance de Son crédit auprès de Dieu."
Cette élévation donne à Marie une autorité qui doit inspirer notre confiance envers Celle que l'Église appelle Mère de Dieu, Mère du Christ, Mère de la divine grâce, Mère très pure, Mère très chaste, Mère aimable, Mère admirable, Mère du Créateur, Mère du Sauveur.
En nous faisant vénérer ainsi la très Sainte Vierge, l'Église veut susciter en nos âmes un amour filial pour Celle qui est devenue notre propre Mère par la grâce. Marie nous a tous enfantés au pied de la croix. Notre prérogative de frères adoptifs de Jésus-Christ doit éveiller en nos coeurs une confiance illimitée envers Marie qui nous a adoptés sur le Calvaire, lorsqu'avant de mourir, le Sauveur nous a présenté à la Co-rédemptrice, en la personne de saint Jean, comme les enfants qu'Il désirait La voir adopter, disant: "Mère, voilà Votre fils; fils, voilà votre Mère! Ces paroles sont comme le legs testamentaire du Christ.
"Que peut-on concevoir au-dessus de Marie? demande saint Ambroise, quelle grandeur surpasse celle qu'a choisie pour Mère Celui qui est la grandeur même?" "Il a plu à Dieu d'habiter en Vous, ô Marie, Lui dit saint Bernard, lorsque de la substance de Votre chair immaculée, comme du bois incorruptible du Liban, le Verbe S'est édifié une maison par une construction ineffable. C'est en Vous, ô Mère unique et bien-aimée qu'Il S'est reposé et qu'Il a versé sans mesure, tous Ses trésors..."
Résumé O.D.M.
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Par Sa divine Maternité, Marie est élevée au-dessus de toutes les créatures. S’adressant à Celui qui est la splendeur du Père céleste et dont les Anges se font une gloire d’être les serviteurs, Elle peut Lui dire: «Vous êtes Mon Fils, Je Vous ai enfanté le jour où le Ciel a exercé Sa grande miséricorde envers les hommes.» À l’égard de Jésus-Christ, Marie entre dans tous les droits d’une mère envers son fils. Il S’est obligé à L’honorer, à L’aimer, à La respecter, à Lui obéir et à La rendre participante de Ses trésors infinis.
«Que peut-on concevoir au-dessus de Marie? demande saint Ambroise. Quelle grandeur surpasse Celle qu’a choisie pour Sa Mère un Fils qui est la grandeur même?» — «Ô Vierge vraiment bénie, ajoute saint Pierre Chrysologue, qui S’est montrée plus grande que l’univers, car Elle a renfermé en Elle Celui que l’univers ne saurait contenir! Elle a porté Celui qui porte le monde! Elle a nourri Celui qui nourrit tous les êtres vivants!» — «Il a plu à Dieu d’habiter en Vous, ô Marie, Lui dit saint Bernard, lorsque de la substance de Votre chair immaculée, comme du bois incorruptible du Liban, le Verbe S’est édifié une demeure par une construction ineffable. C’est en Vous, ô Mère unique et bien-aimée, qu’Il S’est reposé et qu’Il a versé sans mesure tous Ses trésors.»
Mais écoutons l’Église célébrant cette glorieuse prérogative, qu’elle a proclamée dans tous les temps, qu’elle a défendue contre toutes les hérésies et dont elle a fait l’objet de la fête de ce jour: «Ô Marie, dit-elle dans son Office, Vous êtes heureuse et digne de toute louange, car c’est de Vous qu'est sorti le Christ, notre Dieu, par Lequel nous sommes sauvés et rachetés. Celui qui régit le ciel et la terre, voulant Se faire homme, S’est enfermé dans Votre sein. Vous êtes bénie de Dieu, parce que Vous nous communiquez le fruit de vie. Faites que nous tous, qui célébrons Votre sainte Maternité, nous éprouvions le secours de Votre protection.»
Souvenons-nous que la Mère de Dieu est aussi notre Mère; invoquons-La avec une vive ferveur et une tendre confiance. Disons-Lui souvent avec l’Église: «Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort.»
Vie des Saints pour chaque jour de l'année, à l'usage des Frères des écoles chrétiennes, Paris, Procure Générale, 1932
09/10/2024
Vers 3h du matin, deux explosions secouent le Voltaire. L’équipage ne s’y trompe pas, ils viennent d’être torpillés deux fois… En pareil cas, les statistiques le prouvent, les chances d’un navire de rester à flot et réussir à se mettre à l’abri sont quasi-nulles. Ordre est donné de gagner les postes d’abandon et se préparer à évacuer. Or, à la stupeur générale, le cuirassé ne prend pas de gîte, ne chavire pas et reste manœuvrable. Le responsable des machines dit alors au commandant, Henri de Stabenrath : « Ne vous en faites pas, commandant ! Nous ne périrons pas ! Nous avons le Bon Dieu à bord. »
Nous sommes parfaitement renseignés sur les mouvements du cuirassé Voltaire, y compris le torpillage du 10 octobre 1918, non seulement par les archives militaires françaises mais par celles de la Marine allemande puisque le commandant du U Boot 48, Wolfgang Steinbauer, signale avoir torpillé un cuirassé français dans le canal de Cervi. Ne l’ayant pas coulé, il croit à une erreur de tir qui aurait fait manquer la cible.
Or, à cet endroit, manquer le Voltaire reviendrait à manquer un éléphant dans un couloir. En fait, les torpilles allemandes ont bel et bien touché au but. Le cuirassé n’a pourtant pas coulé.
Depuis le début de la Grande Guerre, en France, un large mouvement d’opinion demande la consécration du pays et ses armées au Sacré Cœur, mouvement renforcé par les révélations du Christ à une jeune paysanne vendéenne, Claire Ferchaud, qui, en 1917, supplie le gouvernement français d’obéir aux demandes du Ciel et placer le sacré-cœur sur les drapeaux et fanions afin qu’il nous donne la victoire. Bien entendu, cette supplique est rejetée mais des officiers acceptent de prononcer en secret des consécrations privées et n’appliquent pas les consignes condamnant le port, sous l’uniforme, à titre individuel, d’un insigne du Sacré Cœur. Cette dévotion est populaire parmi l’équipage du Voltaire et de nombreux officiers et matelots arborent visiblement l’insigne interdit. Cela n’est pas anodin.
Le navire n’a pas d’aumônier attitré mais, à Toulon, l’on a autorisé à monter à bord le Père Jérôme Gabriel Niorthe. L’équipage, en installant la cabine du dominicain, a voulu transformer sa petite armoire en tabernacle pour lui permettre d’y conserver la réserve eucharistique. Le Saint Sacrement se trouve donc à côté de la couchette du prêtre. En voyant le prêtre monter à bord, tous ont dit : « Celui-là va nous attirer la protection de Dieu sur ce vieux Voltaire ! »
La cabine du prêtre se trouve à tribord, au milieu de la longueur du bâtiment, c’est-à-dire au point le plus exposé du navire, celui où les effets d’un torpillage seraient les plus dévastateurs. C’est précisément le point que visaient les torpilleurs allemands et qu’ils n’ont pas atteint, une force inexpliquée ayant dévié les projectiles qui ont frappé plus haut.
Le premier souci du Père Niorthe, quand il comprend que le cuirassé a été torpillé, est de récupérer la réserve eucharistique et, l’emportant avec lui, de descendre vers la salle des machines alors qu’ordre est donné de monter sur les ponts pour évacuer. Insouciant de sa propre survie, il veut s’assurer que personne n’a besoin d’un prêtre en dessous.
Or, comme il le constate, le Voltaire ne compte ni mort ni blessé. L’équipage est indemne, ce qui relève de l’impossible.
Le Voltaire réussit à gagner le port grec de Milo où l’on constate la gravité de ses avaries et s’étonne qu’il ait pu continuer sa route et se mettre à l’abri, comme l’on s’étonne de l’absence de victimes. Seuls les officiers et l’équipage savent à qui ils doivent leur survie : ils n’ont pas attendu d’être à Milo pour demander au dominicain de célébrer une messe d’action de grâce à bord.
Certains officiers vont rédiger un récit des événements qui, à quelques semaines de la fin de la guerre, n’attirera pas l’attention. Seule la presse religieuse en fera état, en 1920, à l’occasion de la mort du Père Niorthe.
Auteur : Spécialiste de l’histoire de l’Église, postulateur d’une cause de béatification, journaliste pour de nombreux médias catholiques, Anne Bernet est l’auteur de plus d’une quarantaine d’ouvrages pour la plupart consacrés à la sainteté.
Photo : Le cuirassé Voltaire dans le port de Toulon / © CC0 Wikimédia.
08/10/2024
Le Sacré-Cœur nous a révélé l’amour de Dieu dans le Christ et par le Christ. Il est aussi, en quelque sorte, la dernière parole de Jésus-Christ sur la Croix, quand la lance transperce son côté. C’est aussi la première parole du Christ dans sa Résurrection auprès de ses apôtres quand il invite Thomas l’incrédule à toucher son flanc ouvert. Ce Cœur ouvert ici-bas dans le Corps offert du Sauveur, ouvert dans son Corps ressuscité après Pâques, est à présent ouvert dans l’Éternité depuis son Ascension. Il est le signe de la victoire de l’amour dans l’éternité, la victoire de l’amour de Dieu sur la mort et le péché. Pour notre époque si désespérée, angoissée par la crise climatique, la crise économique, l’état de la société et la guerre, c’est un vrai signe d’espérance. Il me semble que le Sacré-Cœur de Jésus qui nous dit à tous « Je suis vainqueur ! » est la meilleure réponse aux temps que nous traversons. Maintenant, reste à nous de l’accueillir, d’être à la hauteur d’une telle espérance. Nous porterons du fruit à la mesure où nous saurons l’accueillir et où nous témoignerons de notre certitude qu’il n’y a pas d’autre victoire que celle de l’Amour.
Cette consécration, selon vous, était en partie motivée par l’annonce du spectacle « Les portes des ténèbres ». Pourquoi est-il important qu’un évêque réagisse à ce type d’événement ?
Quand on fait de l’enfer un spectacle divertissant, cela ne peut qu’être inquiétant pour un pasteur. D’abord, j’ai tout de suite trouvé que l’affiche du spectacle, avec toutes les églises en feu, était de très mauvais goût dans le contexte actuel, notamment après l’incendie de Saint-Omer… Je trouve cela très bien que la ville organise des manifestations populaires, c’est un bon moyen pour fraterniser, mais je pose la question : pourquoi l’enfer ? Pourquoi Lilith, ce démon féminin de Mésopotamie – dont la machine a été commandée par Hellfest en plus ? Il me semble qu’il y aurait eu d’autres sujets bien plus heureux et bien plus porteurs. Je ne fais la guerre à personne, mais les chrétiens doivent faire entendre leur voix. Il faut faire entendre notre voix pour prévenir qu’on ne joue pas impunément avec Satan.
Assistons-nous, selon vous, à une banalisation du mal ?
Oui, certainement. Il y a selon moi un phénomène plus profond qui s’est manifesté lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Outre la polémique sur la représentation de la Cène – que je n’avais d’ailleurs pas vue ainsi personnellement – le passé chrétien de la France était totalement absent ! On n’a vu que les échafaudages de Notre-Dame. Pas un instant a-t-on fait comprendre son importance spirituelle ou civilisationnelle. Comme avec le spectacle à Toulouse, on invoque des figures païennes, telles que le Minotaure, et on essaie d’effacer 2000 ans de catholicisme.
Avez-vous un message d’espérance à adresser à nos lecteurs ?
Malgré les crises que l’Église peut traverser en ce moment, nous devons avoir le courage de la Vérité. Avec humilité, certes, mais demeurer fidèles au Christ sans se cacher ou se recroqueviller sur nous-mêmes. L’humilité nous rappelle que cela commence par notre conversion personnelle à chacun. Comme nous y invite le thème du jubilé 2025, soyons des « pèlerins d’espérance ». Ayons toujours l’humble audace de témoigner du Christ, car il est vainqueur, maintenant et toujours.
07/10/2024
Ô Marie, notre Mère, nous sommes de nouveau ici devant toi. Tu connais les douleurs et les peines qui en cette heure alourdissent notre cœur. Nous élevons nos regards vers toi, nous plongeons dans tes yeux et nous nous confions à ton cœur.
Pour toi aussi, ô Mère, la vie a réservé des épreuves difficiles et des craintes humaines, mais tu as été courageuse et audacieuse : tu as tout confié à Dieu, tu Lui as répondu avec amour, tu t’es offerte sans compter. Femme intrépide de la charité, tu t’es empressée d’aider Élisabeth, avec empressement tu as compris le besoin des époux aux noces de Cana ; avec force d’âme, sur le Calvaire, tu as illuminé la nuit de la souffrance avec l’espérance de Pâques. Enfin, avec la tendresse d’une mère, tu as donné courage aux disciples effrayés dans le Cénacle et, avec eux, tu as accueilli le don de l’Esprit.
Et maintenant, nous t’en supplions : accueille notre cri ! Nous avons besoin de ton regard, de ton regard d’amour qui nous invite à nous confier à ton Fils Jésus. Toi qui es prête à accueillir nos douleurs, viens à notre aide en ces temps opprimés par les injustices et dévastés par les guerres, essuie les larmes des visages souffrants de ceux qui pleurent la mort de leurs proches, de leurs enfants, réveille-nous de la torpeur qui a obscurci notre chemin et désarme nos cœurs des armes de la violence, afin que s’accomplisse immédiatement la prophétie d’Isaïe : « De leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée ; ils n’apprendront plus la guerre » (Is. 2, 4).
Mère, tourne ton regard maternel vers la famille humaine, qui a perdu la joie de la paix et le sens de la fraternité. Mère, intercède pour notre monde en danger, afin qu’il préserve la vie et rejette la guerre, qu’il prenne soin de ceux qui souffrent, des pauvres, des personnes sans défense, des malades et des affligés, et qu’il protège notre maison commune.
Nous invoquons de toi, Mère, la miséricorde de Dieu, toi qui es Reine de la paix ! Convertis les esprits de ceux qui alimentent la haine, fais taire le bruit des armes qui engendrent la mort, éteins la violence qui couve dans le cœur de l’homme et inspire des projets de paix dans les actions de ceux qui gouvernent les nations.
Marie, Reine du Saint Rosaire, défais les nœuds de l’égoïsme et disperse les sombres nuages du mal. Remplis-nous de ta tendresse, relève-nous de ta main bienveillante et donne-nous, tes enfants, ta caresse de Mère, qui nous fait espérer l’avènement d’une humanité nouvelle où « … le désert deviendra un verger, et le verger sera pareil à une forêt. Le droit habitera le désert, la justice résidera dans le verger. L’œuvre de la justice sera la paix… » (Is, 32, 15-17).
Ô Mère, Salus Populi Romani, prie pour nous !
Voir aussi l'historique de cette icone miraculeuse ici sur Wikipedia
06/10/2024
...Toute la nuit et une partie de la matinée, les insurgés vont massacrer tout Français qui a le malheur de tomber entre leurs mains. Alors qu’ils vont tuer le jeune docteur, il a soudain l’inspiration de sortir la plus redoutable des armes en sa possession : son chapelet. L’effet en est instantanément miraculeux.
C’est Emmanuel Gaultier de Claubry lui-même qui répandra très vite l’histoire de son sauvetage. Nous avons donc une version de première main. Or, le docteur Gaultier, fils d’un professeur de médecine, est un scientifique parfaitement formé, d’une grande rigueur intellectuelle et qui sera membre de l’Académie de Médecine. Ce n’est donc pas quelqu’un de crédule prêt à trouver une explication surnaturelle à n’importe quoi.
Il sait très bien que sa grande piété et sa forte dévotion mariale le singularisent et lui attirent de nombreuses moqueries, risquant de nuire à sa carrière, militaire ou civile. L’armée napoléonienne est largement composée d’anciens soldats de la Révolution très hostiles au catholicisme et l’avancement se fait beaucoup par les loges maçonniques ; afficher sa foi catholique demande une forme d’héroïsme. Gaultier n’aurait donc aucun intérêt à répandre un récit inventé et seule la réalité des faits le pousse à parler.
Prudent, le jeune homme commencera par consulter plusieurs prêtres et religieux, espagnols, français, italiens, leur demandant s’il se trompe en voyant une explication miraculeuse et providentielle à sa survie.
Au nombre des personnes qui l’encourageront à répandre son récit figure le futur saint Eugène de Mazenod, un ami d’enfance. De personnalité intègre et qui a les pieds sur terre, Eugène sait que répandre des niaiseries pieuses aurait un effet contraire à celui espéré. Cela participe à attester le sérieux de l’histoire.
Sa première réaction, ce 2 mai, alors qu’il risque la mort n’est pas de se défendre ou chercher une échappatoire qui lui sauverait la vie, mais, de se recommander en prière à la Sainte Vierge.
À l’Espagnol qui le traite « d’impie », le jeune médecin rétorque : « Moi ? Impie ? Je ne le suis pas ! En voulez-vous la preuve ? » et il sort son chapelet de sa poche. Ce n’est pas assez pour le tirer d’affaire, tant l’atmosphère est violente et les insurgés excités. Mais soudain, alors que les gens de bon sens se terrent chez eux en attendant la fin de l’émeute, surgit un Espagnol qui fréquente la même église et peut témoigner de la piété de ce Français-là. Il y a quelque chose de providentiel dans cette coïncidence inespérée. C’est d’ailleurs ce qui frappera le plus Gaultier.
Aussitôt, les hommes échauffés qui s’apprêtaient à le tuer se calment, embrassent pieusement le chapelet puis mettent le jeune médecin en lieu sûr, lui évitant une mort certaine et horrible car les autres soldats français tombés entre leurs mains seront systématiquement massacrés.
Avec un calme et une lucidité qui plaident en sa faveur, le docteur Gaultier se borne à conclure son récit en disant sobrement : « Plus je réfléchis aux circonstances de cet événement, plus je reconnais devoir la vie à la protection de la Vierge du Rosaire. Si ce n’est pas un miracle, c’est au moins une assistance spéciale et manifeste. » Jusqu’à la fin de ses jours, le docteur Gaultier fera célébrer des messes d’actions de grâce pour cet évènement.
L’anecdote fait partie des nombreuses grâces obtenue par Notre-Dame du Rosaire, fêtée le 7 octobre.
Auteur : Spécialiste de l’histoire de l’Église, postulateur d’une cause de béatification, journaliste pour de nombreux médias catholiques, Anne Bernet est l’auteur de plus d’une quarantaine d’ouvrages pour la plupart consacrés à la sainteté.
Photo © pxhere libre de droits
05/10/2024
La fête de Notre-Dame du Rosaire, célébrée dans l’Église d’Occident, a été instituée par saint Pie V pour commémorer la victoire de Lépante, qui a permis de repousser l’invasion turque le 7 octobre 1571. À cette occasion, elle était alors désignée sous le nom de « Notre-Dame de la Victoire ». Vingt-et-un ans plus tard, le pape Grégoire XIII a donné à cette fête son nom actuel.
Le pape Clément XI a ensuite étendu la célébration à l’ensemble de l’Église catholique en raison de la victoire remportée sur les Turcs le 5 août 1716, renforçant ainsi l’importance de cette dévotion au sein de la foi chrétienne.
La mémoire de Notre-Dame du Rosaire rappelle que, par la prière du Rosaire, le peuple chrétien invoque le secours de la sainte Mère de Dieu. En méditant, sous sa conduite, les mystères du Christ, les fidèles se remémorent son rôle unique dans l’incarnation, la passion et la résurrection du Fils de Dieu.
Jean-Paul II, dans sa lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae , souligne l’évolution de cette prière : « Le Rosaire de la Vierge Marie, qui s’est développé progressivement au cours du deuxième millénaire sous l’inspiration de l’Esprit de Dieu , est une prière aimée de nombreux saints et encouragée par le Magistère. Dans sa simplicité et dans sa profondeur, il reste, même dans le troisième millénaire commençant, une prière d’une grande signification, destinée à porter des fruits de sainteté.
Cette fête est également l’occasion de redécouvrir la prière du Rosaire et son importance dans la vie spirituelle des chrétiens, ainsi que la multitude de paroisses et d’activités liées à cette dévotion, telles que le pèlerinage du Rosaire et les célébrations mariales.
Le Rosaire est une prière catholique profondément enracinée dans la tradition, permettant aux fidèles de contempler les moments essentiels de la vie de Jésus-Christ, en compagnie de la Vierge Marie. Reconnu pour sa capacité à renforcer la foi, l’espérance et la charité, le Rosaire est une prière accessible et encourageante, recommandée par de nombreux papes au fil des siècles.
Le Rosaire consiste en une série de méditations sur les mystères de la vie du Christ, soutenues par des prières, principalement le « Je vous salue, Marie ». Chaque mystère évoque un événement particulier, invitant à une réflexion spirituelle qui permet aux croyants de s’approprier les fruits de la rédemption.
Le Rosaire est structuré autour de 20 mystères, répartis en quatre catégories : les mystères joyeux (par exemple, l’Annonciation et la Nativité de Jésus), les mystères lumineux (ajoutés par le pape Jean-Paul II en 2002, tels que le Baptême de Jésus et les Noces de Cana), les mystères douloureux (qui incluent l’Agonie au jardin et la Crucifixion), et les mystères glorieux (qui célèbrent la Résurrection et l’Ascension).
Cette prière s’appuie fortement sur le Nouveau Testament, car les mystères médités sont issus des Évangiles. Le Rosaire se veut une véritable catéchèse biblique, enrichissant la connaissance des passages fondamentaux de la vie de Jésus et approfondissant la relation des fidèles avec les Écritures.
Prier le Rosaire, c’est prier avec la Vierge Marie, qui intercède pour les croyants auprès de son Fils. Cette dimension de communion est essentielle, car elle transforme la prière en une méditation vivante, aidant les fidèles à s’approcher de la sainteté.
De nombreux papes, de saint Pie V à saint Jean-Paul II, ont exhorté les fidèles à prier le Rosaire. Saint Pie V a même appelé à cette prière pour obtenir la victoire lors de la bataille de Lépante en 1571. Plus récemment, Jean-Paul II a souligné l’importance du Rosaire comme prière privilégiée pour le troisième millénaire.
Les apparitions de la Vierge Marie à Lourdes, Fatima et l’Île Bouchard ont également mis l’accent sur l’importance de prier le Rosaire. À Fatima, par exemple, Marie a demandé aux bergers de prier le chapelet quotidien pour obtenir la paix.
Avec Nominis
04/10/2024
Le site belge Le Soir indique De Croo a annoncé qu’il transmettra ce message au nonce apostolique, représentant du Saint-Siège en Belgique, indiquant ainsi la gravité de ses remarques. Ce geste montre que les tensions entre le gouvernement belge et le Vatican, en particulier sur des questions sociales et éthiques, sont bien réelles.
Il est clair que le premier ministre s'est senti pousser des ailes quand il a pris connaissance de deux évêques belges Mgr Warin et Mgr Harpigny.
Mgr Warin évêque de Namur sur le site du diocèse au sujet du discours du pape sur la place des femmes ou bien sur l’avortement.
« Il a suscité la polémique. Il faut accepter notre société comme elle est. Le témoignage chrétien doit être plus humble. Je me doute que le pape n’écrit pas tous ses discours mais il faut tenir compte du contexte du pays dans lequel on se trouve ».
Mgr Guy Harpigny, évêque du diocèse de Tournai sur le plateau de Notélé :
« Quand le roi Baudouin a refusé de signer cette loi, directement à Rome, au Vatican, ils ont dit que c'était magnifique. En Belgique, on était quand même perplexe », a-t-il affirmé. « Le fait que le Pape veuille maintenant béatifier le Roi, ça vient de quelques-uns sans doute, mais les évêques ne l'ont jamais demandé ».
Se disant « d'accord avec le fait que le Pape dise quelque chose sur l'avortement », sans pour autant affirmer sa position sur le fond, Mgr Harpigny a néanmoins considéré que « traiter ceux qui sont médecins, gynécologues, de ‘tueurs à gage’… C’est un peu fort ».
La catholicisme recule, même dans l'Eglise. Le monde en profite, c'est bien normal .
02/10/2024
Ma vie n'est qu'un instant une heure passagère
Ma vie n'est qu'un seul jour qui m'échappe et qui fuit
Tu le sais, ô mon Dieu! pour t'aimer sur la terre
Je n'ai rien qu'aujourd'hui!...
Oh! Je t'aime Jésus! Vers toi mon âme aspire
Pour un jour seulement reste mon doux appui.
Viens régner dans mon cœur donne-moi ton sourire
Rien que pour aujourd'hui!
Que m'importe, Seigneur, si l'avenir est sombre
Te prier pour demain, oh non, je ne le puis!
Conserve mon cœur pur, couvre-moi de ton ombre
Rien que pour aujourd'hui.
Si je songe à demain, je crains mon inconstance
Je sens naître en mon cœur la tristesse et l'ennui.
Mais je veux bien, mon Dieu, l'épreuve, la souffrance
Rien que pour aujourd'hui.
Je dois te voir bientôt sur la rive éternelle
O Pilote Divin! dont la main me conduit.
Sur les flots orageux guide en paix ma nacelle
Rien que pour aujourd'hui.
Ah! Laisse-moi, Seigneur, me cacher en ta Face.
Là je n'entendrai plus du monde le vain bruit.
Donne-moi ton amour, conserve-moi ta grâce
Rien que pour aujourd'hui.
Près de ton cœur divin, j'oublie tout ce qui passe
Je ne redoute plus les craintes de la nuit.
Ah! Donne-moi, Jésus, dans ce Cœur une place
Rien que pour aujourd'hui.
Pain Vivant, Pain du Ciel, divine Eucharistie.
O Mystère sacré! que l'Amour a produit.
Viens habiter mon cœur, Jésus, ma blanche Hostie
Rien que pour aujourd'hui.
Daigne m'unir à toi, Vigne Sainte et sacrée,
Et mon faible rameau te donnera son fruit
Et je pourrai t'offrir une grappe dorée,
Seigneur, dès aujourd'hui.
Cette grappe d'amour, dont les grains sont des âmes
Je n'ai pour la former que ce jour qui s'enfuit
Ah! donne-moi, Jésus, d'un Apôtre les flammes
Rien que pour aujourd'hui.
O Vierge Immaculée! C'est toi ma Douce Etoile,
Qui me donnes Jésus et qui m'unis à Lui.
O Mère! Laisse-moi reposer sous ton voile
Rien que pour aujourd'hui.
Mon Saint Ange gardien, couvre-moi de ton aile
Eclaire de tes feux la route que je suis
Viens diriger mes pas... aide-moi, je t'appelle
Rien que pour aujourd'hui.
Seigneur, je veux te voir, sans voile, sans nuage,
Mais encore exilée, loin de toi, je languis
Qu'il ne me soit caché, ton aimable visage,
Rien que pour aujourd'hui.
Je volerai bientôt, pour dire tes louanges
Quand le jour sans couchant sur mon âme aura lui
Alors je chanterai sur la lyre des Anges
L'Eternel Aujourd'hui!
02/10/2024
« Ne vous attardez pas en salutations sur la route. » Est-ce donc accomplir l’Évangile que de ne pas répondre à un salut ? Saluer, c’est donner le salut. Les Anciens, dans leurs lettres, écrivaient bien : « Untel donne son salut à untel. » « Salutation » est de la même famille que « salut ». D’autre part, saluer « sur la route », c’est le faire parce que l’occasion se rencontre. Mais donner le salut, n’est-ce pas annoncer l’Évangile ? Si donc tu annonces l’Évangile, fais-le par amour, et non « à l’occasion ». Voilà ce que doivent être les apôtres, les hérauts de l’Évangile, qui ne lancent pas une parole de salut au passage, en ayant autre chose en tête, occupés à autre chose ; qu’ils viennent, poussés par la charité fraternelle, annoncer l’Évangile dans nos maisons et dire : Paix à cette maison ! Ce ne sont pas des mots, seulement ; parce qu’ils en sont pleins, ils la répandent, cette paix ; ils la proclament, mais c’est qu’ils la possèdent.
St Augustin d’Hippone
Saint Augustin († 430) était évêque d’Hippone, en Afrique du Nord.
02/10/2024
C'est pour lui le début d'une nouvelle existence. Rentré à Assise, "le roi de la jeunesse" se tourne vers les pauvres et les lépreux. Il a 24 ans. Dans la chapelle de Saint Damien, il entend le grand crucifix lui dire: "Répare ma maison qui, tu le vois, tombe en ruines." Le voilà transformé en maçon. Pour réparer la chapelle, il dépense l'argent de son père qui l'assigne devant l'évêque. Il se dépouille alors de tous ses vêtements en déclarant qu'il n'a d'autre père que celui qui est aux cieux.
Un matin, il entend l'évangile de l'envoi en mission des disciples. Appliquant l'Évangile à la lettre, il parcourt la campagne, pieds nus et une corde pour ceinture, en annonçant: "Que le Seigneur vous donne sa paix." Des compagnons lui viennent et il leur rédige une Règle faite de passages d'Évangile. Quand ils seront douze, ils iront à Rome la faire approuver par le Pape Innocent III.
Parallèlement, Claire Favarone devient la première clarisse.
Pour les laïcs, il fonde un troisième Ordre, appelé aujourd'hui "la Fraternité séculière." Il envoie ses frères de par le monde et lui-même rencontre le sultan à Damiette pour faire cesser la guerre entre chrétiens et musulmans. A son retour, il trouve l'Ordre en grandes difficultés d'unité. Il rédige une nouvelle Règle et se retire, épuisé, sur le mont Alverne où il reçoit les stigmates du Christ en croix. Il connaît ainsi dans son cœur l'infini de l'amour du Christ donnant sa vie pour les hommes. En 1226, au milieu de très grandes souffrances, il compose son "Cantique des Créatures" et le 3 octobre, "nu, sur la terre nue", il accueille "notre sœur la mort corporelle."
Saint François d'Assise est le patron de tous les louveteaux.
Savez-vous pourquoi ? C'est à cause d'un épisode de sa vie : le loup de Gubbio.
Du temps de Saint François, Gubbio, une petite ville au cœur de l'Ombrie, vivait dans la terreur à cause d'un loup d'une taille exceptionnelle qui errait dans la campagne avoisinante… Les habitants fermaient les portes de la ville et ne sortaient qu'armés de piques et de fourches, mais rien n'arrêtait la voracité de l'animal…
François décida de se rendre à Gubbio pour y mettre bon ordre. N'écoutant pas les habitants lui disant de ne pas s'aventurer dehors, François alla à la rencontre du loup avec un compagnon. Ils traversèrent des contrées désertiques, pleine d'ossements qui en disaient long…
Tout à coup, un hurlement retentit et loup vint à leur rencontre. François traça alors sur lui un large signe de croix et lui parla en ces termes : " Frère Loup, viens ici. Au nom du Christ, je te commande de ne plus faire de mal à personne. "
Le loup s'arrêta, sa langue pendante disparut dans sa gueule béante et il écouta François lui faire la leçon : " Tu es méchant : tu blesses et tu tues sans sa permission les créatures de Dieu, et non seulement les bêtes mais aussi les hommes faits à l'image de Dieu, c'est pourquoi tu mérites les fourches comme voleur et comme assassin. Mais je veux faire la paix entre toi et les habitants de Gubbio. "
Le loup remua la queue et les oreilles, montrant qu'il avait compris et qu'il acceptait. Puis il suivit François jusqu'à Gubbio où il fut décidé que, le loup s'étant amendé, on lui fournirait chaque jour de quoi se nourrir.
Une nouvelle vie commença donc pour Gubbio comme pour le loup qui devint familier de tous les habitants. Lorsque le loup mourut, deux ans après, on l'enterra à côté d'une chapelle placée sous le vocable de Saint François.
01/10/2024
Ils appellent les catholiques de France à un sursaut spirituel, les invitant à remettre la prière du chapelet au cœur de leur vie. Les organisations et médias chrétiens, comme les laïcs, sont invités à rallier le mouvement et à participer, à leur manière et à leur rythme, à son rayonnement. Face au constat de la déchristianisation de la France, relancer la pratique du chapelet.
Le 1er juin 1980, au Bourget, le pape Jean-Paul II interpellait les Français, dans une exhortation restée célèbre : “France, fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ?” 50 ans plus tard, le constat d’une très forte déchristianisation de la France frappe tous les esprits, évoquant la (quasi) disparition de la foi en France et actant, pour certains, “la fin de la chrétienté”dans notre pays (Chantal Delsol).
“Donnez-moi une armée qui récite le chapelet et je ferai la conquête du monde !”, disait saint Pie X.
Ce sont :
Monseigneur Rey du diocèse de Fréjus-Toulon,
Monseigneur Gobilliard du diocèse de Digne,
Monseigneur Rivière du diocèse d’Autun,
La Fraternité Saint-Pierre,
Père René-Luc,
Frère Benjamin,
le Catho de Service,
Prénom Marlène,
Ignis,
Extraordinary Mom,
Amen Média,
Sandy.God_Licious,
Admire et fais tienne,
Barth Simonnot,
Claire S2C,
La pause catho,
l’Association Notre-Dame Mère de la Lumière,
l’Association Hozana.
Leur but : qu’en 2033 (soit 2000 ans après la mort et la résurrection de Jésus), la majorité des catholiques de France prie le chapelet quotidiennement.
Quelques jours seulement après le lancement du mouvement, près de 400 000 personnes ont été touchées par les communications de ses acteurs. Et les témoignages affluent déjà :
“Ça paraît bête, mais je n’ai jamais aimé prier le chapelet, j’ai toujours trouvé ça pénible et rébarbatif et à moins d’être avec des amies qui le priaient j’avais l’impression que ce n’était vraiment pas pour moi… mais depuis que je vois passer ce mouvement Ave Maria 2033 est née en moi une sincère envie de m’y mettre, depuis quelques jours c’est parti, et ça n’a plus du tout le même écho en moi. C’est le feuuuu” (follower de Claire S2C)
Comment rallier le mouvement ? N’importe qui peut rejoindre le mouvement à titre personnel. Nul besoin de s’inscrire : il suffit tout simplement de mettre en place la prière quotidienne du chapelet dans sa vie, progressivement, Ave après Ave, dizaine après dizaine. Et de faire connaître cette prière et cet élan autour de soi : auprès de sa famille, de ses amis, de ses collègues, dans sa paroisse, etc. Bref : prier le chapelet et être missionnaire !
Le site avemaria2033.fr recense tous les partenaires du mouvement : on y trouve les vidéos des participants, des ressources et des témoignages inspirants à diffuser largement pour faire grandirla dévotion du chapelet en France.Petit à petit, année après année, « Ave » après « Ave », la France répondra à sa vocation de filleaînée de l’Eglise, et les catholiques de France seront une majorité à répondre à la demandecéleste de prier le chapelet tous les jours !
30/09/2024
Il montra dès l’abord toutes les vertus des grands pontifes. Les miracles relevèrent encore l’éclat de sa sainteté: pendant ses repas, les oiseaux venaient prendre du pain dans ses mains; il guérit un aveugle possédé du démon; il remplit de vin, par le signe de la Croix, un vase presque vide; il éteignit, par sa seule présence, un terrible incendie; il délivra du démon une jeune fille que saint Benoît n’avait pu délivrer.
L’histoire de sainte Clotilde nous apprend comment Clovis se tourna vers le Dieu des chrétiens, à la bataille de Tolbiac, et remporta la victoire. Ce fut saint Rémi qui acheva d’instruire le prince. Comme il lui racontait, d’une manière touchante, la Passion du Sauveur: “Ah! s’écria le guerrier, que n’étais-je là avec mes Francs pour Le délivrer!” La nuit avant le baptême, saint Rémi alla chercher le roi, la reine et leur suite dans le palais, et les conduisit à l’église, où il leur fit un éloquent discours sur la vanité des faux dieux et les grands mystères de la religion chrétienne. Alors l’église se remplit d’une lumière et d’une odeur célestes, et l’on entendit une voix qui disait: “La paix soit avec vous!” Le Saint prédit à Clovis et à Clotilde les grandeurs futures des rois de France, s’ils restaient fidèles à Dieu et à l’Église. Quand fut venu le moment du baptême, il dit au roi: “Courbe la tête, fier Sicambre; adore ce que tu as brûlé, et brûle ce que tu as adoré.” Au moment de faire l’onction du Saint Chrême, le pontife, s’apercevant que l’huile manquait, leva les yeux au Ciel et pria Dieu d’y pourvoir. Tout à coup, on aperçut une blanche colombe descendre d’en haut, portant une fiole pleine d’un baume miraculeux; le saint prélat la prit, et fit l’onction sur le front du prince.
Cette fiole, appelée dans l’histoire la sainte Ampoule, exista jusqu’en 1793, époque où elle fut brisée par les révolutionnaires. Outre l’onction du baptême, saint Rémi avait conféré au roi Clovis l’onction royale. Deux soeurs du roi, trois mille seigneurs, une foule de soldats, de femmes et d’enfants furent baptisés le même jour. Saint Rémi devint aveugle dans sa vieillesse. Ayant recouvré la vue par miracle, il célébra une dernière fois le Saint Sacrifice et s’éteignit, âgé de quatre-vingt-seize ans.
Prière à St Rémi
Glorieux Saint Remi,
que le Christ Rédempteur, désiré des nations et Roi des rois, a choisi de toute éternité pour conduire le peuple Franc vers la lumière de la Foi véritable, et pour consacrer par l’onction sainte d’un chrême miraculeux venu du ciel Clovis, le premier de nos rois, regardez aujourd’hui le peuple de France tombé aux mains de chefs illégitimes et pervers qui l’entraînent dans l’apostasie et l’enchaînent à de nouveaux paganismes : du haut du ciel regardez-nous, ayez pitié de nous, et priez pour nous !
Vous qui avez été autrefois et demeurez à jamais l’apôtre des Francs, intercédez sans relâche devant le trône de la divine Majesté pour que se renouvellent les prodiges de grâce de jadis et que l’illumination surnaturelle mette fin à la cécité spirituelle des Français d’aujourd’hui, que la voix céleste rompe leur surdité et les attire au seul véritable Sauveur,
que les ténèbres qui enveloppent leurs cœurs soient dissipées, et qu’ils trouvent la force pour triompher des ennemis de leur salut et du salut de leur patrie !
Les ennemis du Christ et de la Sainte Eglise, tous ceux qui rejettent les intangibles Lois divines et veulent les extirper pour toujours du cœur des Français, œuvrent sans relâche dans l’ombre et le secret des loges et des sectes pour mettre en échec le plan salvifique de Dieu par le moyen de la France : ils ont usurpé le trône du Fils aîné de la Sainte Eglise, ils ont perverti le pouvoir et corrompu l’autorité, ils ont ébloui tant d’esprits par ces fallacieuses lumières allumées aux flammes de l’enfer…
Saint Rémi, notre père, suscitez aujourd’hui de nouveaux apôtres, animés de ce zèle infatigable et de la sagesse conquérante qui brillaient en vous, pour qu’ils arrachent la France et les Français aux griffes de l’ennemi du genre humain, et qu’ils reconquièrent au Christ-Roi les intelligences, les esprits et les cœurs !
Puisse la France, par votre intercession, trouver la force de rejeter les faux prophètes d’une fausse liberté, d’une menteuse égalité et d’une spécieuse fraternité, et de se précipiter aux pieds de Jésus et de Marie, sa Reine miséricordieuse : obtenez à tout son peuple un repentir sincère et le pardon de ses péchés, pour qu’il restaure l’alliance avec la Sagesse Eternelle conclue dans les fonts baptismaux de Reims, grâce à votre précieux ministère, et qu’il se fasse à nouveau une gloire de proclamer : « Vive le Christ qui aime les Francs ! »
Saint Remi, apôtre des Francs, priez pour nous, et priez pour la France !
Ainsi soit-il !
(Prière composée par Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur)