Le blog du Temps de l'Immaculée.
21/04/2025
La mort du pape François met en lumière l'importance géopolitique de l'élection papale, bien au-delà de sa dimension religieuse. le successeur de François dirigera une communauté mondiale de plus d'un milliard de fidèles, exerçant une influence considérable sur les affaires internationales.
Recension de l'article de Sébastien Boussois sur le JDD en ligne
La Papauté : Une Influence Géopolitique Majeure
L'article souligne d'emblée le poids considérable du pape sur la scène mondiale en tant que chef spirituel de près de 1,3 milliard de fidèles. Cette position confère au Vatican une influence qui dépasse largement la sphère religieuse. Selon le géopolitologue Sébastien Boussois, cité dans l'article :
« Le souverain pontife règne sur un royaume de près de 1,3 milliard de fidèles, en faisant la première communauté religieuse au monde. C’est peu dire qu’il a donc, depuis le Vatican, un rôle fondamental et majeur dans la vie de près d’un huitième de l’humanité. Le pape est clairement au cœur des affaires du monde occidental. Chaque nouvelle élection papale revêt donc un enjeu majeur du point de vue politique et géopolitique. »
L'article insiste sur le fait que chaque élection papale depuis Jean-Paul II a eu des "répercussions majeures sur l’équilibre géopolitique mondial". La papauté est présentée comme une "institution diplomatique et spirituelle influente" et un "acteur incontournable des relations internationales" grâce à son réseau diplomatique étendu (relations avec 183 États).
Les Pontificats Marquants et Leur Impact Géopolitique
L'auteur analyse l'impact géopolitique des trois derniers pontificats, illustrant comment le choix des cardinaux reflète et influence les dynamiques politiques et sociales de leur époque.
Jean-Paul II (1978) : L'Artisan de la Chute du Rideau de Fer : Son élection, en tant que premier pape non italien depuis des siècles et d'origine slave, est présentée comme un "tournant géopolitique". Son engagement contre le communisme, notamment son soutien au syndicat polonais Solidarność, est considéré comme ayant contribué à l'effondrement du bloc soviétique. L'article souligne son "influence en Europe de l’Est" et son "alliance implicite avec des figures comme Ronald Reagan" dans une stratégie occidentale de confrontation avec l'URSS. L'élection de Jean-Paul II est décrite comme une réponse à un contexte où "l’Église entendait se positionner comme un acteur de résistance face aux régimes athées et oppressifs".
Benoît XVI (2005) : La Défense de l'Identité Chrétienne en Occident : Son élection s'est déroulée dans un contexte post-11 septembre et de "crise identitaire en Europe". Son pontificat est caractérisé par une "volonté de défendre les racines chrétiennes de l’Europe" et de répondre à la montée du "relativisme culturel et du sécularisme". Ses efforts pour dialoguer avec l'islam, bien que parfois controversés (mention du discours de Ratisbonne), sont également évoqués. Son élection traduisait une volonté de "recentrer l’Église sur ses fondements doctrinaux".
Le Pape François (2013) : Un Pape Politique dans un Monde Fragmenté : Son élection, en tant que premier pape latino-américain, marque un "virage vers une Église plus engagée sur les questions sociales et environnementales". Dans un monde "multipolaire, en proie aux populismes et aux crises migratoires", François a adopté une posture "plus ouverte et critique envers les politiques occidentales", dénonçant "le capitalisme sauvage, le nationalisme et la fermeture des frontières". Sa diplomatie est mise en avant, notamment son rôle dans le rapprochement entre Cuba et les États-Unis et ses critiques de la politique européenne en matière de migrations. L'encyclique Laudato Si' est présentée comme un "manifeste écologique influençant les politiques climatiques mondiales". L'article conclut que son élection "illustre une volonté d’élargir l’influence de l’Église vers les Suds globaux, là où se trouve aujourd’hui le cœur démographique du catholicisme."
La Succession de François : Une Papauté Toujours Plus Géopolitique ?
L'article anticipe que le prochain conclave, suite au décès du pape François, confirmera probablement la tendance d'une papauté de plus en plus axée sur les enjeux géopolitiques. Avec un catholicisme en croissance en Afrique, en Amérique latine et en Asie, le choix du futur pape sera non seulement une question de foi, mais aussi un "message politique au monde". L'article conclut en soulignant le paradoxe du Vatican :
« Ainsi, le Vatican reste un micro-État à macro-influence, où le choix d’un homme peut influer sur des conflits, des idéologies et des politiques bien au-delà des murs de la Cité pontificale. »
Au final, l'article met en lumière de manière convaincante la dimension profondément géopolitique de l'élection papale. En analysant les pontificats récents, il démontre comment le choix du successeur de Pierre est un événement lourd de conséquences sur l'échiquier mondial, reflétant les défis et les dynamiques de chaque époque et influençant les relations internationales, les idéologies et les politiques bien au-delà de la sphère religieuse. La succession du pape François s'inscrit dans cette perspective, avec la probabilité d'un accent continu sur les enjeux globaux et une influence croissante des régions où le catholicisme est en plein essor.