Le blog du Temps de l'Immaculée.

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La chapelle Saint-Pierre vouée à la destruction ?

14/09/2025

La chapelle Saint-Pierre vouée à la destruction ?

Le conseil municipal a tranchĂ©. La chapelle Saint-Pierre de Notre-Dame-de-la-Mer (Yvelines) sera dĂ©molie mi-septembre. Le 30 aoĂ»t dernier, invoquant l’absence de financements suffisants pour sa restauration, les Ă©lus ont votĂ© en faveur de sa destruction. « L’état de cet Ă©difice est trĂšs dĂ©tĂ©riorĂ© tant sur sa structure extĂ©rieure que sur sa charpente », dĂ©plore le maire Jean-Luc Mailloc. Les travaux de restauration ont Ă©tĂ© estimĂ©s Ă  600.000 euros. Pour cette petite commune de 700 Ăąmes, impossible d’envisager de verser une telle somme.

 

Or, la chapelle est nichĂ©e au bord d’une route dĂ©partementale qui relie la commune yvelinoise Ă  la Normandie, reprĂ©sentant ainsi un rĂ©el pĂ©ril pour la circulation. Ces derniĂšres annĂ©es, son Ă©tat de dĂ©labrement s’est dangereusement aggravĂ©, de sorte que l’édifice menace actuellement de s’effondrer.  Â« Le trafic sur la RD 915 est d’environ 90.000 vĂ©hicules mensuels », prĂ©cise le maire Jean-Luc Mailloc. « En dehors du montant de l’investissement, le manque de stationnement et son accĂšs pour les piĂ©tons sont difficiles ».

 

« On peut trÚs bien lancer un chantier bénévole »
« C’est un prĂ©texte, rĂ©torque la fondatrice d'Urgences Patrimoine Alexandra Sobczak-Romanski, Ă  l’origine d’une pĂ©tition pour sauver l’édifice, chaque problĂšme a sa solution ». Elle souhaite demander au maire d’étudier le devis des travaux afin de le revoir Ă  la baisse, et plaide notamment pour de simples travaux d’urgence qui coĂ»teraient bien moins chers Ă  la commune. « C’est essentiellement la toiture qui est abĂźmĂ©e, on peut trĂšs bien lancer un chantier bĂ©nĂ©vole encadrĂ© par des professionnels ou bien trouver des matĂ©riaux de seconde main », suggĂšre-t-elle. Grande habituĂ©e du patrimoine, Alexandra Sobczak-Romanski a dĂ©jĂ  sollicitĂ© son rĂ©seau afin de lancer « une restauration Ă  moindre coĂ»t ».

 

Cette sauvegarde est d’autant plus urgente que l’église de style roman date du XIIe siĂšcle. « C’est une premiĂšre, s’indigne la prĂ©sidente d'Urgences Patrimoine, jusque-lĂ , la majoritĂ© des Ă©glises dĂ©molies Ă©taient des Ă©difices du XIXe ou du XXe siĂšcle, dĂ©sormais ce sont des Ă©difices trĂšs anciens qui sont menacĂ©s ». La chapelle Saint-Pierre constitue un repĂšre historique et architectural pour les habitants des environs. Chaque annĂ©e, plus d’un millier de pĂšlerins foulent les routes de la commune, depuis la collĂ©giale de Mantes-la-Jolie jusqu’à l’église paroissiale de Notre-Dame-de-la-Mer pour remercier la Vierge d’avoir sauvĂ© la France de l’invasion normande au IXe siĂšcle. « Si la chapelle Saint-Pierre Ă©tait opĂ©rationnelle, on pourrait y accueillir beaucoup plus de pĂšlerins que dans l’église paroissiale qui n’a que quarante places, souffle le curĂ©. Mais elle n’a jamais Ă©tĂ© entretenue, Ă  prĂ©sent, il faudrait gagner au loto pour pouvoir la racheter ». RestaurĂ©e dans les annĂ©es 20, l’édifice est fermĂ© au public depuis 1955. Peu Ă  peu, son mobilier a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© au musĂ©e d’Évreux.

 

Chaque petite chapelle est un témoin important de notre identité chrétienne
La paroisse de BonniĂšres qui dessert la commune a bel et bien donnĂ© son avis en faveur de la rĂ©habilitation de l’édifice. « HĂ©las, un dĂ©sir ne suffit pas, la mairie en dispose comme il le veut », murmure le prĂȘtre. Car, loi de 1905 oblige, les Ă©difices religieux sont dĂ©sormais Ă  la seule charge de l’État qui en dispose Ă  son grĂ©. « À partir du moment oĂč une Ă©glise appartient Ă  la commune, celle-ci a le devoir de l’entretenir », martĂšle Alexandra Sobczak-Romanski. « Il faudrait se pencher sur une proposition de loi pour interdire la dĂ©molition du patrimoine religieux, quitte Ă  mettre en vente le bien au privĂ© pour lui laisser une chance de survie », suggĂšre-t-elle.

 

MalgrĂ© tout, l’amoureuse des vieilles pierres veut rester « optimiste ». Pour l’heure, l’église n’a pas Ă©tĂ© dĂ©sacralisĂ©e, bien que l’évĂȘque de Versailles Mgr CrĂ©py ait dĂ©jĂ  donnĂ© son feu vert. De mĂȘme, le permis de dĂ©molir n’a pas encore Ă©tĂ© instruit. Et quoique cette option reste privilĂ©giĂ©e par la mairie, le maire demeure « ouvert au dĂ©bat ». Il pense notamment « garder uniquement son clocher », ou bien « installer un panneau avec l’historique de l’édifice »  « EspĂ©rons que cette pĂ©tition donne de la visibilitĂ© Ă  cette cause et rĂ©veille les consciences, lance Alexandra Sobczak-Romanski, confiante. Si personne n’avait parlĂ© de l’incendie de Notre-Dame de Paris, on n’aurait pas rĂ©coltĂ© 1 milliard d’euros pour sa restauration ! » Et de conclure : « Chaque petite chapelle est un tĂ©moin important de notre identitĂ© chrĂ©tienne, il faut dĂ©fendre ces Ă©difices qui font partie intĂ©grante de notre culture ».

 

Etiennette de La Ruffie dans Famille Chrétienne

Lien de la pétition : http://bit.ly/4lSrpAM

 

15 septembre - N.D. des 7 douleurs

13/09/2025

15 septembre - N.D. des 7 douleurs

Le mois de septembre est consacrĂ© Ă  la compassion de Marie au pied de la croix : Notre Dame des sept douleurs. Marie ne souffrit pas seulement avec son fils crucifiĂ©, mais tout au long de sa vie, elle s’unit avec lui Ă  la peine des hommes pour leur rĂ©demption. Les "sept douleurs" font rĂ©fĂ©rence Ă  sept Ă©vĂ©nements particuliers, relatĂ©s dans les Ă©vangiles, qui firent souffrir la mĂšre de JĂ©sus.

 

1
La prophétie de Syméon : le courage
Le jour de la prĂ©sentation de JĂ©sus au temple de JĂ©rusalem, le vieillard qui le reçut dans ses bras prophĂ©tisa Ă  sa mĂšre : "Vois ! cet enfant doit amener la chute et le relĂšvement d'un grand nombre en IsraĂ«l ; il doit ĂȘtre un signe en butte Ă  la contradiction — et toi-mĂȘme, un glaive te transpercera l'Ăąme !" Par cette premiĂšre douleur, le chrĂ©tien demande Ă  Dieu la force de regarder la rĂ©alitĂ© en face sans perdre courage et de conserver la paix de l'Ăąme dans les moments critiques.

 

2
La fuite en Égypte : le dĂ©sir du Ciel
Marie et Joseph sont obligés de s'exiler en toute hùte pour échapper aux tueurs d'Hérode qui recherchent l'Enfant. Le fruit à demander à l'Esprit, par cette seconde douleur, est de comprendre que nous n'avons pas ici-bas de demeure permanente et que notre patrie définitive est aux cieux (Ph 3,20).

 

3
La perte de Jésus au Temple : la consolation
JĂ©sus est restĂ© Ă  JĂ©rusalem lors de la fĂȘte de PĂąques, tandis que ses parents rentraient Ă  Nazareth. S'apercevant de son absence dans le caravansĂ©rail des pĂšlerins, ils se mettent Ă  le chercher avec une angoisse mortelle. La grĂące liĂ©e Ă  cette troisiĂšme douleur consiste dans le rĂ©confort Ă  demander Ă  Marie quand notre Ăąme est dĂ©solĂ©e de ne plus sentir la prĂ©sence de JĂ©sus en elle. La Vierge nous enseigne alors que la nuit de la foi n'est pas la perte de la grĂące.

 

4
La rencontre de Jésus sur le chemin du Calvaire : la patience dans les épreuves
Le fruit de cette douleur est la patience dans les épreuves, ainsi que la pleine compréhension de notre coopération à la Rédemption du monde lorsque nous portons nos croix, grandes ou petites, héroïques ou plus ternes, en union avec Jésus.

 

5
La mort de Jésus : le renoncement au péché
Sur le Calvaire, Marie est clouĂ©e spirituellement Ă  la croix avec JĂ©sus. En la contemplant dans cet Ă©tat, le croyant est appelĂ© Ă  s'ausculter lui-mĂȘme afin de renoncer au pĂ©chĂ© qui a conduit Ă  ce rĂ©sultat paradoxal : les deux ĂȘtres les plus aimants qui parurent jamais sur terre furent aussi ceux qui souffrirent le plus de la main des hommes ! Et de cet effet pitoyable, nul ne peut se dĂ©clarer quitte. 

 

6
Le coup de lance et la descente de la Croix : l’entrĂ©e dans le cƓur de JĂ©sus
JĂ©sus est mort. C'est donc sa mĂšre qui reçoit le coup de lance du soldat qui ouvre le cƓur de son Fils. La douleur est pour elle. Puis, elle recueille le corps inerte de son Fils suppliciĂ©. Par cette douleur, la grĂące Ă  demander Ă  la Vierge est de pouvoir entrer dans le CƓur de JĂ©sus que la lance a ouvert, mais aussi la rĂ©solution de ne plus la faire souffrir par nos pĂ©chĂ©s, causes de la mort de Celui qu'elle aime plus qu'elle-mĂȘme. À cet Ă©gard, on se souviendra avec profit que le PĂšre ne refuse aucune priĂšre formulĂ©e par la mĂšre de son Fils au nom des douleurs qu'elle endura durant la Passion.

 

7
L'ensevelissement de Jésus : la force de pardonner
JĂ©sus Ă©tait toute la vie de Marie. Elle le perd. La grĂące Ă  demander par cette ultime douleur est de quitter les fausses lumiĂšres du monde pour ĂȘtre cachĂ© avec le Christ en Dieu. AccompagnĂ©e de Jean, Marie rentre chez elle. LĂ , tout lui parle de JĂ©sus. Cependant, elle n'a pas renoncĂ© Ă  aimer les hommes. Dans la septiĂšme douleur, le croyant puise la foi dans le pardon de ses fautes de la part de Dieu, mais aussi la force de pardonner Ă  son tour comme le Fils et la MĂšre pardonnĂšrent aux bourreaux du Golgotha, la force de rendre le bien pour le mal. Et enfin la certitude que la Vierge l'invite dorĂ©navant Ă  se confier Ă  elle pour le conduire Ă  son Fils, comme saint Jean la reçut pour sa mĂšre et confidente au Calvaire.

 

Source : ALETEIA Jean-Michel Castaing

Un cardinal qui ne laisse pas indifférent

13/09/2025

Un cardinal qui ne laisse pas indifférent

Le pasteur qui "rĂ©anime" la Corse 
NĂ© en Espagne et naturalisĂ© français, François Bustillo s'est imposĂ© comme un personnage "fĂ©dĂ©rateur" en Corse, bien au-delĂ  des seuls fidĂšles. Sa popularitĂ© s'explique par sa capacitĂ© Ă  ĂȘtre proche des gens et Ă  "redynamiser" la rĂ©gion. Son action a des rĂ©percussions concrĂštes, comme l'organisation de la visite du pape François en 2024, un Ă©vĂ©nement marquant pour l'Ăźle. Il a Ă©galement jouĂ© un rĂŽle de mĂ©diateur particuliĂšrement efficace lors de manifestations Ă©tudiantes, prouvant sa capacitĂ© Ă  apporter le calme par le dialogue, Ă  devenir un recours dans une sociĂ©tĂ© Ă  la dĂ©rive, tels les Ă©vĂȘques de Gaule qui ont fermement tenu le pays au temps de l'effondrement de l'Empire romain.

 

Son approche est celle d'un "prophÚte", non pas pour polémiquer, mais pour construire une société différente. Dans son livre Réparation, il dénonce le "rÚgne du soupçon" et la méfiance généralisée qui rongent nos sociétés. Pour lui, le téléphone est devenu une "arme de destruction massive", et la "hargne" médiatique peut détruire une réputation sur un simple soupçon. Son message est clair : il est urgent de sortir de cette Úre pour bùtir un monde de confiance et de fraternité.

 

Une spiritualitĂ© ancrĂ©e  
L'action du cardinal Bustillo est guidĂ©e par la spiritualitĂ© du SacrĂ©-CƓur. Il a d'ailleurs renouvelĂ© la consĂ©cration de la France au SacrĂ©-CƓur de JĂ©sus" dans le cadre du jubilĂ© de l'EspĂ©rance.

 

Face aux "dĂ©rives" de notre Ă©poque, l'Église ne doit pas, selon lui, se contenter de "rĂ©agir". Sa sagesse sĂ©culaire lui permet de se placer "au-dessus" de l'agitation du monde. Le chrĂ©tien, inspirĂ© par la douceur et l'humilitĂ© du Christ, est appelĂ© Ă  ĂȘtre "anticonformiste" par rapport au style du monde, qui est devenu "dur et intransigeant".

Le cardinal voit dans l'ouverture des portes de l'Église un "dĂ©fi merveilleux". Il perçoit que de nombreux jeunes "ont soif d’amour, de vĂ©ritĂ©, de religion", et c'est Ă  l'Église de rĂ©pondre Ă  cette soif. Pour Bustillo, la mission d'un pasteur est d'"animer spirituellement", de donner et de supplier, non de polĂ©miquer. Il dĂ©plore la division entre catholiques, qu'il qualifie de "luxe" inacceptable. Pour lui, la solution rĂ©side dans la communion et le respect de la "sainte diversitĂ©", y compris pour les fidĂšles attachĂ©s au rite tridentin.

 

Les Voies de la RĂ©paration 
Au cƓur de la vision du cardinal Bustillo se trouve l'idĂ©e de rĂ©paration. Dans son nouvel ouvrage du mĂȘme nom, il offre des pistes concrĂštes pour reconstruire le "vivre ensemble" et la fraternitĂ©, qui sont en "dĂ©clin". Pour y parvenir, il nous exhorte Ă  :

– Entreprendre un "pĂšlerinage vers notre intĂ©rioritĂ©" : il prĂŽne le silence et le recul comme actes de rĂ©sistance face Ă  "l'agitation contemporaine".

– RĂ©habiliter l'engagement politique : il dĂ©nonce le "mĂ©pris" et la "diabolisation" de l'engagement citoyen, pourtant essentiel Ă  la dĂ©mocratie.

– Pratiquer "l'amour des ennemis" : Bustillo y voit la "parole la plus puissante et la plus difficile du Christ", un chemin vers la libertĂ© intĂ©rieure.

– Devenir des artisans de la "bĂ©nĂ©diction" : il nous invite Ă  "dire du bien", Ă  reconnaĂźtre le bon et le beau dans le monde, une alternative puissante Ă  la critique permanente.

 

En somme, le cardinal François Bustillo reprĂ©sente une Église qui vise non pas Ă  s'opposer au monde, mais Ă  le changer de l'intĂ©rieur. Son action et ses Ă©crits sont un appel Ă  l'espoir, Ă  l'humilitĂ© et au pardon, des valeurs essentielles pour "rĂ©parer" une sociĂ©tĂ© blessĂ©e et la guider vers une "civilisation de l'amour".

Le cardinal Bustillo, pour la sortie de son livre "Réparation" aux éditions Fayard


 

 

15 septembre - N.D. des 7 douleurs

13/09/2025

15 septembre - N.D. des 7 douleurs

Le mois de septembre est consacrĂ© Ă  la compassion de Marie au pied de la croix : Notre Dame des sept douleurs. Marie ne souffrit pas seulement avec son fils crucifiĂ©, mais tout au long de sa vie, elle s’unit avec lui Ă  la peine des hommes pour leur rĂ©demption. Les "sept douleurs" font rĂ©fĂ©rence Ă  sept Ă©vĂ©nements particuliers, relatĂ©s dans les Ă©vangiles, qui firent souffrir la mĂšre de JĂ©sus.

 

1
La prophétie de Syméon : le courage
Le jour de la prĂ©sentation de JĂ©sus au temple de JĂ©rusalem, le vieillard qui le reçut dans ses bras prophĂ©tisa Ă  sa mĂšre : "Vois ! cet enfant doit amener la chute et le relĂšvement d'un grand nombre en IsraĂ«l ; il doit ĂȘtre un signe en butte Ă  la contradiction — et toi-mĂȘme, un glaive te transpercera l'Ăąme !" Par cette premiĂšre douleur, le chrĂ©tien demande Ă  Dieu la force de regarder la rĂ©alitĂ© en face sans perdre courage et de conserver la paix de l'Ăąme dans les moments critiques.

 

2
La fuite en Égypte : le dĂ©sir du Ciel
Marie et Joseph sont obligés de s'exiler en toute hùte pour échapper aux tueurs d'Hérode qui recherchent l'Enfant. Le fruit à demander à l'Esprit, par cette seconde douleur, est de comprendre que nous n'avons pas ici-bas de demeure permanente et que notre patrie définitive est aux cieux (Ph 3,20).

 

3
La perte de Jésus au Temple : la consolation
JĂ©sus est restĂ© Ă  JĂ©rusalem lors de la fĂȘte de PĂąques, tandis que ses parents rentraient Ă  Nazareth. S'apercevant de son absence dans le caravansĂ©rail des pĂšlerins, ils se mettent Ă  le chercher avec une angoisse mortelle. La grĂące liĂ©e Ă  cette troisiĂšme douleur consiste dans le rĂ©confort Ă  demander Ă  Marie quand notre Ăąme est dĂ©solĂ©e de ne plus sentir la prĂ©sence de JĂ©sus en elle. La Vierge nous enseigne alors que la nuit de la foi n'est pas la perte de la grĂące.

 

4
La rencontre de Jésus sur le chemin du Calvaire : la patience dans les épreuves
Le fruit de cette douleur est la patience dans les épreuves, ainsi que la pleine compréhension de notre coopération à la Rédemption du monde lorsque nous portons nos croix, grandes ou petites, héroïques ou plus ternes, en union avec Jésus.

 

5
La mort de Jésus : le renoncement au péché
Sur le Calvaire, Marie est clouĂ©e spirituellement Ă  la croix avec JĂ©sus. En la contemplant dans cet Ă©tat, le croyant est appelĂ© Ă  s'ausculter lui-mĂȘme afin de renoncer au pĂ©chĂ© qui a conduit Ă  ce rĂ©sultat paradoxal : les deux ĂȘtres les plus aimants qui parurent jamais sur terre furent aussi ceux qui souffrirent le plus de la main des hommes ! Et de cet effet pitoyable, nul ne peut se dĂ©clarer quitte. 

 

6
Le coup de lance et la descente de la Croix : l’entrĂ©e dans le cƓur de JĂ©sus
JĂ©sus est mort. C'est donc sa mĂšre qui reçoit le coup de lance du soldat qui ouvre le cƓur de son Fils. La douleur est pour elle. Puis, elle recueille le corps inerte de son Fils suppliciĂ©. Par cette douleur, la grĂące Ă  demander Ă  la Vierge est de pouvoir entrer dans le CƓur de JĂ©sus que la lance a ouvert, mais aussi la rĂ©solution de ne plus la faire souffrir par nos pĂ©chĂ©s, causes de la mort de Celui qu'elle aime plus qu'elle-mĂȘme. À cet Ă©gard, on se souviendra avec profit que le PĂšre ne refuse aucune priĂšre formulĂ©e par la mĂšre de son Fils au nom des douleurs qu'elle endura durant la Passion.

 

7
L'ensevelissement de Jésus : la force de pardonner
JĂ©sus Ă©tait toute la vie de Marie. Elle le perd. La grĂące Ă  demander par cette ultime douleur est de quitter les fausses lumiĂšres du monde pour ĂȘtre cachĂ© avec le Christ en Dieu. AccompagnĂ©e de Jean, Marie rentre chez elle. LĂ , tout lui parle de JĂ©sus. Cependant, elle n'a pas renoncĂ© Ă  aimer les hommes. Dans la septiĂšme douleur, le croyant puise la foi dans le pardon de ses fautes de la part de Dieu, mais aussi la force de pardonner Ă  son tour comme le Fils et la MĂšre pardonnĂšrent aux bourreaux du Golgotha, la force de rendre le bien pour le mal. Et enfin la certitude que la Vierge l'invite dorĂ©navant Ă  se confier Ă  elle pour le conduire Ă  son Fils, comme saint Jean la reçut pour sa mĂšre et confidente au Calvaire.

 

Source : ALETEIA Jean-Michel Castaing


Stabat Mater

Debout, la mĂšre des douleurs
PrÚs de la croix était en pleurs
Quand son Fils pendait au bois.

 

Alors, son ùme gémissante
Toute triste et toute dolente
Un glaive la transperça.

 

Qu'elle était triste, anéantie,
La femme entre toutes bénie,
La MĂšre du Fils de Dieu!

 

Dans le chagrin qui la poignait,
Cette tendre MĂšre pleurait
Son Fils mourant sous ses yeux.

 

Quel homme sans verser de pleurs
Verrait la MĂšre du Seigneur
Endurer si grand supplice?

 

Qui pourrait dans l'indifférence
Contempler en cette souffrance
La MĂšre auprĂšs de son Fils?

 

Pour toutes les fautes humaines,
Elle vit Jésus dans la peine
Et sous les fouets meurtri.

 

Elle vit l'Enfant bien-aimé
Mourir tout seul, abandonné,
Et soudain rendre l'esprit.

 

O MĂšre, source de tendresse,
Fais-moi sentir grande tristesse
Pour que je pleure avec toi.

 

Fais que mon Ăąme soit de feu
Dans l'amour du Seigneur mon Dieu:
Que je lui plaise avec toi.

 

MĂšre sainte, daigne imprimer
Les plaies de Jésus crucifié
En mon cœur trùs fortement.

 

Pour moi, ton Fils voulut mourir,
Aussi donne-moi de souffrir
Une part de ses tourments.

 

Pleurer en toute vérité
Comme toi prÚs du crucifié
Au long de mon existence.

 

Je désire auprÚs de la croix
Me tenir, debout avec toi,
Dans ta plainte et ta souffrance.

 

Vierge des vierges, toute pure,
Ne sois pas envers moi trop dure,
Fais que je pleure avec toi.

 

Du Christ fais-moi porter la mort,
Revivre le douloureux sort
Et les plaies, au fond de moi.

 

Fais que ses propres plaies me blessent,
Que la croix me donne l'ivresse
Du sang versé par ton Fils.

 

Je crains les flammes éternelles;
O Vierge, assure ma tutelle
A l'heure de la justice.

 

O Christ, Ă  l'heure de partir,
Puisse ta MĂšre me conduire
A la palme de la victoire.

 

A l'heure oĂč mon corps va mourir,
A mon Ăąme fais obtenir
La gloire du paradis.

 

Un appel Ă  la cohĂ©rence intĂ©grale : le Cardinal MĂŒller dĂ©nonce les « idĂ©ologies meurtriĂšres »

12/09/2025

Un appel Ă  la cohĂ©rence intĂ©grale : le Cardinal MĂŒller dĂ©nonce les « idĂ©ologies meurtriĂšres »

Des comparaisons politiquement incorrectes : avortement, idéologie du genre et nazisme
Le Cardinal MĂŒller n'a pas hĂ©sitĂ© Ă  Ă©tablir des parallĂšles frappants, et bien sĂ»r jugĂ©s controversĂ©s, entre certaines idĂ©ologies modernes et le nazisme. Il a soutenu que toutes trois partagent un mĂȘme mĂ©canisme de fond : « l'Ă©touffement des consciences ».

 

S'attaquant d'abord Ă  l'avortement, il a affirmĂ© que les promoteurs de cette pratique agissent comme les idĂ©ologues nazis qui avaient « anesthĂ©siĂ© leur conscience avec leur idĂ©ologie raciale ». De la mĂȘme maniĂšre, a-t-il poursuivi, « les idĂ©ologues de l’avortement savent que l’enfant dans le sein maternel est un ĂȘtre humain qu’on n’a pas le droit de tuer. Mais pour justifier leur crime, ils prĂ©tendent que ce n’est pas encore une personne Ă  part entiĂšre. » Le but, selon lui, est de « Ă©touffer leurs remords » en dĂ©shumanisant la victime.

 

Le cardinal a Ă©galement dĂ©noncĂ© avec la mĂȘme virulence la « folie du genre » qui, selon ses termes, « convainc les adolescents qu'ils peuvent changer de genre et qui, par l'automutilation assistĂ©e, les plonge dans une misĂšre physique et une souffrance mentale permanentes. » Il a classĂ© cette idĂ©ologie parmi les « illusions meurtriĂšres » au mĂȘme titre que l'avortement.

 

MĂŒller a d'ailleurs Ă©tabli un parallĂšle direct entre la criminalisation de ceux qui prient devant les cliniques d'avortement et la persĂ©cution des opposants au nazisme, citant le prĂ©vĂŽt Bernhard Lichtenberg, mort en prison pour avoir priĂ© pour les juifs. Il a dĂ©clarĂ© : « En Angleterre, on peut aller en prison si l’on prie devant une clinique d’avortement pour les enfants Ă  naĂźtre, comme en Allemagne nazie le prĂ©vĂŽt de la cathĂ©drale de Berlin, Bernhard Lichtenberg, est mort en dĂ©tention en 1943 pour avoir simplement priĂ© pour les Juifs persĂ©cutĂ©s. »

 

La loi morale naturelle, fondement de la sociĂ©tĂ© et de l'État
Au cƓur de son discours, le Cardinal MĂŒller a soulignĂ© l'importance de la loi morale naturelle, qu'il considĂšre comme le fondement essentiel de toute sociĂ©tĂ© juste. Cette loi, selon lui, est « reconnaissable comme norme morale dans la raison de toute personne consciencieuse » et permet « d'infailliblement distinguer le bien du mal ».

 

Il a insistĂ© sur le fait que la coexistence des diffĂ©rentes religions et visions du monde dans les États modernes est rendue possible uniquement lorsque leur lĂ©gislation et leur jurisprudence sont guidĂ©es par cette loi morale universelle. L'Église catholique, bien qu'« absolument indĂ©pendante de tout pouvoir terrestre », peut et doit coopĂ©rer avec un État qui agit « au service du bien commun et reconnaĂźt les droits inaliĂ©nables de la personne ».

 

Le prĂ©lat a Ă©galement rappelĂ© la responsabilitĂ© intĂ©grale des catholiques, rejetant la notion d'une double conscience, oĂč la foi est relĂ©guĂ©e Ă  la sphĂšre privĂ©e. S'appuyant sur l'enseignement du Pape LĂ©on XIV, il a martelĂ© que « La conscience des hommes politiques catholiques ne peut pas ĂȘtre divisĂ©e, selon la fausse doctrine de la double vĂ©ritĂ©, en une sphĂšre privĂ©e, oĂč l’on obĂ©it Ă  Dieu, et une sphĂšre publique, oĂč l’on suit la logique des partis. Dans la vie privĂ©e comme dans la vie publique, nous catholiques sommes responsables devant notre conscience. »

 

L'avenir de la « civilisation chrétienne » en jeu
Le discours du Cardinal MĂŒller s'est conclu par un appel vibrant et urgent aux catholiques. Il a exhortĂ© les fidĂšles, notamment en Occident, Ă  faire preuve de courage et de cohĂ©rence pour dĂ©fendre ce qu'il nomme la « civilisation chrĂ©tienne ».

Il a exprimĂ© sa gratitude envers la prĂ©sidence Trump pour avoir « remis la loi morale naturelle au fondement de l’action publique » aux États-Unis, inscrivant ainsi son discours dans une perspective gĂ©opolitique. Les catholiques, a-t-il prĂ©cisĂ©, n'attendent pas que l'État promeuve le christianisme en tant que religion, mais exigent qu'il fasse de la loi morale naturelle « le fondement de toute action administrative, lĂ©gislative et judiciaire ».

En cas de conflit entre les lois humaines et la loi divine, la primautĂ© est claire : « Il faut obĂ©ir Ă  Dieu plutĂŽt qu’aux hommes » (Ac 5,29). Le Cardinal MĂŒller a conclu en affirmant que l'avenir de la civilisation chrĂ©tienne dĂ©pendra du « courage de cette cohĂ©rence intĂ©grale entre foi et vie publique ». Son message est un rappel puissant de la primautĂ© de la conscience et de l'urgence de l'engagement pour dĂ©fendre des valeurs qu'il considĂšre comme universelles et fondamentales.

Ce que notre cher cardinal ne dit qu'en filigrane, c'est qu'il appartient en premier Ă  nos Ă©vĂȘques de nous montrer le chemin du courage ! Je pense au titre de JM GuĂ©nois qui a dressĂ© un tableau du cardinal Bustillo cette semaine dans le Figaro : "Les Ă©glises sont pleines dĂšs qu'il est lĂ  !" Tout est dit ...
Messeigneurs, parlez-nous de Dieu encore et encore et dressez-vous pour nous dĂ©fendre, mĂȘme si cela vous coĂ»te votre LĂ©gion d'Honneur ! Nous avons besoin de vous, nous vous aimons !

Ave Maria !

 

 

Source d'étude : Kath.net, Tribune Chrétienne et Le Figaro

 

Prenez Marie pour étoile polaire !

12/09/2025

Prenez Marie pour étoile polaire !

Au début de son discours, M. Duffy a évoqué les décisions spontanées qu'il avait prises dans sa vie et les gratifications qu'elles lui avaient apportées, en disant aux diplÎmés : « Dites oui à l'aventure. Petite ou grande. Quand j'avais votre ùge, on m'a proposé de participer à une émission de téléréalité. J'ai dit oui. »

M. Duffy a ensuite conseillĂ© Ă  la promotion 2025 « d'arrĂȘter de faire dĂ©filer vos Ă©crans et de commencer Ă  vivre » [....]Netflix et DoorDash seul un vendredi soir ne valent pas une soirĂ©e entre amis ou avec la fille Ă  qui vous avez trouvĂ© le courage de demander de sortir. »

Vers la fin de son discours, M. Duffy a mis l'accent sur la foi, dĂ©clarant : « Il y a deux types de personnes dans la vie : celles qui croient en Dieu et celles qui se prennent pour Dieu. » Il a ajoutĂ© : « Il y a quelque chose de beau, d'humble et d'ordonnĂ© chez un homme et une femme qui comprennent qu'il existe une puissance supĂ©rieure Ă  eux-mĂȘmes. Que tout n'est pas sous leur contrĂŽle. Et qu'ils sont les enfants bien-aimĂ©s d'un Dieu misĂ©ricordieux qui entend leurs priĂšres. »

 

En conclusion de son discours, M. Duffy a racontĂ© une histoire qui pouvait trouver un Ă©cho chez des aspirants officiers de la marine : « Au Moyen Âge, les marins priaient la Vierge Marie, qu'ils appelaient “Stella Maris” parce qu'elle Ă©tait leur Ă©toile polaire qui les guidait vers Dieu, leur pĂšre, leur protecteur et leur destination spirituelle.

Personne ne connaĂźt mieux que les marins l'imprĂ©visibilitĂ© et les tempĂȘtes de la nature et de la vie. Un bon marin sait qu'au final, seul Dieu peut calmer la mer et les ramener Ă  bon port. Regardez cette Ă©toile polaire. » Puis de conclure : « Restez fidĂšles et ne sous-estimez jamais le pouvoir de la priĂšre. »

 

Tom Arends, 26 juin 2025, The Christian Tribune via 1 mn. avec Marie

“C’est une guerre qui nous est menĂ©e : certains veulent abattre l’enseignement catholique”

11/09/2025

“C’est une guerre qui nous est menĂ©e : certains veulent abattre l’enseignement catholique”

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C’est une guerre qui nous est menĂ©e : certains veulent abattre l’enseignement catholique. DerriĂšre des formulations vagues et des tĂ©moignages subjectifs, le rapport de l’inspection ne rĂ©vĂšle pas de manquements rĂ©els au contrat d’association mais tĂ©moigne du refus d’accepter la spĂ©cificitĂ© de l’enseignement catholique, pourtant garantie par la loi. Or nous sommes souvent trop tiĂšdes. Nous sommes Ă  la remorque de ce que dĂ©cident les « laĂŻcistes » au mĂ©pris du « caractĂšre propre » de nos Ă©tablissements. Quand Vincent Peillon [ancien ministre de l’Éducation nationale, NDLR] publie sa Charte de la laĂŻcitĂ© en 2013, le SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral de l’Enseignement catholique lui emboĂźte le pas et diffuse aussitĂŽt un texte de la mĂȘme eau
 Nous adoptons leur conception quasi religieuse de la laĂŻcitĂ©. Or la laĂŻcitĂ© n’est pas une religion de substitution. J’espĂšre que le nouveau secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral mĂšnera le combat qu’on nous impose. Le bon combat. Il est temps de rappeler l’enseignement de l’Église en matiĂšre d’éducation, d’ailleurs fondĂ© sur une longue expĂ©rience

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Que faut-il faire pour endiguer cette offensive ?

Au niveau local, ne nous laissons pas intimider par des inspecteurs dont certains outrepassent leurs pouvoirs. Osons, au contraire, des propositions pastorales audacieuses, comme nous y invite Mgr Aillet dans son dernier livre, L’Église face au monde moderne. L’école catholique n’est pas une Ă©cole comme les autres, mais un lieu oĂč l’Évangile est proposĂ© comme une lumiĂšre. Il ne nous est pas permis de la mettre sous le boisseau. Ce qui suppose aussi que l’équipe Ă©ducative soit cohĂ©rente, et les enseignants convaincus de leur mission. La formation des maĂźtres, et celle des chefs d’établissements, mĂ©ritent d’ĂȘtre rĂ©formĂ©es.

Au niveau national, le SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral devrait rappeler clairement que la loi garantit le caractĂšre propre de l’école catholique. Cette offensive met en danger le pluralisme scolaire. Il faut s’armer pour y rĂ©pondre. Ce qui passe par la mise en place d’une veille juridique pour livrer les combats que certains veulent nous imposer. Que peut-on faire dans le cadre de la loi ? Comment garantir la libertĂ© d’enseignement qui a valeur constitutionnelle ? Cela suppose aussi que les chefs d’établissement indĂ»ment attaquĂ©s bĂ©nĂ©ficient d’une assistance juridique : c’est notre libertĂ© qui est en cause. Et notre dignitĂ©. Le jugement rendu Ă  Pau rappelle que la justice demeure une garantie essentielle contre les attaques infondĂ©es. Loin d’ĂȘtre un instrument idĂ©ologique, la laĂŻcitĂ© est confirmĂ©e par le tribunal comme un principe d’équilibre et de libertĂ© que certains voudraient travestir en dogme d’exclusion.

 

Qu’attendez-vous des Ă©vĂȘques ?

Mgr Aillet, l’évĂȘque de Bayonne, ne m’a jamais lĂąchĂ©. J’aurais aimĂ© que la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques de France monte elle aussi au crĂ©neau. Nous avons besoin de l’assistance juridique du SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral, et du soutien spirituel de nos Ă©vĂȘques. Je veux aussi remercier le sĂ©nateur Max Brisson, ancien inspecteur gĂ©nĂ©ral, qui a pris la parole au risque de dĂ©plaire, en restant fidĂšle Ă  une certaine idĂ©e de l’école et de la libertĂ© d’enseignement.

 

Source : France Catholique

Qui sont les jeunes qui choisissent la vie religieuse aujourd'hui ?

10/09/2025

Qui sont les jeunes qui choisissent la vie religieuse aujourd'hui ?

FraternitĂ©, priĂšre et liturgie au cƓur de la vocation

L'étude d'Isabelle Jonveaux, menée en France, en Suisse et en Autriche, nous éclaire sur les parcours de 157 jeunes ayant fait le choix de la vie religieuse. Les chiffres sont sans appel et dessinent un profil type bien précis : 85 % d'entre eux ont été baptisés avant l'ùge de 3 ans, 67 % ont été confirmés avant 16 ans, et une écrasante majorité, 76 %, a toujours accompagné ses parents à la messe dominicale.

 

Mais ce qui est encore plus frappant, c'est leur engagement prĂ©coce dans des mouvements catholiques. L'article nous rĂ©vĂšle que "la moitiĂ© des sondĂ©s ont appartenu Ă  un mouvement de scoutisme, principalement les Scouts et Guides d’Europe, tandis que 57% des hommes et 28% des femmes ont Ă©tĂ© servants de messe". Ce dernier point rĂ©vĂšle quand-mĂȘme une petite lacune dans l'Ă©tude. NĂ©anmoins, on retiendra que ces activitĂ©s, et particuliĂšrement le scoutisme chez les Scouts d'Europe qui prĂŽnent la fraternitĂ©, la discipline et la priĂšre, ont jouĂ© un rĂŽle dĂ©terminant dans leur cheminement.

 

L'étude met en évidence un autre point crucial : la vie religieuse a su se réinventer pour répondre à l'aspiration spirituelle de ces jeunes, qui ne se contentent plus d'une foi tiÚde. Ils sont à la recherche d'une vie de priÚre intense, d'une liturgie soignée et d'une communauté forte. Le texte insiste sur le fait que cette nouvelle approche est une réponse à "un fort besoin de spiritualité exprimé par ces nouvelles générations." ... Bah oui ...

 

La vie religieuse, une nouvelle voie pour une foi ancrée
En conclusion, l'étude d'Isabelle Jonveaux, relayée par La Croix et Famille Chrétienne dresse un portrait loin des idées reçues des jeunes qui s'engagent dans la vie religieuse aujourd'hui. Ils ne sont pas des marginaux cherchant un refuge, mais des jeunes issus de milieux catholiques pratiquants, déjà trÚs investis dans leur foi avant de faire ce choix radical. Leur parcours, souvent jalonné par le scoutisme ou le service de l'autel, témoigne d'une foi profonde et d'un besoin de cohérence entre leurs convictions et leur mode de vie.

 

Cette Ă©tude suggĂšre que les vocations de demain naĂźtront probablement d'un terreau familial et communautaire fertile, oĂč la pratique religieuse et l'engagement sont des valeurs centrales. Elle  invite Ă  reconsidĂ©rer la vie religieuse non pas comme une voie de fuite, mais comme l'aboutissement naturel d'un chemin de foi ancrĂ© et exigeant !

Faut-il soutenir un pÚlerinage LGBT à Rome pour le Jubilé ?

09/09/2025

Faut-il soutenir un pÚlerinage LGBT à Rome pour le Jubilé ?

La question du pĂšlerinage LGBT Ă  Rome, organisĂ© Ă  l’occasion du JubilĂ©, ne peut ĂȘtre abordĂ©e Ă  la lĂ©gĂšre. Elle touche des rĂ©alitĂ©s profondes de la foi, de l’Église, de la personne humaine et de la vĂ©ritĂ© Ă©vangĂ©lique. En rĂ©alitĂ©, la vraie question n’est pas simplement de savoir s’il faut ĂȘtre « pour » ou « contre » un tel Ă©vĂ©nement. Il faut d’abord discerner ce que cet acte signifie, ce qu’il engage, et Ă  quelle logique il obĂ©it. C’est une question de fidĂ©litĂ© Ă  la Croix du Christ et non de stratĂ©gie pastorale ou de pression mĂ©diatique.

 

Deux chemins, deux visions, il faut d’emblĂ©e distinguer deux dĂ©marches radicalement diffĂ©rentes : D’une part, il y a la personne homosexuelle, sincĂšre dans sa foi, qui reconnaĂźt ses combats intĂ©rieurs, ses fragilitĂ©s, mais qui choisit le Christ, avec ses exigences et sa Croix. Cette personne ne se dĂ©finit pas d’abord par son orientation sexuelle, mais par son baptĂȘme. Elle ne rĂ©duit pas son identitĂ© Ă  une Ă©tiquette, elle avance humblement dans un chemin de conversion. Elle peut souffrir, lutter, mais elle sait que le Christ seul libĂšre.

 

D’autre part, il y a ceux qui se rĂ©clament de l’idĂ©ologie LGBTQIA+, une construction sociopolitique aux racines clairement marxistes, comme l’ont dĂ©montrĂ© de nombreux chercheurs. Cette idĂ©ologie vise Ă  renverser les repĂšres traditionnels, notamment dans la morale, la famille, l’anthropologie. Elle ne cherche pas la conversion, mais la validation, voire la réécriture des fondements chrĂ©tiens, jusqu’à exiger que l’Église modifie son enseignement.

 

Le danger ne vient pas des personnes, mais de cette confusion profonde entre accueil et approbation, entre amour et tolĂ©rance passive. Or, comme le rappelait saint Jean-Paul II : « L’amour vrai est toujours exigeant. » La tolĂ©rance, si elle n’est pas Ă©clairĂ©e par la vĂ©ritĂ©, peut devenir une chaĂźne d’acceptations mĂ©caniques sans questionnements, et un refus habile de dĂ©battre en tranchant tout Ă  trac. La tolĂ©rance n’ira jamais aussi loin que l’amour, car elle n’implique pas d’exigence, ni de souffle rĂ©el. Si AndrĂ© Frossard notait Ă  bon droit « Amour, pour te dire, l’éternitĂ© sera courte », comment concevoir qu’une mouvance (LGBT) privatise d’un claquement de doigts les destinĂ©es de ce saint mot, Amour, en le rĂ©duisant pour toujours Ă  l’équation obtuse : « Amour = tolĂ©rance »

 

Il est fondamental de bien comprendre que l’Église ne rejette personne, mais elle n’a jamais enseignĂ© une inclusion inconditionnelle, sans appel Ă  la conversion. Le catĂ©chisme n’est pas optionnel aux pĂšlerins de l’Inconditionnel. L’Évangile lui-mĂȘme ne donne aucun exemple de ce type d’inclusion « TTC ». La femme adultĂšre elle-mĂȘme, libĂ©rĂ©e, est sommĂ©e de ne plus « pĂ©cher » Ă  l’avenir. Le Christ a accueilli les pĂ©cheurs, mais jamais sans leur dire : « Va, et ne pĂšche plus ».

 

De fait, le concept moderne d’ »inclusion » est souvent utilisĂ© pour faire pression sur l’Église afin qu’elle inflĂ©chisse sa doctrine. Mais l’Église n’est pas une ONG. Elle n’a pas le droit de modifier ce qu’elle a reçu du Christ. Le vĂ©ritable accueil, c’est celui qui accompagne la personne dans un chemin de vĂ©ritĂ©, qui la respecte dans sa libertĂ©, mais ne ment pas sur ce qui conduit Ă  la vie Ă©ternelle.

 

La vie chrĂ©tienne ne repose pas sur des slogans, mais sur un mouvement intĂ©rieur profond : la metanoia, ce retournement du cƓur que l’on appelle le plus souvent la conversion, pousseĂ  devenir une crĂ©ature nouvelle. Ce changement n’est pas une simple amĂ©lioration morale, mais une transformation radicale opĂ©rĂ©e par la grĂące.

 

C’est pourquoi, participer Ă  un pĂšlerinage en se revendiquant de l’étiquette politico-sociĂ©tale LGBT, dans une logique d’affirmation identitaire et politique, n’est pas neutre, Ă  tout le moins abusif et maladroit. Cela revient Ă  mettre l’idĂ©ologie avant la foi, Ă  imposer un cadre militant Ă  une dĂ©marche spirituelle. Or, le vrai pĂšlerinage est une marche vers Dieu, un dĂ©pouillement, pas une revendication. Il n’y a plus ni hommes, ni femmes, ni esclaves
 nous rappelle l’écho de Saint Paul : comment s’agirait-il de rĂ©introduire du L, du G, du B ou du T lĂ  oĂč nous ne sommes plus qu’un, dĂ©pouillĂ©s de nos identitĂ©s temporelles, Ă©triquĂ©es ?

 

Le fait que le Pape LĂ©on XIV n’ait pas participĂ© Ă  cet Ă©vĂ©nement n’est pas anodin. Selon des sources romaines fiables, il a consciemment choisi de ne pas s’associer Ă  une initiative dont les objectifs sont ambigus, et parfois clairement opposĂ©s Ă  la doctrine. Nul agenda ne saurait prĂ©valoir sur celui du Christ, lorsque l’on se prĂ©sent croyant. Cela ne signifie certes pas que le combat du respect et des droits humains soit Ă  mettre au rebut, mais on ne saurait se prĂ©senter de façon double devant la Croix, objectif naturel du pĂšlerinage. 

 

Certains, comme le pĂšre James Martin, portent ce projet avec ferveur, mais dans une logique d’instrumentalisation maladroite de l’Église pour faire Ă©voluer sa doctrine. Le problĂšme n’est pas sa personne, mais la portĂ©e de ses engagements publics, qui induisent en erreur beaucoup d’ñmes sincĂšres, qui mĂ©ritent mieux : elles mĂ©ritent la vĂ©ritĂ© !

 

Car ce qui est en jeu ici, ce n’est pas une reconnaissance sociale, mais le salut Ă©ternel des personnes. Aimer vraiment quelqu’un, ce n’est pas lui dire ce qu’il veut entendre, mais ce dont il a besoin pour vivre en vĂ©ritĂ© devant Dieu. Rien de nouveau sous le soleil !

 

À la maladresse peut aussi se substituer le cynisme, chez certains : il est profondĂ©ment malhonnĂȘte de manipuler la Parole de Dieu pour lui faire dire ce qu’elle ne dit pas. Ceux que l’on pourrait qualifier de vĂ©ritables « faussaires de Dieu » s’obstinent Ă  tordre le sens des Écritures au profit de leurs intĂ©rĂȘts idĂ©ologiques, en s’appuyant sur une hermĂ©neutique douteuse, souvent dĂ©connectĂ©e du contexte historique, linguistique et thĂ©ologique des textes bibliques.

 

À ce sujet, le travail du thĂ©ologien Robert A. J. Gagnon est une rĂ©fĂ©rence incontournable. Dans son ouvrage majeur, The Bible and Homosexual Practice : Texts and Hermeneutics, Gagnon mĂšne une analyse rigoureuse, fondĂ©e Ă  la fois sur les textes originaux (hĂ©breu et grec), le contexte culturel du Proche-Orient ancien, et les donnĂ©es exĂ©gĂ©tiques les plus solides. Il dĂ©montre de maniĂšre mĂ©thodique et scientifiquement Ă©tayĂ©e que la Bible interdit sans Ă©quivoque les actes homosexuels, et ce, dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament.

 

Contrairement aux interprĂ©tations rĂ©visionnistes popularisĂ©es par des auteurs comme Daniel Helminiak ou James Alison qui prĂ©tendent que les textes bibliques ne viseraient pas les pratiques homosexuelles contemporaines mais uniquement certaines formes d’excĂšs ou de dĂ©bauche dans l’AntiquitĂ©, Gagnon prouve que cette lecture repose sur des biais mĂ©thodologiques flagrants et une volontĂ© manifeste de relecture idĂ©ologique. Ces approches ne tiennent pas devant une lecture critique sĂ©rieuse ni devant les principes fondamentaux de l’exĂ©gĂšse historique. Par ailleurs, comment imaginer que la sĂ©vĂ©ritĂ© bien connue de la Bible vis-Ă -vis de la morale sexuelle imposĂ©e aux auditoires hĂ©tĂ©rosexuels soit, soudainement et providentiellement, abolie en ce qui concerne la vie sexuelle des personnes homosensibles ? 

 

Nous avons d’ailleurs dĂ©jĂ  publiĂ© une recension critique de l’ouvrage controversĂ© de Helminiak (Ce que la Bible dit vraiment de l’homosexualitĂ©), dans laquelle nous montrions les limites mĂ©thodologiques, les contresens exĂ©gĂ©tiques et l’absence de cohĂ©rence thĂ©ologique de son propos. Il ne s’agit pas ici d’ostraciser des personnes, mais de respecter l’intĂ©gritĂ© du texte biblique, sans pour autant se montrer « dur » ou « conservateur ». Toute lecture sĂ©rieuse de la Bible se doit d’honorer son message dans son entiĂšretĂ©, sans le dĂ©former pour l’adapter Ă  l’air du temps. C’est la base de la dĂ©ontologie. C’est lĂ  une exigence de vĂ©ritĂ© intellectuelle, de probitĂ© thĂ©ologique, et de fidĂ©litĂ© Ă  la Parole de Dieu.

 

Comme le disait BenoĂźt XVI : « Sans vĂ©ritĂ©, la charitĂ© devient sentimentalisme. » Et sans charitĂ©, la vĂ©ritĂ© devient violence. L’Église doit tenir les deux : accueillir les personnes avec une infinie tendresse, mais leur dire, avec une mĂȘme tendresse, que la voie du Christ est Ă©troite, qu’elle passe par la Croix, par le renoncement, par une transformation intĂ©rieure radicale.

 

Oui, il y a une place pour chaque personne dans l’Église. Mais cette place ne peut ĂȘtre fondĂ©e que sur l’adhĂ©sion au Christ, Ă  son Évangile, et Ă  l’enseignement constant de l’Église. Ce n’est pas lĂ  une quelconque exclusion, mais une invitation Ă  quelque chose de plus grand : la saintetĂ©.

 

À Rome ou ailleurs, tout pĂšlerinage vĂ©ritable est une montĂ©e vers Dieu. Il ne peut ĂȘtre le lieu de revendications politiques, mais de conversions intĂ©rieures. Car ce qui se joue lĂ , c’est bien plus qu’un dĂ©bat : c’est la vie Ă©ternelle !

 

 

 

Le rite tridentin de retour Ă  Rome

08/09/2025

Le rite tridentin de retour Ă  Rome

L'article de messainlatino.it, source de cette information, met en lumiÚre l'importance de l'événement :

 

« Une grande nouvelle : le cardinal Burke célébrera la Sainte Messe à Saint-Pierre lors du prochain pÚlerinage Summorum Pontificum ! (Rome, 24-26 octobre 2025) »

 


L'autorisation papale d'une messe tridentine Ă  Saint-Pierre prend une forte portĂ©e symbolique, offrant aux communautĂ©s « tradi » un signe clair que Rome ne les exclut plus. Alors que la dĂ©cision de Traditionis custodes avait entraĂźnĂ© des restrictions sĂ©vĂšres et une marginalisation pour ces fidĂšles, notamment en France, le geste du pape LĂ©on XIV offre un contraste saisissant. Il tĂ©moigne d'une volontĂ© d'apaisement et d'unitĂ©, rappelant que la beautĂ© de la liturgie est un facteur de rassemblement. La cĂ©lĂ©bration d'octobre 2025 sera scrutĂ©e comme un « moment de vĂ©ritĂ© », permettant de mesurer la capacitĂ© de l'Église Ă  concilier la diversitĂ© des sensibilitĂ©s liturgiques avec la fidĂ©litĂ© Ă  Rome.

Les circonstances providentielles du lancement des Vierges pĂšlerines en France (1995)

07/09/2025

 Les circonstances providentielles du lancement des Vierges pĂšlerines en France (1995)

Cette aventure spirituelle a Ă©tĂ© rendue possible par une sĂ©rie de circonstances providentielles : la conversion bouleversante d’Edmond Fricoteaux, la redĂ©couverte de la statue monumentale de Notre-Dame de France, des inspirations reçues Ă  Lisieux et ailleurs. GrĂące Ă  l’engagement d’innombrables bĂ©nĂ©voles et Ă  une organisation nĂ©e littĂ©ralement de rien, ce mouvement prend une ampleur inattendue, accompagnĂ© par une succession de signes du Ciel. Dans la continuitĂ© de cet Ă©lan, l’Association Marie de Nazareth est fondĂ©e. Elle portera Ă  son tour de nombreuses initiatives, parmi lesquelles, aujourd’hui, le projet des 1 000 raisons de croire.

 

Les raisons d'y croire
Au moment exact du lancement de la cĂ©rĂ©monie de bĂ©nĂ©diction des Vierges pĂšlerines, au milieu d’une journĂ©e prĂ©vue pour ĂȘtre entiĂšrement pluvieuse, une Ă©claircie Ă©tonnante se produit au Puy-en-Velay. C’est le dernier des clins d’Ɠil du Ciel donnĂ©s pour cette action, mais il y en a eu bien d’autres et de nature trĂšs diffĂ©rente.

 

La conversion d’Edmond Fricoteaux Ă  Rome, Ă  l’écoute de paroles anodines du cardinal Gantin, et les circonstances de la naissance de son engagement marial sont aussi certainement providentielles.

 

Edmond conçoit ensuite avec l’aide du pĂšre Laurentin le projet d’un cadeau de remerciement Ă  la Vierge Marie sous forme d’une statue de sept mĂštres, portant l’Enfant JĂ©sus, couronnĂ©e de douze Ă©toiles, afin de l’installer sur une colline proche de Paris. Antoine Legrand, rencontrĂ© « par hasard », lui rĂ©vĂšle qu’en fait cette statue existe dĂ©jĂ . Celle-ci peut finalement ĂȘtre retrouvĂ©e et installĂ©e, cinquante ans aprĂšs le vƓu du cardinal Verdier, qui demandait exactement cela pour « faire pendant au SacrĂ©-CƓur de Montmartre ». Cette sĂ©rie de coĂŻncidences est tout Ă  fait Ă©tonnante.

 

Le projet des Vierges pĂšlerines est nĂ© de maniĂšre tout aussi Ă©tonnante de la convergence de deux signaux. D’abord, le rĂȘve puissant d’un jeune homme de Douai, qui voit Notre-Dame de France avec, Ă  ses pieds, une foule immense, et des statues venues de toute la France. Puis une intuition qui naĂźt dans l’oraison priante de trois amis au carmel de Lisieux. C’est en fait le mĂȘme appel, mais qui prend des voies diffĂ©rentes.

 

La Providence permet par la suite les rencontres nĂ©cessaires pour que le projet corresponde exactement Ă  la demande de l’Église de l’époque, qu’il se concrĂ©tise et qu’il se mette en place.

 

Paulette Leconte, mĂšre de famille de treize enfants, est sollicitĂ©e au dernier moment pour sculpter une nouvelle statue de Notre-Dame de France, en des traits plus humains que celle de Baillet-en-France, et la rĂ©alisation se rĂ©vĂ©lera aussi exceptionnelle, si bien que plus de 15 000 statues pourront ĂȘtre dupliquĂ©es et envoyĂ©es partout dans le monde.

 

La mise en place en un temps record – et avant Internet ! – d’un rĂ©seau de bĂ©nĂ©voles dans toutes les rĂ©gions, dĂ©partements, cantons et villages de France est aussi un accomplissement surprenant.

 

Les nombreuses rencontres de « Marie aux 108 noms » avec les personnes spĂ©cialement touchĂ©es par la Vierge venue les visiter sont autant de fruits extraordinaires : cette histoire est donc ainsi jalonnĂ©e d’innombrables fioretti.

 

 

En savoir plus


Ce 8 septembre 1995, il y a trente ans, nous Ă©tions quelques milliers de bĂ©nĂ©voles mobilisĂ©s pour la bĂ©nĂ©diction et le lancement de 108 statues et icĂŽnes de la MĂšre de Dieu. Elles allaient devenir ces « Vierges pĂšlerines » qui sillonneraient la France pendant un an, dans 108 petites remorques blanches confectionnĂ©es par le CAT de Chinon, tirĂ©es par des Peugeot 106 mises Ă  disposition en location dans le cadre d’un gros contrat d’un an avec Peugeot Neubauer. Le temps est couvert, la matinĂ©e est pluvieuse, et, lors de la confĂ©rence de presse, vers onze heures, les journalistes me demandent si nous ne sommes pas trop déçus de ce temps tristounet. Je me souviens leur avoir rĂ©pondu que c’était un peu dommage, mais qu’il y avait tant Ă  faire pour prĂ©parer le lancement Ă  quinze heures qu’on n’avait pas le temps d’y penser beaucoup. Les choses s’enchaĂźnent ensuite jusqu’à ce moment tant attendu oĂč nous nous retrouvons au sommet de la colline sur laquelle a Ă©tĂ© installĂ©e la statue monumentale de Notre-Dame de France du Puy-en-Velay. Mais juste avant que je prenne le micro pour lancer les choses, mon pĂšre m’interpelle : « As-tu vu les nuages ? » Sans que nous nous en rendions compte, une grande Ă©claircie Ă©tait apparue et, Ă  quinze heures pile, le ciel est entiĂšrement bleu au-dessus de nos tĂȘtes, les nuages formant comme une couronne rĂ©guliĂšre, dans toutes les directions, loin de nous, Ă  plusieurs kilomĂštres de distance. Un spectacle Ă©tonnant qui restera gravĂ© dans ma mĂ©moire et, depuis, je suis trĂšs attentif aux « miracles mĂ©tĂ©orologiques » qui sont en rĂ©alitĂ© bien plus courants que ce que l’on peut imaginer. Quelques minutes aprĂšs, les nuages reprendront le dessus, mais on aura encore droit Ă  un rayon de soleil magnifique et puissant au moment de l’élĂ©vation eucharistique, lors de la messe. Mais ce petit clin d’Ɠil, qui nous a rĂ©confortĂ©s et rĂ©jouis sur le moment, n’était en fait qu’un petit Ă©lĂ©ment d’une histoire tissĂ©e d’évĂ©nements providentiels nombreux, depuis de longues annĂ©es.

 

Un fil de grĂąces
Tout commence par une conversion, en apparence anodine, qui deviendra l’étincelle d’une aventure nationale, puis mondiale. En avril 1984, Ă  Rome, Edmond Fricoteaux – notaire Ă  Saint-Denis, venu surtout accompagner son Ă©pouse et un groupe d’élĂšves – est saisi au cƓur par quelques mots du cardinal Bernardin Gantin Ă  Sainte-Marie-Majeure. Il se confesse, ressort « assoiffĂ© de Dieu » et, de retour en France, se met Ă  lire, prier, chercher. À La Courneuve, sur la tombe du pĂšre Jean-Édouard Lamy, il implore un « amour immodĂ©rĂ© » pour la Vierge : la grĂące arrive, irrĂ©sistible. En quelques semaines, Edmond change de cap : il parle de Dieu Ă  ses clients, entraĂźne des centaines de personnes en pĂšlerinage, entre dans la spiritualitĂ© de saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Ce basculement intĂ©rieur – discret sur le moment –apparaĂźt comme une premiĂšre action de la Providence : Dieu prĂ©pare un cƓur.

 

« Notre-Dame de France » : la statue qui existait déjà
De cette conversion naĂźt un dĂ©sir : offrir Ă  Marie une grande statue visible par tous, au bord d’un axe routier. LĂ  encore, la Providence « devance » Edmond : en avion, il est assis Ă  cĂŽtĂ© du pĂšre RenĂ© Laurentin, qui lui trace le cap : l’accord de l’évĂȘque du lieu, le soutien d’une congrĂ©gation, et surtout une Vierge portant l’Enfant. Edmond imagine alors une figure de sept mĂštres, coiffĂ©e des douze Ă©toiles de la Rue du Bac
 quand un « hasard » de carnet d’adresses le met en relation avec Antoine Legrand. Celui-ci lui rĂ©vĂšle que la statue rĂȘvĂ©e existe dĂ©jĂ  : « Notre-Dame de France », Ɠuvre de Roger de Villiers et de Raymond Subes, qui avait couronnĂ© le pavillon pontifical de l’Exposition universelle de 1937, puis sommeillait depuis des annĂ©es, dĂ©montĂ©e, oubliĂ©e. S’ouvre une traque patiente : les archives, Amiens, l’église Saint-HonorĂ©, le zoo (oĂč la statue passa par l’enclos des girafes !), puis les sous-sols municipaux. Viennent 2 000 heures de restauration par un maĂźtre-serrurier, des soutiens multipliĂ©s, une souscription populaire (25 000 donateurs) et, le 15 octobre 1988 – exactement cinquante ans aprĂšs le vƓu du cardinal Verdier de voir cette statue « faire pendant au SacrĂ©-CƓur de Montmartre » –, l’élĂ©vation Ă  Baillet-en-France et la bĂ©nĂ©diction par le cardinal Lustiger, sept Ă©vĂȘques et le nonce, devant 52 000 personnes. Comme un premier sceau cĂ©leste, une grande foule se rassemble ; des conversions s’ensuivent. Beaucoup pensaient : « Mission accomplie. » En rĂ©alitĂ©, la Providence venait d’installer le tremplin.

Deux signes fondateurs : un rĂȘve, une intuition
À peine la statue remise « sur sa colline », deux signaux convergents arrivent. D’abord, la lettre d’un jeune homme de Douai : un rĂȘve puissant,au cours duquel il voit Notre-Dame de France, avec Ă  ses pieds une foule immense, et des statues venues de toute la France. Puis la visite de monsieur Flichy et de trois amis, priants du carmel de Lisieux : dans leur oraison s’impose l’idĂ©e que des statues mariales – venues des diocĂšses – pourraient devenir pĂšlerines, de village en village, pour offrir des veillĂ©es de priĂšre Ă  JĂ©sus et Marie, et « labourer » le pays. Deux « petits » faits subjectifs ? Ou, plus profondĂ©ment, le mĂȘme appel qui se prĂ©cise par voies diffĂ©rentes : la Vierge, moins visitĂ©e, viendra visiter son peuple.

 

Dans la priĂšre du chapelet et la mĂ©ditation, Edmond reçoit et affine l’intuition : lancer un pĂšlerinage d’environ cent statues, ambassadrices des diocĂšses de France (et dĂ©jĂ  l’horizon des cinq continents affleure). Le nom n’est pas encore fixĂ©, mais l’élan, lui, l’est : les « Vierges pĂšlerines » sont conçues.

 

La maturation prudente (1989-1994) : « Visitation de Marie »
Reste Ă  faire
 l’impossible : convaincre, coordonner, financer, concrĂ©tiser. De 1989 Ă  1994, Edmond entreprend une tournĂ©e d’écoute et de propositions : cardinaux, archevĂȘques, Ă©vĂȘques – en France, en Europe, au-delĂ  – reçoivent l’explication de ce projet de « Visitation de Marie ». On amĂ©liore, on reformule, on peaufine. Cette phase, souvent invisible, est capitale : elle enracine l’Ɠuvre dans l’Église, assainit les Ă©cueils... Elle est aussi un temps oĂč la Providence prĂ©pare et ajuste les personnes impliquĂ©es.

 

La rencontre qui a changé mon parcours (PentecÎte 1994)
À la PentecĂŽte 1994, alors que je demande depuis des mois Ă  la Vierge Marie de me trouver une activitĂ© professionnelle plus compatible avec ma conversion, je suis pour la premiĂšre fois en train de dĂ©jeuner avec celle qui deviendra un an plus tard mon Ă©pouse. Elle me prĂ©sente ses parents, qui deviendront donc plus tard ma belle-famille, lorsque sƓur Jeannine-Marie, de l’abbaye Notre-Dame de l’OuĂże, Ă  Dourdan, m’appelle en me disant de venir tout de suite parce qu’il y a chez eux en ce moment une personne qui parle merveilleusement de la Sainte Vierge. Je lui explique d’abord que ce n’est pas possible, mais elle insiste tellement que je finis par y aller, aprĂšs le dĂ©jeuner : c’est lĂ  que je rencontre pour la premiĂšre fois Edmond Fricoteaux ; il me dĂ©crit dans les moindres dĂ©tails le projet des « Vierges pĂšlerines » qu’il a en tĂȘte : une premiĂšre annĂ©e de priĂšres en France, qui se finit dans le « Champ des bergers », Ă  BethlĂ©em, en passant par cette grande priĂšre qu’il veut organiser dans tous les pays du monde. À l’époque, je faisais des Ă©tudes de thĂ©ologie et je lui rĂ©ponds que son idĂ©e correspond parfaitement Ă  ce que demande le pape Jean-Paul II, qui engage Ă  se mettre en priĂšre autour de Marie pour prĂ©parer le grand JubilĂ© de l’an 2000 « comme dans un Nouvel Avent ». Je me mets donc Ă  sa disposition pour un an et il me charge de l’organisation, du maillage du territoire et de la constitution des Ă©quipes de bĂ©nĂ©voles avec des responsables rĂ©gionaux, dĂ©partementaux, cantonaux et au niveau de chaque village. Edmond avait eu du mal Ă  quitter sa famille et Ă  faire quelques heures de route pour aller parler de la MĂšre de Dieu en ce dimanche de PentecĂŽte, mais il dira ensuite qu’il a Ă©tĂ© bien rĂ©compensĂ©.

 

Le consensus ecclésial : liberté des laïcs, encouragement des pasteurs
Au printemps 1995, les choses s’accĂ©lĂšrent. Tous les Ă©vĂȘques de France reçoivent un courrier prĂ©sentant le projet et proposant une rencontre. Plus d’une trentaine d’entre eux sont visitĂ©s ; les remarques sont intĂ©grĂ©es, les formulations ajustĂ©es. Le 13 mai 1995, Mgr Duval, archevĂȘque de Rouen et prĂ©sident de la ConfĂ©rence Ă©piscopale, fixe le cadre : initiative privĂ©e, portĂ©e par des laĂŻcs, encouragĂ©e par plusieurs Ă©vĂȘques responsables de grands sanctuaires marials. La formule est dĂ©cisive : « On n’arrĂȘte pas une priĂšre. » Elle garantit la libertĂ© d’un Ă©lan venu d’en bas, tout en le cadrant dans la communion de l’Église. Le 24 juin 1995, dernier samedi avant les vacances, 500 dĂ©lĂ©guĂ©s venus de tous les dĂ©partements se rassemblent Ă  Saint-Denis pour la rĂ©vĂ©lation du projet. C’est la fĂȘte de la Saint-Jean-Baptiste et du CƓur ImmaculĂ© de Marie : « prĂ©parer les chemins du Seigneur ».

 

Les « impossibles » logistiques : une chaĂźne de dons et d’ingĂ©niositĂ©
Reste Ă  rĂ©soudre l’insoluble matĂ©riel : en quelques semaines, l’infrastructure d’un mouvement national est montĂ©e. Les 108 statues et icĂŽnes sont reproduites, ainsi qu’une nouvelle image de Notre-Dame de France, sculptĂ©e Ă  ma demande par madame Paulette Leconte. Une statue magnifique, qui sera finalement dupliquĂ©e et diffusĂ©e Ă  plus de 15 000 exemplaires, dans le monde entier, et qui servira aussi au « M » de Marie. Le 13 juillet, 110 remorques (dont deux de secours) sont commandĂ©es dans le Nord. Un marchĂ© est conclu avec le CAT de Chinon (90 personnes en situation de handicap) pour transformer ces remorques en « Maisons de Marie », chapelles vitrĂ©es et moquettĂ©es, que la presse baptisera « mamamobiles ». Un contrat parallĂšle avec Peugeot et un loueur met Ă  disposition 108 voitures blanches type 106. Un total de 370 000 livrets bleus sont Ă©ditĂ©s et diffusĂ©s partout : ils dĂ©clenchent un flot de courrier, de dons, de propositions d’accueil, de chauffeurs bĂ©nĂ©voles.

 

Le choix du Puy-en-Velay, antique sanctuaire au cƓur de la France
Il fallait un starting-block qui soit un signe. Le Puy-en-Velay est le plus ancien sanctuaire marial d’Europe, capitale mariale dominĂ©e par une statue monumentale de la Vierge
 nommĂ©e, elle aussi, « Notre-Dame de France », et son Ă©vĂȘque, Mgr Henri Brincard, Ă©vĂȘque du Puy, est trĂšs marial et nous accueille avec joie. Le 7 septembre au soir, 108 remorques et 108 images convergent de tous les dĂ©partements vers la ville. Le lendemain, 8 septembre 1995 – fĂȘte de la NativitĂ© de la Vierge –, la ville est pavoisĂ©e aux couleurs de Marie. Les statues prennent place sur les marches de la cathĂ©drale, face Ă  la foule ; les images font le tour du pays ; la tĂ©lĂ©vision relaie partout un Ă©tonnement bienveillant. À quinze heures, sous un ciel qui se dĂ©gage, le pĂšlerinage se lance et, pendant la messe, un peu plus tard, Mgr Brincard, Mgr Gaidon, Ă©vĂȘque de Cahors, et Mgr Van Thuan, venu spĂ©cialement de Rome, bĂ©nissent « Marie aux 108 noms », ambassadrices des diocĂšses. La foule rĂ©pond : « Priez pour nous », comme un mĂȘme chƓur de provinces. Plus de 4 000 personnes communient Ă  ce dĂ©part. Sept autres Ă©vĂȘques – gardiens de grands sanctuaires – avaient Ă©crit pour soutenir l’Ɠuvre (Le Puy, Chartres, Le Laus, Pellevoisin, La Garde, Rocamadour, Liesse).

 

Un « Nouvel Avent » vers l’an 2000
L’élan ne vient pas de nulle part : Jean-Paul II a demandĂ© que le JubilĂ© de l’an 2000 soit prĂ©parĂ©, avec Marie, comme un « nouvel Avent ». Les Vierges pĂšlerines donnent un visage concret Ă  cet appel. En un an (1995-1996), elles proposeront 40 000 veillĂ©es de priĂšre, partout en France. Puis, en 1996, la dynamique s’ouvre au monde : bĂ©nĂ©diction Ă  Rome le 8 dĂ©cembre ; visite au patriarche BartholomĂ©e Ier, Ă  Constantinople, le 14 dĂ©cembre ; extension sur quatre ans Ă  120 pays ; et, le 24 dĂ©cembre 1999, « point d’orgue » Ă  BethlĂ©em, avec 82 nationalitĂ©s et douze Églises chrĂ©tiennes rĂ©unies pour la nuit de NoĂ«l. À l’arriĂšre-plan, la mĂȘme logique : Marie visite, rĂ©unit, prĂ©pare les cƓurs.

 

Une Ɠuvre de peuple : dons, talents, Ă©preuves et fruits
La rĂ©ussite tient Ă  une alchimie trĂšs simple. Une idĂ©e humble, claire, portĂ©e par la priĂšre ; un cadre ecclĂ©sial juste (initiative laĂŻque, encouragement des pasteurs) ; et une masse de petites gĂ©nĂ©rositĂ©s qui composent un grand fleuve : des sculpteurs (91 au total), un mouleur (HervĂ© Capelli), des carrossiers, des imprimeurs, des chauffeurs bĂ©nĂ©voles, des Ă©quipes diocĂ©saines, des municipalitĂ©s parfois inattendues, des mĂ©dias souvent Ă©tonnamment ouverts. Il y a des Ă©preuves, des critiques, des impondĂ©rables ; elles sont assumĂ©es avec patience et persĂ©vĂ©rance. Et des fruits en foule : retours Ă  Dieu, conversions, guĂ©risons, fioretti, au dĂ©tour d’un village, d’une nationale, ou mĂȘme, plus tard, sur une route de Bagdad ou dans le Kurdistan. Les « mamamobiles » Ă©tonnent, mais elles rassemblent.

 

Le 8 septembre 1995 : pourquoi ce jour est la « preuve »
Si l’on cherche le moment oĂč tous les fils se nouent, c’est ce 8 septembre, au Puy. Tout y converge : la date liturgique (naissance de Marie), le lieu matriciel (le plus ancien sanctuaire marial d’Europe), le nom (Notre-Dame de France), la bĂ©nĂ©diction d’un Ă©vĂȘque gardien des lieux, la prĂ©sence et la faveur de plusieurs pasteurs, l’adhĂ©sion populaire, la mĂ©tĂ©o elle-mĂȘme qui « s’ouvre ». Mais, derriĂšre l’évĂ©nement, on lit le patient tissage : une conversion (1984), une statue retrouvĂ©e (1988), deux signes concordants (rĂȘve et intuition), des annĂ©es d’enracinement (1989-1994), une rencontre charismatique et organisatrice (PentecĂŽte 1994), un cadre ecclĂ©sial sage (mai 1995), une date-signal (24 juin 1995), un miracle logistique (juillet-aoĂ»t 1995). Autrement dit : rien n’était « automatique », tout a Ă©tĂ© donnĂ© Ă  point nommĂ©. C’est prĂ©cisĂ©ment ce que l’on nomme, en langage croyant, la Providence.

 

AprÚs le départ : une fécondité en cascade
Le « oui » du 8 septembre ne fut pas un feu de paille. En sept ans, le mouvement devient l’un des plus grands pĂšlerinages jamais organisĂ©s : des millions de chapelets distribuĂ©s, des millions de kilomĂštres parcourus, prĂšs de 120 pays touchĂ©s, plus de 10 000 statues et icĂŽnes finalement envoyĂ©es dans le monde. Le projet « Marie de Nazareth » naĂźtra de cette sĂšve (un centre spirituel Ă  Nazareth) et la veillĂ©e de BethlĂ©em, au deux milliĂšme NoĂ«l, scellera symboliquement l’intuition de dĂ©part : faire de Marie la pĂ©dagogue d’un « Avent » contemporain.

 

Le style d’Edmond : une foi qui rend tout possible
Reste la figure d’Edmond Fricoteaux, sans laquelle on ne comprend pas l’unitĂ© du rĂ©cit. Sa foi, nĂ©e en 1984, n’a jamais Ă©tĂ© une exaltation fugace : elle s’est traduite par de l’audace, de la tĂ©nacitĂ©, une capacitĂ© Ă  « dĂ©placer des montagnes » en associant des compĂ©tences extrĂȘmement diverses. Il a reçu, discernĂ©, consultĂ©, rectifiĂ©, recommencĂ©. Et, quand l’Église a dit : « initiative privĂ©e, encouragĂ©e », il a su rester Ă  sa place – celle d’un laĂŻc Ă©vangĂ©lisateur – en laissant la place aux pasteurs. C’est cette humilitĂ© efficace qui a permis au dessein de Marie de passer du « rĂȘve » Ă  la route.

 

Conclusion : la logique de la Providence
Regarder le 8 septembre 1995 comme un pur exploit d’organisation, ce serait manquer l’essentiel. Ce jour-lĂ  couronne un chapelet de « hasards » trop ajustĂ©s pour ĂȘtre de simples coĂŻncidences : une parole qui transperce Ă  Rome, une statue rĂȘvĂ©e qui existe dĂ©jĂ , une trouvaille improbable dans les caves d’une mairie, un peuple qui souscrit, une foule qui se rassemble, un rĂȘve et une intuition concordants, une rencontre de PentecĂŽte qui apporte la compĂ©tence pratique, des Ă©vĂȘques qui cadrent sans Ă©touffer, une date de la Saint-Jean-Baptiste et du CƓur ImmaculĂ© pour lancer le mouvement, des remorques livrĂ©es Ă  temps et transformĂ©es par des mains souvent fragiles, des voitures blanches qui apparaissent quand il le faut, un livret bleu qui rĂ©veille la ferveur, un sanctuaire millĂ©naire qui ouvre ses marches, un ciel qui s’éclaircit Ă  l’heure prĂ©cise.

 

La Providence n’abolit pas l’effort humain ; elle l’aimante et l’orchestre. Au Puy, le 8 septembre 1995, la France a vu une idĂ©e spirituelle devenir un fait : 108 Vierges pĂšlerines, « Marie aux 108 noms », partant bĂ©nies pour 40 000 veillĂ©es en un an. Il ne restait plus qu’à suivre – et Ă  prier. C’est ce que fit une multitude ; et c’est pourquoi, longtemps aprĂšs, on peut relire ce dĂ©part non comme un souvenir mais comme un signe : quand Marie veut visiter ses enfants, Dieu prĂ©pare les chemins.

 

Olivier Bonnassies

Olivier Bonnassies, est ancien Ă©lĂšve de l’École Polytechnique (X86), diplĂŽmĂ© de l’Institut HEC start up et de l’Institut Catholique de Paris (licence en thĂ©ologie).
Entrepreneur, il a créé plusieurs sociĂ©tĂ©s. Non croyant jusqu’à l’ñge de 20 ans, il est auteur d’une vingtaine de livres et de vidĂ©os et de quelques spectacles, scĂ©narios, articles, newsletters et sites Internet comme Marie de Nazareth sur des sujets souvent liĂ©s Ă  la rationalitĂ© de la foi.

 

 

 

 

Au delĂ 
Prenez Marie chez vous ! Des statues de Notre-Dame de France de 90 ou 45 centimĂštres peuvent ĂȘtre acquises facilement. À l’image de Joseph ( Mt 1,20 ) ou de Jean ( Jn 19,27 ), prendre ainsi Marie « chez soi » est un acte de foi par lequel nous accueillons au cƓur de nos vies la Vierge, qui vient avec JĂ©sus, doux et humble de cƓur, offrir toute sa protection et sa tendresse.


Aller plus loin

Le magnifique documentaire de Pierre BarnĂ©rias qui retrace en image l’ensemble de l’aventure des Vierges pĂšlerines.

 

 

 


En complément

Le mouvement de priÚre des Vierges pÚlerines raconté dans « Notre Histoire avec Marie »

L’histoire de la statue monumentale de Notre-Dame de France , d’ Edmond Fricoteaux et du pĂšlerinage de Notre-Dame de France racontĂ©e sur le site de la confrĂ©rie Notre-Dame de France

Le livre Notre-Dame de France en images (tome 1), Téqui, 1999.

 

 

 

Source : 1000 raisons de croire

 

 

 

8 septembre – NativitĂ© de la Vierge Marie

07/09/2025

8 septembre – NativitĂ© de la Vierge Marie

La voyante, qui prendra ensuite le nom de Marie France en devenant vierge consacrĂ©e dans la Pieuse Union des Adoratrices du CƓur de JĂ©sus qu’elle crĂ©a, a transmis une priĂšre Ă  rĂ©citer pour la France : « Mon Fils, pardonnez-lui, elle vous aime toujours puisqu'elle n'a jamais cessĂ© de m'aimer... » et une belle promesse de la part de la Vierge :

 

« Si, en union avec mon Divin Fils, j'aime toutes les nations qu'Il a rachetĂ©es de Son Sang, vois comme je chĂ©ris tout particuliĂšrement ta chĂšre Patrie... Mon Fils dĂ©sire que l'on fasse des images et des statues me reprĂ©sentant ainsi et que l'on m'invoque sous le vocable de Notre Dame de France. Si l'on rĂ©pond Ă  ce nouveau dĂ©sir de Son Divin CƓur, la France reviendra tout particuliĂšrement mienne, je la prendrai Ă  jamais sous ma maternelle protection et mon Fils se plaira Ă  rĂ©pandre sur elle d'abondantes bĂ©nĂ©dictions ».

 

Mgr Roland Gosselin, Ă©vĂȘque de Versailles de 1931 Ă  1952, approuva officiellement la Pieuse union des Adoratrices du SacrĂ©-CƓur et permit d’imprimer l’image de « Marie Reine de France » ainsi que la priĂšre rĂ©vĂ©lĂ©e au cours des apparitions, mais il n’y eut jamais de jugement canonique dĂ©finitif sur ces faits qui sont un peu oubliĂ©s aujourd’hui.

 

D’aprĂšs Les Apparitions de Versailles – Marie, Reine de France, JĂ©sus, Roi de France, par Jean Robin, Editions Pierre TĂ©qui

Deux jeunes saints pour une Église en quĂȘte de sens

06/09/2025

Deux jeunes saints pour une Église en quĂȘte de sens

 

Le pape a soulignĂ© dans son homĂ©lie l'importance de ne pas "gaspiller sa vie en dehors du projet de Dieu", un message qui rĂ©sonne avec force dans notre sociĂ©tĂ© moderne. La saintetĂ©, loin d'ĂȘtre un idĂ©al lointain, est prĂ©sentĂ©e comme un chemin concret, celui du dĂ©tachement de soi pour adhĂ©rer Ă  la volontĂ© divine.

 

Dans ce contexte, le pape Léon XIV a mis en parallÚle les vies de ces deux nouveaux saints, les présentant comme des modÚles pour la jeunesse d'aujourd'hui :

 

Pier Giorgio Frassati : cet étudiant du XXe siÚcle, dont la joie de vivre et la charité lui ont valu le surnom d'« entreprise de transport Frassati », a montré qu'une foi authentique se traduit par une action sociale et politique courageuse.

 

Carlo Acutis : cet adolescent du XXIe siĂšcle, passionnĂ© d'informatique, a su allier ferveur eucharistique et culture numĂ©rique. Il a laissĂ© un hĂ©ritage puissant, montrant que la saintetĂ© peut s'Ă©panouir au cƓur de la vie quotidienne. "Devant le soleil, on se bronze. Devant l’Eucharistie, on devient saint", disait-il.

 

Le pape a également utilisé l'exemple de Carlo Acutis pour mettre en évidence la force de l'Eucharistie face aux critiques et aux remises en question. On pense à ce propos à la polémique récente avec le théologien Andrea Grillo, qui a qualifié la piété eucharistique de Carlo Acutis d'« obsessionnelle » et de « dépassée ».


En rĂ©affirmant que « la tristesse, c’est le regard tournĂ© vers soi-mĂȘme, le bonheur, c’est le regard tournĂ© vers Dieu », LĂ©on XIV a rappelĂ© l'importance de se tourner vers le Christ pour trouver le bonheur.

 

Un appel direct Ă  la jeunesse
Cette double canonisation est une exhortation pour la jeunesse Ă  ne pas avoir peur de la radicalitĂ© de l'Évangile. Pour le pape, la vie doit ĂȘtre un chef-d'Ɠuvre. Cet appel fort reprend d'ailleurs la devise de Frassati, "Verso l'alto, vers le sommet", et invite chacun, croyant ou non, Ă  orienter sa vie vers le haut.

Ces deux nouveaux saints, l'un du début du XXe siÚcle et l'autre du début du XXIe, incarnent, chacun à leur maniÚre, la vocation de tout baptisé à la plénitude de la vie chrétienne. Ils illustrent, avec éloquence, que la jeunesse n'est pas une période d'attente, mais un moment de floraison de la sainteté.

 

 

 

La paix du Christ : un combat pour la justice et la vérité

05/09/2025

La paix du Christ : un combat pour la justice et la vérité

L'article s'ouvre sur un constat sombre : la persĂ©cution des chrĂ©tiens se multiplie Ă  travers le monde, que ce soit en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, en Inde ou mĂȘme en France. Cette rĂ©alitĂ© fait Ă©cho aux paroles du Christ lui-mĂȘme, citĂ©es par l'auteure, qui affirment ne pas ĂȘtre venu apporter la paix, mais le "glaive" et la "division" (Matthieu 10, 34 et Luc 12, 51). Ces paroles, paradoxales pour une vision humaine de la paix, sont la clĂ© pour comprendre que la paix du Christ ne s'obtient pas par des compromis ou des trĂȘves artificielles, mais par une fidĂ©litĂ© inĂ©branlable au "vrai bien".

 

Une jeunesse enracinĂ©e et fidĂšle 🙏
Maitena Urbistondoy souligne un signe d'espoir au milieu de ce chaos : le JubilĂ© des jeunes Ă  Rome. Cet Ă©vĂ©nement, qui a rassemblĂ© des millions de jeunes catholiques, n'est pas vu comme une simple parenthĂšse d'enthousiasme, mais comme la preuve qu'une jeunesse enracinĂ©e dans la foi refuse de se rĂ©signer. L'auteur met en garde contre deux extrĂȘmes : s'enflammer au point de se dĂ©courager ou, au contraire, refroidir l'ardeur par des exigences trop lourdes. L'idĂ©e est plutĂŽt de cultiver une paix intĂ©rieure qui n'est ni vengeance, ni complaisance, mais une force qui se manifeste Ă  travers la charitĂ© et la persĂ©vĂ©rance.

 

L'article insiste sur l'importance de l'exemple des martyrs de notre temps, qui nous enseignent que "la paix du Christ n'est pas donnĂ©e en dehors de la Croix". Accepter le combat pour la vĂ©ritĂ©, c'est aussi accepter d'ĂȘtre rejetĂ© et de faire face Ă  l'inconfort. La paix chrĂ©tienne se manifeste "dans la fidĂ©litĂ© jusqu'au bout, mĂȘme quand tout semble s'effondrer autour de nous". L'auteur conclut cette section en citant Pie XI, qui rappelait la nĂ©cessitĂ© d'une paix qui pĂ©nĂštre les cƓurs, loin d'une paix "artificielle et extĂ©rieure".

 

Être artisans de paix aujourd'hui ✹
L'Ă©ditorial aborde ensuite les dĂ©fis de notre Ă©poque, marquĂ©e par un "effondrement moral et culturel". Face Ă  des dĂ©rives telles que la sĂ©lection d'embryons selon des critĂšres arbitraires, le chrĂ©tien n'est pas appelĂ© Ă  "subir" mais Ă  "rayonner".  Ce rayonnement est une manifestation de la vraie paix qui existe dĂ©jĂ , "mĂȘme au milieu des tempĂȘtes".

L'auteur le résume bien :

« Il nous revient d’ĂȘtre la lumiĂšre dont le monde a besoin en incarnant l’équilibre qui vient de Dieu. »

 

Cet appel Ă  ĂȘtre un "artisan de paix" est exigeant. Il nous demande de dĂ©fendre inlassablement la vĂ©ritĂ© de l'Évangile, non pas comme une option parmi d'autres, mais comme le tĂ©moignage d'un bien supĂ©rieur. La conclusion de l'article est un vĂ©ritable appel Ă  l'action. Loin de s'idĂ©aliser un passĂ© rĂ©volu ou un futur imaginaire, Maitena Urbistondoy nous invite Ă  vivre la paix du Christ dans le prĂ©sent, en Ă©cho Ă  la cĂ©lĂšbre exhortation de Saint A

ugustin :

 

« Ne dites pas que les temps sont mauvais, vous ĂȘtes les temps. Soyez bons et les temps seront bons. »

 

En somme, cet Ă©ditorial nous rappelle que la paix du Christ n'est pas une passivitĂ©, mais une force active et vivante, un combat pour la justice qui nous transforme nous-mĂȘmes et le monde qui nous entoure.

 

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Ma joie : la leçon de ThérÚse de Lisieux face à la souffrance

04/09/2025

Ma joie : la leçon de ThérÚse de Lisieux face à la souffrance

Une joie qui se nourrit de la souffrance
Alors que la tuberculose la consume et que ses jours sont comptĂ©s, ThĂ©rĂšse de Lisieux choisit de ne pas s'enfermer dans l'amertume. Loin d'ĂȘtre un hymne Ă  la douleur, son poĂšme « Ma joie » est une offrande, un acte d'amour qui transforme l'Ă©preuve en un chemin d'union avec Dieu.

Elle ose affirmer : « Vraiment je suis par trop heureuse, / Je fais toujours ma volonté . / Pourrais-je n’ĂȘtre pas joyeuse / Et ne pas montrer ma gaĂźtĂ© ?
 ».

 

Cette joie ne se nourrit pas d'une absence de souffrance, mais de l'acceptation de celle-ci, comme le rĂ©vĂšlent ces vers saisissants : « Ma joie, c’est d’aimer la souffrance, / Je souris en versant des pleurs / J’accepte avec reconnaissance / Les Ă©pines mĂȘlĂ©es aux fleurs. ».

 

ThĂ©rĂšse de Lisieux ne fuit pas l'Ă©preuve, elle l'accueille comme une participation au mystĂšre de la croix, une maniĂšre de s'unir Ă  la Passion du Christ. C'est en se faisant toute petite qu'elle trouve une force inĂ©puisable : « Ma joie, c’est de rester petite / Aussi quand je tombe en chemin / Je puis me relever bien vite / Et JĂ©sus me prend par la main ».

 

Un message intemporel de résilience et d'amour
À notre Ă©poque, oĂč la douleur est souvent perçue comme un obstacle Ă  Ă©liminer, le poĂšme de ThĂ©rĂšse de Lisieux est une vĂ©ritable provocation. Il nous invite Ă  changer de perspective et Ă  voir la souffrance non pas comme une fatalitĂ©, mais comme une opportunitĂ© de croissance et de libertĂ© intĂ©rieure.

« Je veux bien souffrir sans le dire / Pour que JĂ©sus soit consolĂ© / Ma joie, c’est de le voir sourire / Lorsque mon cƓur est exilé . ».

 

Pour ThĂ©rĂšse, la joie n'est pas un simple sentiment Ă©phĂ©mĂšre, mais un Ă©tat d'ĂȘtre profondĂ©ment enracinĂ© dans l'amour. Cet amour la pousse Ă  affirmer que mĂȘme dans l'adversitĂ©, sa seule joie est de pouvoir faire plaisir Ă  Dieu : « Ma seule joie sur cette terre / C’est de pouvoir te rĂ©jouir. ».

 

En nous montrant comment transformer les Ă©preuves en une offrande d'amour, ThĂ©rĂšse de Lisieux nous livre une clĂ© prĂ©cieuse pour affronter la duretĂ© de la vie. Son poĂšme est un rappel puissant que, mĂȘme au cƓur de l'ombre, une joie profonde et inaltĂ©rable peut naĂźtre et tout transfigurer.

 

 

« Ma joie » (PN 45, 21 janvier 1897)

 

« Il est des ùmes sur la terre
Qui cherchent en vain le bonheur
Mais pour moi, c’est tout le contraire
La joie se trouve dans mon cƓur
Cette joie n’est pas Ă©phĂ©mĂšre
Je la possĂšde sans retour
Comme une rose printaniĂšre
Elle me sourit chaque jour.

 

Vraiment je suis par trop heureuse,
Je fais toujours ma volonté .
Pourrais-je n’ĂȘtre pas joyeuse
Et ne pas montrer ma gaßté ?

Ma joie, c’est d’aimer la souffrance,
Je souris en versant des pleurs
J’accepte avec reconnaissance
Les Ă©pines mĂȘlĂ©es aux fleurs.

 

Lorsque le Ciel bleu devient sombre
Et qu’il semble me dĂ©laisser,
Ma joie, c’est de rester dans l’ombre
De me cacher, de m’abaisser.
Ma joie, c’est la VolontĂ© Sainte
De Jésus mon unique amour
Ainsi je vis sans nulle crainte
J’aime autant la nuit que le jour.

 

Ma joie, c’est de rester petite
Aussi quand je tombe en chemin
Je puis me relever bien vite
Et Jésus me prend par la main
Alors le comblant de caresses
Je Lui dis qu’Il est tout pour moi
Et je redouble de tendresses
Lorsqu’Il se dĂ©robe Ă  ma foi.

 

Si parfois je verse des larmes
Ma joie, c’est de les bien cacher
Oh ! que la souffrance a de charmes
Quand de fleurs on sait la voiler !
Je veux bien souffrir sans le dire
Pour que Jésus soit consolé
Ma joie, c’est de le voir sourire
Lorsque mon cƓur est exilé .

 

Ma joie, c’est de lutter sans cesse
Afin d’enfanter des Ă©lus.
C’est le cƓur brĂ»lant de tendresse
De souvent redire à Jésus :
« Pour toi, mon Divin petit FrÚre
Je suis heureuse de souffrir
Ma seule joie sur cette terre
C’est de pouvoir te rĂ©jouir.»

 

« Longtemps encor je veux bien vivre
Seigneur, si c’est lĂ  ton dĂ©sir
Dans le Ciel je voudrais te suivre
Si cela te faisait plaisir.
L’amour, ce feu de la Patrie
Ne cesse de me consumer
Que me font la mort ou la vie?
JĂ©sus, ma joie, c’est de t’aimer! »

 

 

D'aprÚs Tribune Chrétienne

 

Ancien imam salafiste, Bruno Guillot raconte sa conversion au catholicisme

03/09/2025

Ancien imam salafiste, Bruno Guillot raconte sa conversion au catholicisme

De l'islam radical à la foi catholique : un parcours vers la paix intérieure
Dans un entretien poignant accordĂ© au Journal du Dimanche, Bruno Guillot, ancien imam salafiste, lĂšve le voile sur son parcours hors du commun, de son adhĂ©sion Ă  l'islam radical Ă  sa rĂ©cente conversion au catholicisme. Son livre, "Adieu Soulayman. ItinĂ©raire d'un imam salafiste", publiĂ© aux Ă©ditions ArtĂšge, se prĂ©sente comme un tĂ©moignage brutal et honnĂȘte des coulisses de l'islam radical et de la quĂȘte d'une vĂ©ritĂ© spirituelle qui le mĂšnera finalement Ă  la paix.

 

Un vide spirituel comblé par le salafisme
NĂ© en Belgique de parents français, Bruno Guillot se convertit Ă  l'Ăąge de 15 ans. Le dĂ©clic ? Des relations familiales tendues et la rencontre de jeunes Marocains au sein desquels il trouve la chaleur et l'appartenance qui lui manquaient. Pour lui, le constat est sans appel : « C'est la dĂ©christianisation qui fait l'islamisation. » Il insiste sur la nature prosĂ©lyte de l'islam qui, selon lui, comble le vide spirituel de nombreux jeunes EuropĂ©ens en quĂȘte d'un enracinement.

Son parcours le mĂšne en Arabie saoudite, oĂč il devient un prĂȘcheur salafiste reconnu. Il dĂ©nonce alors la stratĂ©gie de conquĂȘte du royaume qui, Ă  travers l'universitĂ© islamique de MĂ©dine, vise Ă  propager le wahhabisme en Occident. Le discours est clair : « il est inconcevable de remettre en cause la charia ou le statut de mĂ©crĂ©ants attribuĂ© aux juifs et aux chrĂ©tiens. » Bien que se considĂ©rant comme un salafiste quiĂ©tiste, il admet la porositĂ© de la frontiĂšre avec le djihadisme, dĂ©clarant que « seule la temporalitĂ© nous diffĂ©rencie des djihadistes. »

 

La quĂȘte d'une sĂ©rĂ©nitĂ© retrouvĂ©e
MalgrĂ© son immersion totale dans le salafisme, le doute finit par s'installer. Bruno Guillot dĂ©crit une religion « qui tyrannise ses propres fidĂšles » par sa rigueur constante, entraĂźnant une fatigue profonde. C'est dans ce moment de faiblesse qu'une nouvelle quĂȘte spirituelle commence. Il se convertit au catholicisme, une dĂ©cision qui lui vaudra une fatwa. AprĂšs des annĂ©es d'Ă©tudes thĂ©ologiques, la rĂ©vĂ©lation se fait autour d'un simple verset : « Dieu est amour. »

Il tĂ©moigne de la paix inĂ©galable qu'il a trouvĂ©e dans sa nouvelle foi. Son parcours est une illustration de la quĂȘte de sens qui anime l'ĂȘtre humain et qui, pour lui, a trouvĂ© sa rĂ©ponse dans un message d'amour, Ă  l'opposĂ© de la tyrannie qu'il avait connue.

 

 

Points clĂ©s du livre Adieu Soulayman : 

 

  • Un protagoniste charismatique et occidental qui parle Ă  visage dĂ©couvert, malgrĂ© les risques qu’il encourt.
  • Un document rarissime sur la rĂ©alitĂ© de l’islam radical et sa volontĂ© d’expansion en Europe. 
  • Un itinĂ©raire racontĂ© en vĂ©ritĂ©, avec une authentique bienveillance envers la communautĂ© musulmane, en Ă©vitant l’écueil des polĂ©miques stĂ©riles.
  • Une exploration en profondeur des raisons d’une radicalisation et des clĂ©s pour comprendre et prĂ©venir ce phĂ©nomĂšne.