Le blog du Temps de l'Immaculée.
20/11/2024
Session II : « Réforme des institutions de la gouvernance mondiale ».
Chers membres de cette assemblée,
Les organismes et forums internationaux qui constituent aujourd’hui la communauté internationale ont été créés dans l’esprit que toutes les nations concernées pourraient se réunir pour coopérer sur une base volontaire, en tant qu’égales et autonomes, afin, entre autres, de sauvegarder les droits fondamentaux des personnes.
Ce principe est inscrit dans le premier article de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui stipule que « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ».
Pourtant, aujourd’hui, près de 70 ans après l’inauguration de ce système de coopération internationale auquel nous participons, nous et le reste des nations du monde, il est temps de reconnaître que ce modèle est dépassé, il est temps de reconnaître que ce modèle est en crise, parce qu’il est depuis longtemps en contradiction avec son objectif initial.
Tout d’abord, parce que nous n’avons pas réussi à remplir le mandat de coopération internationale volontaire entre égaux.
Aujourd’hui, ce qui prévaut dans la communauté internationale est un schéma d’imposition. Il ne s’agit pas d’une coopération symétrique et autonome.
Deuxièmement, et surtout, parce que de nombreuses politiques promues avec insistance par la communauté internationale violent les droits les plus fondamentaux des citoyens du monde, à savoir le droit à la vie, à la liberté et à la propriété privée.
En pensant au slogan de cette exposition, je crois que le concept de « gouvernance mondiale » est devenu l’étiquette de cet échec.
Car aujourd’hui, même si beaucoup n’osent pas le dire à voix haute, nombreux sont ceux qui, au sein de la communauté internationale, considèrent que la « gouvernance mondiale » est synonyme d’impositions de toutes sortes sur nos nations et nos citoyens.
Qu’il s’agisse de barrières à la production et au commerce, de mandats de censure sur la liberté d’expression, d’impositions culturelles ou de conditions d’accès au marché du crédit.
Le problème est que ces définitions ne sont pas des accords entre les parties, mais des exigences, car ceux qui osent avoir leur propre point de vue sont punis.
Pour nous, le consensus est toujours fondé sur un désaccord sain et un débat vigoureux. Mais aujourd’hui, le désaccord est scandaleux, et le débat n’est ni vigoureux ni sain. Il n’y a pas d’égalité souveraine qui le permette et, par conséquent, le régime international devient un corset qui nous étouffe.
La preuve en est que, dans divers milieux, nous avons même été accusés de promouvoir des discours de haine, d’être antidémocratiques ou de représenter un danger pour les droits de l’homme, simplement parce que nous avons une opinion dissidente.
Cela signifie que les mécanismes de la gouvernance mondiale n’offrent pas de canal pour une conversation entre égaux. Ils n’offrent que deux voies : la soumission ou la rébellion.
Eh bien, plutôt que d’être des esclaves, nous préférons la rébellion. Je saisis donc cette occasion pour clarifier la position de cette administration sur certains des slogans de la mal nommée « gouvernance mondiale ».
S’il s’agit de restreindre la liberté d’opinion, ne comptez pas sur nous [no cuenten con nosotros en version originale].
S’il s’agit d’empiéter sur les droits de propriété des individus par le biais de la fiscalité et de la réglementation, ne comptez pas sur nous.
S’il s’agit de limiter le droit des pays à exploiter librement leurs ressources naturelles, ne comptez pas sur nous.
S’il s’agit d’inventer des privilèges de sexe, de race, de classe ou de toute autre minorité, et de nier le principe d’égalité devant la loi, ne comptez pas sur nous.
S’il s’agit d’imposer une plus grande intervention de l’État dans l’économie, nous sommes exclus.
Nous pensons que la coopération internationale peut être bénéfique pour tous, oui, mais cela exige le respect de la souveraineté des nations et des droits individuels de leurs citoyens.
Après tout, c’est l’essence même de notre programme de liberté et c’est la direction que devrait prendre, selon nous, tout effort de réforme des institutions de la gouvernance mondiale.
Tout comme il y a eu une course à l’espace au XXe siècle, nous pensons que les prochaines décennies seront marquées par une autre course. Une course à la fiscalité et à la déréglementation, où les pays qui préservent la liberté des individus prospéreront. Ceux qui libèrent les forces productives. Ceux qui récompensent l’innovation au lieu de la punir. En d’autres termes, ceux qui s’attaquent aux vérités que la communauté internationale a négligées au cours des dernières décennies.
Aujourd’hui, nous nous engageons à être à l’avant-garde de cette course.
Et nous avons la foi et l’espoir que la communauté internationale reviendra aux principes qui lui ont donné vie : la coopération volontaire de nations souveraines sur un pied d’égalité, en défense de la liberté des individus.
19/11/2024
Ce meuble contemporain, encore en pièces détachées, est en cours d’assemblage dans les Ateliers Saint-Jacques et la Fondation de Coubertin installés à Saint-Rémy-lès-Chevreuse qui ont prévu de le livrer à la cathédrale le 19 novembre 2024.
Ce meuble contemporain mesure 3,65 mètres de haut sur 2,85 mètres de large. Il est composé de plus d’un millier de pièces. Dans un bloc de marbre de Carrare, les tailleurs de pierre ont ciselé un autel marqué d’une croix et couvert de petites bougies à LED. Au-dessus, sur une structure en bois de cèdre, une grande auréole couverte de 396 pavés de verre sera fixée.
Au centre de l’auréole, une demi-sphère en acier inoxydable, ornée d’un bleu profond assorti à la voûte et aux vitraux de Notre-Dame, abritera la couronne d’épine. Cette niche, éclairée avec de la fibre optique pour éviter tout risque d’incendie, accueillera la couronne à l’occasion de certaines célébrations.
Photos Loic Ogez
18/11/2024
Pape François
Je réaffirme ici qu'«il est absolument nécessaire d'affronter dans les pays d'origine les causes qui provoquent les migrations» (Message pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié 2017). Il est nécessaire que les programmes mis en œuvre à cette fin garantissent que, dans les zones touchées par l'instabilité et les injustices les plus graves, il y ait de la place pour un développement authentique qui favorise le bien de toutes les populations, en particulier des enfants, l'espérance de l'humanité. Si nous voulons résoudre un problème qui nous concerne tous, nous devons le faire par l'intégration des pays d'origine, de transit, de destination et de retour des migrants. Face à ce défi, aucun pays ne peut rester seul et personne ne peut songer à aborder la question de manière isolée par des lois plus restrictives et répressives, parfois adoptées sous la pression de la peur ou à à des fins électoralistes. Au contraire, à la mondialisation de l'indifférence, nous devons répondre par la mondialisation de la charité et de la coopération, afin d'humaniser les conditions de vie des migrants.
Pensez aux exemples récents que nous avons vus en Europe. La blessure encore ouverte de la guerre en Ukraine a conduit des milliers de personnes à abandonner leurs maisons, surtout pendant les premiers mois du conflit. Mais nous avons également assisté à l'accueil sans restriction de nombreux pays frontaliers, comme dans le cas de la Pologne. La même chose s'est produite au Proche-Orient, où les portes ouvertes de nations comme la Jordanie ou le Liban continuent d'être le salut de millions de personnes fuyant les conflits de la région: je pense en particulier à ceux qui quittent Gaza au milieu de la famine qui frappe leurs frères palestiniens face à la difficulté d'acheminer de la nourriture et de l'aide sur leur territoire. Selon certains experts, ce qui se passe à Gaza a les caractéristiques d'un génocide. Il doit faire l'objet d'une enquête approfondie afin de déterminer s'il correspond à la définition technique formulée par les juristes et les organismes internationaux. Nous devons impliquer les pays d'origine des plus grands flux migratoires dans un nouveau cycle vertueux de croissance économique et de paix qui englobe l'ensemble de la planète. Pour que la migration soit une décision réellement libre, il est nécessaire d'aspirer à une participation égale au bien commun, au respect des droits fondamentaux et à l'accès au développement humain intégral pour tous. Ce n'est que si cette plate-forme de base est garantie dans toutes les nations du monde que nous pourrons dire que ceux qui émigrent le font librement et que nous pourrons envisager une solution véritablement globale au problème. Je pense en particulier aux jeunes qui, en émigrant, provoquent souvent une double fracture dans leur communauté d'origine: d'une part, parce qu'ils perdent leurs éléments les plus prospères et les plus dynamiques et, d'autre part, parce que leurs familles se disloquent.
Pour réaliser ce scénario, il faut toutefois franchir une étape préliminaire fondamentale: mettre fin aux conditions inégales d'échange entre les différents pays du monde. Dans les liens entre nombre d'entre eux, une certaine fiction s'est installée qui donne l'apparence d'un prétendu échange commercial, mais qui ne consiste en fait qu'en une transaction entre des filiales qui pillent les territoires des pays pauvres et envoient leurs produits et leurs revenus aux sociétés mères des pays développés. Je pense par exemple aux secteurs liés à l'exploitation des ressources naturelles souterraines. Ce sont les veines ouvertes de ces territoires (Eduardo Galeano, «Les veines ouvertes de l'Amérique latine», Sur, 2021).
Lorsque nous entendons tel ou tel dirigeant se plaindre des flux migratoires de l'Afrique vers l'Europe, combien de ces mêmes dirigeants s’interrogent sur le néocolonialisme qui existe encore aujourd'hui dans de nombreuses nations africaines?
Je me souviens que lors de mon voyage en République démocratique du Congo en 2023, j'avais abordé le problème du pillage de certaines nations aujourd'hui: «Il y a cette devise qui sort de l’inconscient de tant de cultures et de tant de personnes: “L’Afrique doit être exploitée”, cela est terrible! Après le colonialisme politique, un “colonialisme économique” tout aussi asservissant s’est déchainé. Ce pays, largement pillé, ne parvient donc pas à profiter suffisamment de ses immenses ressources : on en est arrivé au paradoxe que les fruits de sa terre le rendent “étranger” à ses habitants. Le poison de la cupidité a ensanglanté ses diamants» (Rencontre avec les autorités à Kinshasa, 31 janvier 2023).
Nous savons déjà que la «théorie des retombées favorables» (Discours à la 2e Rencontre mondiale des mouvements populaires, 9 juillet 2015) ne fonctionne ni dans l'économie d'un seul pays, ni dans le concert des nations. Nous devons soutenir les pays périphériques, dans de nombreux cas ceux d'origine des migrations, pour neutraliser les pratiques néocolonisatrices qui cherchent à perpétuer les asymétries.
Une fois que le monde sera en mesure de conclure des accords visant à promouvoir le développement local de ceux qui, autrement, finiraient par émigrer, il est important que les dirigeants de ces pays, qui sont appelés à faire de la bonne politique, agissent de manière transparente, honnête, tournée vers l'avenir et au service de tous, en particulier des plus vulnérables.
Une fois accueillis, puis protégés, les migrants doivent être encouragés. Tout en appelant à leur ouvrir les portes, j'invite à favoriser leur développement intégral, à leur donner la possibilité de se réaliser en tant que personnes dans toutes les dimensions qui constituent l'humanité voulue par le Créateur.
Je pense en particulier aux mesures importantes qui doivent être prises pour favoriser l'intégration socioprofessionnelle des migrants et des réfugiés, aux possibilités d'emploi qui doivent également être garanties aux demandeurs d'asile de différents types et, parallèlement, à une offre cohérente de cours de langue et de citoyenneté active, ainsi qu'à une information adéquate dans leur propre langue. En Italie, nous avons l'exemple d'un jeune prêtre, le père Mattia Ferrari, qui non seulement s'engage dans des actions de sauvetage en mer, mais qui, avec son groupe, assure également une intégration durable et supportable dans le lieu de destination.
D'autre part, une migration bien gérée pourrait contribuer à résoudre la grave crise causée par la dénatalité dans de nombreux pays, en particulier en Europe. Il s'agit d'un problème très grave et les personnes qui arrivent d'autres pays peuvent contribuer à le résoudre s'ils sont pleinement intégrés et cessent d'être considérés comme des citoyens de «seconde zone».
L'intégration du migrant entrant est d'une importance capitale. Nous courons le risque que ce que certains considèrent comme un salut aujourd’hui devienne une catastrophe demain. Ce sont les générations suivantes qui nous remercieront si nous avons su créer les conditions d'une intégration indispensable, et qui nous blâmeront si nous n'avons fait qu'encourager une assimilation stérile. Je parle d'une intégration comparable au polyèdre en termes de caractéristiques, c'est-à-dire où chaque personne conserve ses propres caractéristiques; il s'agit d'un modèle totalement différent de l'assimilation, qui ne tient pas compte des différences et s'en tient rigidement à ses propres paradigmes.
Le visage plein d'espoir d'un grand-père avec son petit-fils, les jeunes qui s'activent aujourd'hui dans le monde entier pour nous montrer la voie, s'assiéront demain pour transmettre cet amour de la Terre à la génération suivante. C'est pourquoi nous apprécions l'esprit d'initiative des nouvelles générations, qui ne veulent pas répéter nos erreurs et s'efforcent de laisser la maison commune dans un meilleur état que celui dans lequel elles l'ont reçue.
J'ai suivi de près les mobilisations massives des étudiants dans plusieurs villes et je connais certaines des actions par lesquelles ils luttent pour un monde plus juste et plus attentifs à la sauvegarde de l'environnement. Ils agissent avec inquiétude, enthousiasme et surtout avec un sens des responsabilités face au changement de cap urgent que nous imposent les problèmes liés à la crise éthique et socio-environnementale actuelle. Le temps presse, il ne nous reste plus beaucoup de temps pour sauver la planète, et ils y vont, ils sortent et prennent position. Et ils ne le font pas seulement pour eux, ils le font pour nous et pour ceux qui viendront après.
Il existe plusieurs exemples de la manière dont ce dialogue intergénérationnel peut déboucher sur une alliance appliquée à l'entretien de la Maison commune. Je pense à certains projets qui s'attachent à transmettre le patrimoine de connaissances et les valeurs de la production alimentaire locale que possédaient nos grands-parents, afin de les appliquer avec l'aide des moyens dont nous disposons aujourd'hui pour progresser dans la défense et la promotion de la biodiversité alimentaire. Ils sont animés par le désir de retourner à la terre et de la cultiver, sans l'exploiter, en utilisant des techniques et des méthodes entièrement écologiques.
Dans un monde de plus en plus frénétique et «jetable», ces initiatives permettent de ne pas perdre le lien avec la nourriture et les traditions locales qui y sont associées. Elles sont à contre-courant, mais pas nécessairement régressives; elles visent plutôt à retrouver la relation entre l'alimentation et le lien social. En Italie, Carlo Petrini et son mouvement en faveur du slow food ont fait de grands pas dans cette direction. Outre les bénéfices que le monde peut tirer de cette nouvelle alliance en termes de protection de la planète, il est certain qu'une rencontre plus assidue entre jeunes et vieux réduira les risques de guerres et de tragédies humanitaires qui ont marqué le siècle dernier.
Ceux qui ne connaissent pas leur histoire sont condamnés à la répéter. Personne mieux que nos aînés ne peut nous donner le témoignage vivant de certains événements que nous ne voulons plus jamais voir se reproduire sur notre planète. Cette Europe qui, depuis près de trois ans, est l'épicentre de cette troisième guerre mondiale par morceaux que nous vivons actuellement, est le continent qui, au siècle dernier, a passé trente ans plongé dans des guerres fratricides, puis a connu de douloureuses séparations de peuples frères lors de la chute du mur de Berlin. Ce n'est pas un hasard si ces nouveaux vents de guerre soufflent sur le Vieux Continent alors que les témoins directs de la barbarie des totalitarismes sont de moins en moins nombreux ou, pire encore, qu'ils sont marginalisés, comme des pièces de musée, incapables d'apporter leurs précieux témoignages -que beaucoup portent à même la peau- dans certains des débats qui marquent l'agenda politique aujourd'hui comme il y a un peu plus d'un siècle.
L'espérance a toujours un visage humain. Ce sera le premier Jubilé marqué par l'avènement des nouvelles technologies et il se déroulera au milieu d'une urgence climatique que nous vivons actuellement. Chaque jour, nous constatons que notre maison commune nous demande de dire assez à notre mode de vie qui pousse la planète au-delà de ses limites et provoque l'érosion des sols, la disparition des champs, l'expansion des déserts, l'acidification des mers et l'intensification des tempêtes et d'autres phénomènes climatiques intenses. C'est le cri de la Terre qui nous interpelle. Dans les Écritures, pendant le Jubilé, le peuple de Dieu était invité à se reposer de son travail habituel, pour permettre à la Terre de se régénérer et au monde de se réorganiser par le biais du déclin de la consommation habituelle. Rappelons les paroles de Dieu à Moïse sur le mont Sinaï: «Ce sera pour vous le jubilé: chacun de vous réintégrera sa propriété, chacun de vous retournera dans son clan. Cette cinquantième année sera pour vous une année jubilaire: vous ne ferez pas les semailles, vous ne moissonnerez pas le grain qui aura poussé tout seul, vous ne vendangerez pas la vigne non taillée. Le jubilé sera pour vous chose sainte, vous mangerez ce qui pousse dans les champs.» (Lévitique 25:10-12).
Nous sommes appelés à adopter des modes de vie équitables et durables qui donnent à la Terre le repos qu'elle mérite, ainsi que des moyens de subsistance suffisants pour tous, sans détruire les écosystèmes qui nous soutiennent. Même avant la pandémie, nous estimions nécessaire de «réfléchir sur nos styles de vie et sur la façon dont nos choix quotidiens en matière d’alimentation, de consommation, de déplacements, d’utilisation de l’eau, de l’énergie et de nombreux biens matériels sont souvent inconsidérés et nuisibles» (Message pour la Journée mondiale de prière pour le soin de la création, 1er septembre 2019). Nous ajoutons maintenant la nécessité d'une réflexion qui inclut également l'avenir des nouvelles technologies et les décisions que nous prendrons, en tant qu'humanité, pour qu'elles ne soient pas incompatibles avec un monde de fraternité et d'espérance.
Nous sommes appelés à sortir de notre zone de confort et à proposer des solutions créatives et des alternatives pour que la planète reste habitable et que notre existence sur Terre ne soit pas menacée. Les nouveaux problèmes exigent de nouvelles solutions. Nous devons méditer sur les dilemmes éthiques posés par l'utilisation omniprésente de la technologie, en faisant appel à la connaissance intégrée pour éviter la poursuite du règne du paradigme technocratique.
Que la dignité de chaque homme et de chaque femme soit au centre de nos préoccupations pour construire un avenir dont personne n'est exclu. Il ne s'agit plus seulement d'assurer la continuité de l'espèce humaine sur une planète de plus en plus menacée, mais de veiller à ce que cette vie soit respectée à tout moment. Et si face à la question environnementale nous n'avons pas su réagir à temps, nous pouvons le faire face à ce qui est perçu comme l'une des transformations les plus profondes de l'histoire récente de l'humanité, la pénétration de l'IA dans tous les domaines de notre vie quotidienne.
D'où l'appel à être des pèlerins de l’espérance. J'aime l'image du pèlerin, «celui qui se décentre et peut ainsi se transcender. Il sort de lui-même, il s'ouvre à un nouvel horizon, et quand il revient chez lui, il n'est plus le même, et sa maison ne sera plus la même non plus» («Ritorniamo a sognare», Piemme, 2020). Le chemin du pèlerin, en outre, n'est pas un événement individuel, mais communautaire, il marque l'empreinte d'un dynamisme croissant qui tend toujours vers la croix, qui nous offre toujours la certitude de la présence et la sécurité de l'espérance. Se mettre en route «est caractéristique de celui qui va à la recherche du sens de la vie» (Bulle du Jubilé 2025).
Rappelez-vous ce que je vous ai dit au début: l'espérance est notre ancre et notre voile. Laissons-nous porter par elle pour partir en pèlerinage vers la construction de ce monde plus fraternel dont nous rêvons, dans lequel la dignité de l'être humain prévaut sur toute division et est en harmonie avec la Terre mère.
Publié pour Piemme par Mondadori Libri S.p.A. © 2024 Mondadori Libri S.p.A., Milan (176 pages, €17.90)
18/11/2024
L’AED organise du 17 au 22 novembre la quinzième « Nuit des Témoins », durant laquelle des édifices religieux comme Notre-Dame de Paris ou encore le Sacré-Coeur de Montmartre seront illuminés en rouge. Des veillées avec des témoignages et des chants, ainsi que des méditations sur les fruits du martyre sont prévues, pendant lesquelles les noms des chrétiens martyrs seront évoqués, avec leurs portraits portés en procession jusqu’à l’autel. Trois témoins ont été choisis par l’AED pour partager leur situation quotidienne : le père Hamazasp Kéchichian, prêtre mekhitariste arménien, Naeem Yousaf Gill, directeur exécutif de la Commission Justice et Paix au Pakistan, et le père Laurent Balma, du diocèse de Kaya au Burkina Faso.
La Nuit des Témoins, créée en France, rassemble chaque année depuis sa création des milliers de personnes non seulement à Paris, mais aussi en province et à l’étranger comme en Espagne, en Belgique, au Mexique ou encore aux États-Unis. Cet événement permet une fois par an de rendre hommage à tous les martyrs morts pour leur foi.
« Au cœur de ces drames, ces témoins nous interpellent, suscitent notre prière et notre générosité. Ils nous apportent aussi une petite part de cette lumière divine manifestée à chacun de nous à Noël, en Jésus, dans la pauvreté de la crèche. Ne les oublions pas : soyons nombreux à les écouter et à les soutenir. Nous serons alors nous-mêmes témoins de la foi et de l’espérance qui les habitent, même au cœur de la désolation » déclare la présidente de l’AED.
L’AED rencontre chaque année des difficultés à trouver des témoins car cela peut avoir de graves conséquences. En 2013, sœur Rose doit témoigner sous un nom d’emprunt de son quotidien de religieuse au Laos. En 2018, un prêtre algérien, après avoir été menacé de mort, avait demandé à l’AED de retirer certains passages de son intervention filmée. L’année dernière, un évêque birman avait alerté l’AED sur les graves persécutions subies par l’Église dans son pays et s’était engagé à trouver un témoin. Cependant, face au risque d’emprisonnement à son retour, c’est finalement le père David Michael de Penha, prêtre birman ayant la nationalité américaine, qui a accepté de témoigner.
Les prêtres et religieuses qui témoignent lors de la Nuit des Témoins sont un peu comme des funambules. De loin, leur courage, leur abnégation et leur regard résolument tourné vers Dieu forcent l’admiration. Cependant, tout comme le funambule, leur équilibre est fragile et le témoignage qu’ils apportent comporte un risque : celui de la chute. Un risque qu’ils choisissent d’assumer délibérément, pour que les chrétiens persécutés ne soient pas oubliés.
Cette année, La Nuit des Témoins a débuté à Ajaccio dimanche 17 novembre de 16h à 18h à la Cathédrale Notre-Dame de l’Assomption. Elle se poursuivra à Rennes lundi 18 novembre 2024 de 19h à 21h à la cathédrale Saint-Pierre, ensuite à Versailles mardi 19 novembre 2024 de 20h30 à 22h30 à l’église Notre-Dame. Elle continuera le jeudi 21 novembre à la cathédrale Sainte-Marie à Bayonne pour se terminer à Paris vendredi 22 novembre de 20h à 22h à l’église de la Trinité.
Solène Grange dans l'Homme Nouveau
17/11/2024
Eglise universelle : A la recherche de la vie intérieure
Armel Joubert des Ouches a consacré sur RITV un très beau documentaire à la vie monastique, intitulé “A la recherche de la vie intérieure” et tourné à l’abbaye bénédictine sainte Madeleine du Barroux, située aux pieds du mont Ventoux. Il nous présente ce superbe travail mêlant scènes de la vie quotidienne des moines, entretiens avec certains d’entre eux et paysages d’une beauté à couper le souffle. Là, tout n’est que calme, sérénité, beauté, ordre et recherche de Dieu.
Eglise en France : La tunique d’Argenteuil, témoin de la Passion
A l’occasion, en avril et mai 2025, de l’ostension de la tunique d’Argenteuil, L’Homme Nouveau a consacré son Hors-série N° 57 à ce sujet : “La tunique d’Argenteuil : Témoin de la passion”. Marie Piloquet a dirigé la rédaction de cette publication et nous présente cette relique, insigne de la Passion du Christ, présente à Argenteuil depuis douze siècles.
Eglise en Marche : Une petite victoire de la liberté d’enseignement
L’Etat républicain a depuis longtemps la prétention de diriger l’éducation des enfants et cela au détriment de l’autorité des parents. Thérèse Madi l’a expérimenté lors de cette rentrée scolaire, le préfet de l’Ain ayant interdit l’ouverture d’une maison d’éducation catholique pour jeunes filles dans son département. Un référé liberté a permis de casser cette décision. Cependant, le combat continue. Thérèse Madi témoigne de cette victoire du pot de terre contre le pot de fer.
16/11/2024
Ensuite il a ajouté : « Pardonnez tout. Le Seigneur veut cela, et ne faites pas de discours. Vous devez dire : ‘Je vous pardonne, et allez de l’avant avec le Seigneur »
Ne doutons pas de la générosité du Saint Père et ne jugeons pas de ses intentions profondes.
Néanmoins il faut distinguer la bénédiction qui est un sacramental, du pardon de Dieu reçu en confession qui est un sacrement, lequel confère la grâce sanctifiante qui renforce la foi.
Et pour recevoir le pardon de Dieu, le minimum est de lui manifester le regret sincère de ses fautes.Cet échange est indispensable !
Quant à la bénédiction, au-delà du sacramental donné par un prêtre, chacun d’entre nous peut bénir, par exemple de façon silencieuse l’inconnu croisé dans la rue.Et c’est pour nous un acte de foi.
Rien donc à voir avec le sacrement qui est un acte rituel, institué par le Christ et confié à l'Église, qui rend présente et communique la grâce de Dieu au fidèle.
Voili voilou, cette précision paraît utile en ces temps de confusion, peut être d’ailleurs provoquée par les journalistes relatant cet événement.
16/11/2024
Vatican-Hong Kong (kath.net) kath.net documente dans son intégralité la déclaration de l'évêque émérite de Hong Kong, le cardinal Joseph Zen : « Le synode sur la « synodalité » s'est-il terminé en douceur ? kath.net (Autriche)
Le 27 octobre le XVI. L'Assemblée ordinaire du Synode des Évêques a annoncé sa conclusion. Le pape a immédiatement approuvé le document adopté par le synode et a déclaré qu'il n'écrirait pas d'exhortation apostolique post-synodale. Toutes les parties ont considéré qu'il s'agissait d'une approche totalement « innovante », mais il semble que peu d'entre eux aient souligné que cette approche était plutôt problématique. C’était ce que je ressentais, mais je n’osais pas l’exprimer publiquement. J'avais peur que mon état d'esprit pessimiste m'ait amené à porter des jugements incorrects. Mais après avoir lu trois articles, j’exprime maintenant avec audace mes inquiétudes quant à l’avenir de notre Église.
Le premier article, « L’Église de la révolution permanente », a été rédigé le 1er novembre par Jules Gomes. La seconde est « Tout sauf synodal. L’étrange église que veut le pape François », écrit Sandro Magister le 4 novembre. Le troisième article est « Quelques réflexions sur le retour de la deuxième session du Synode » par Mgr Robert Barron le 5 novembre.
J'écris les commentaires suivants pour votre information :
Premièrement, c’est un abus de langage que d’appeler ce Synode sur la synodalité un Synode des évêques.
Le « XVI. L'Assemblée ordinaire du Synode des évêques », solennellement ouverte en 2021, est la seizième réunion périodique du « Synode des évêques », fondé par le Pape Paul VI. a été fondée avec le motu proprio « ApostolicaSollicitudo ». Le but de la création du « Synode des Évêques » par Paul VI. est évidente : il s'agit de donner au Pape, à intervalles réguliers, la possibilité de solliciter l'avis de ses « frères dans l'épiscopat » sur certaines questions, afin qu'il soit un instrument permettant aux évêques, successeurs des apôtres, de jouer leur rôle. rôle dans la gouvernance de l’Église, exercé de manière collégiale.
Cinq ans après son entrée en fonction, le pape François a apporté des changements au pape Paul VI avec la publication de la constitution apostolique « Episcopalis communio ». plan initial. Cependant, lors de cette dernière réunion, il n'a même pas suivi les règles qu'il s'était fixées. Du coup, avec son autorité personnelle, il a invité 96 laïcs à participer au synode en tant que membres votants.
Le Pape a évidemment le pouvoir de convoquer toute forme de réunion de consultation, mais cette fois il ne peut pas dire qu'il est Paul VI. aurait amélioré le plan initial. Il a utilisé le nom de « Synode » pour remplacer le « Synode des évêques » par une réunion de type hybride.
Deuxièmement, quel devrait être le but d’un synode ?
D’après les « synodes » tenus sous le pape François, nous pouvons voir qu’à chaque fois il veut changer les enseignements ou les disciplines de l’Église, plutôt que de discuter de la manière de protéger ces enseignements et ces disciplines.
Il a utilisé le Synode de la Famille (2015) pour tenter de rendre la Sainte Communion possible aux catholiques divorcés et remariés. Il voulait profiter du Synode d'Amazonie pour introduire l'ordination sacerdotale de laïcs mariés très respectés (viri probati). Et quant au Synode cette fois, nous pouvons voir à travers les deux dirigeants qu'il a nommés et les documents publiés par le Secrétariat qu'il a des objectifs plus larges : changer le système hiérarchique de l'Église (pour le remplacer par un groupe démocratique de baptisés). ) ; nommer des femmes diacres (pour ouvrir la voie aux femmes prêtres) ; abolir le célibat sacerdotal ; et changer la doctrine traditionnelle sur l'éthique « sexuelle » (à commencer par la bénédiction des couples homosexuels).
Pour atteindre ces objectifs, les réunions synodales se sont tenues selon une procédure qui mettait l'accent sur l'échange tout en limitant la discussion. Les évêques et les non-évêques réunis autour d’une table étaient dirigés par les soi-disant « modérateurs ». Tout ce qui s'est passé lors de la réunion a été strictement confidentiel afin que nous, le peuple de Dieu, n'ayons aucun moyen de savoir quoi que ce soit sur le déroulement de la réunion, même si les « dirigeants » ont déclaré qu'ils accordaient une grande valeur au partage et à la participation.
Troisièmement, leur programme a échoué.
Même s’il y a eu peu de discussions formelles au sein de l’assemblée, les « dirigeants » se sont heurtés à une forte résistance lorsqu’ils ont proposé leur ordre du jour. Même le Pape a réitéré en dehors du synode qu’il n’y aurait pas de femmes diacres. L’assemblée ne semble pas avoir discuté de « l’abolition du célibat sacerdotal », un sujet qui avait été abordé à plusieurs reprises lors des synodes précédents.
Le Synode des évêques de 2023 n’a pris aucune décision ; Seule une synthèse des sujets abordés a été présentée aux membres et au public. Tout le monde pensait que tout serait discuté et voté lors de la réunion synodale de 2024.
L’acronyme LGBTQ figurait autrefois cérémonieusement dans les documents synodaux, mais n’apparaissait pas dans le résumé.
Surprendre! Surprendre! Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi a publié une déclaration forte « Fiducia Supplicans » entre les synodes de 2023 et 2024, insistant sur le fait que le clergé peut bénir les « couples homosexuels » dans certaines circonstances. Cette déclaration a provoqué une division sans précédent au sein de l’Église, les évêques africains étant en première ligne des protestations, et une grande confusion parmi les fidèles. La déclaration a finalement été mise de côté.
Mais ensuite il y a eu une autre surprise. Entre les synodes de 2023 et 2024, le pape a annoncé qu'il avait chargé plusieurs groupes d'étude d'examiner toutes ces questions controversées et qu'ils présenteraient leurs réponses en 2025. D’une part, cette approche a déçu les radicaux ; d’un autre côté, les traditionalistes restaient inquiets quant à la manière dont ces problèmes seraient finalement résolus.
Les organisateurs du synode ont publié une enquête en ligne sur « X » et « Facebook » ; Une question était : « Croyez-vous que la synodalité, comme chemin de conversion et de réforme, peut améliorer la participation de tous les baptisés à la mission ? » Quelqu’un a vu l’enquête et a pris des photos pour en témoigner ? Le « oui » est resté à une douzaine de pour cent, tandis que le « non » a largement dépassé les 80 %. Cette enquête, qui devait être complétée en 24 heures, a été supprimée avant l'heure prévue(voir lien). Face à un tel échec, accepteront-ils leur sort ?
Quatrièmement, la dernière tentative est le dernier danger.
Les sujets individuels ne doivent plus être discutés et il n’y aura pas de conclusion. Alors, que restait-il à discuter lors de la réunion d’octobre 2024 ? Synodalité ! Une église synodale ! Une Église dans laquelle « les baptisés », un groupe démocratique, « parlent ensemble et marchent ensemble » !
Mais un document de 2018 publié par le Saint-Siège avec l'approbation du Pape a précisé que la synodalité est le principe par lequel la hiérarchie gouverne le corps ecclésial selon la loi par le biais de synodes (conciles œcuméniques et synodes statutaires à tous les niveaux).
Ce sont deux ecclésiologies complètement différentes. L’un d’entre eux est l’enseignement de la Constitution dogmatique de l’Église (Lumen gentium) du Concile Vatican II. L’autre est le chemin emprunté par l’Église hollandaise immédiatement après Vatican II (ils ont même publié un nouveau catéchisme ; et aujourd’hui l’Église aux Pays-Bas est en train de mourir). Il s’agit du « chemin synodal » qu’a emprunté l’Église allemande et qui a commencé avant la convocation du Synode sur la synodalité à Rome (il n’a pas encore été arrêté et l’Église allemande a perdu un demi-million de membres en 2022). L'Église anglicane d'Angleterre compte des femmes évêques et a approuvé le mariage homosexuel. Cela signifie que 80 % de la Communion anglicane mondiale est représentée. La Global Anglican Future Conference a annoncé qu'elle ne reconnaîtrait plus l'archevêque de Cantorbéry comme son primat.
L'Instrumentum Laboris du Synode de 2024 recommande que les conférences épiscopales de chaque pays jouissent de « l'autonomie dans la détermination de la « doctrine » ».
Cela ne signifie-t-il pas que l’Église catholique deviendra identique à l’Église anglicane ? Nous ne serons plus une Église unique, catholique et apostolique ? Ni la Sainte Église, car il n’existe plus d’enseignements éthiques fiables qui guident les croyants pour distinguer le bien du mal ?
Face à ce terrible danger, certains évêques et cardinaux ont appelé les fidèles à prier. Le Saint-Esprit nous a bénis, la congrégation n'a pas approuvé cette terrible proposition. Cependant, la conclusion du synode laisse des traces. La longue section de la partie IV du document final, qui parle des liens avec l'unité : conférences épiscopales et assemblées ecclésiastiques (paragraphes 124-129), contient quelques bonnes précisions, mais laisse de nombreux points ouverts à clarifier pour de futurs « synodaux ». les considérations doivent l’être. L'avenir reste très incertain.
Cinquièmement : le Synode sur la synodalité est-il vraiment terminé ?
De nouvelles choses étranges continuent de se produire.
Comme je l’ai dit au début de cet article, le jour de clôture du Synode, le Pape a déclaré qu’il était d’accord avec le document adopté par le Synode et que, selon la tradition, il n’écrirait pas d’« exhortation post-synodale ».
Je suis sûr que certains apprécient grandement l'humilité et la confiance du Pape envers les participants au synode. Mais j'ai quelques réserves :
Si le Pape a réellement accepté la décision du Synode, je le considère comme imprudent :
Ce rassemblement n’est pas un synode formel d’évêques ; c'est une autre raison pour laquelle il faut dire que leur diplôme n'a « que » une valeur consultative. L'approbation du Pape équivaut à lui donner une valeur doctrinale faisant autorité.
Dans la longue histoire du Synode des évêques, il n'y a eu qu'une douzaine de délibérations concises qui n'étaient pas autorisées à être rendues publiques, mais qui étaient présentées au Pape comme conseil final de ses confrères évêques. Le Pape a la liberté absolue de décider s’il l’accepte. Cette approche respecte pleinement l’autorité papale, et le pape est responsable de la rédaction d’une exhortation post-synodale. Il doit consacrer suffisamment de temps à rédiger cette exhortation. Maintenant qu’il a immédiatement approuvé un document aussi massif, comment le pape François peut-il assumer la responsabilité de chaque mot ?
Les fidèles peuvent accepter volontiers l'autorité du Pape, mais plusieurs questions s'imposent : quelle est la valeur de cette conclusion synodale ? Qui a rédigé le brouillon de ce document ? Est-ce un groupe élu par l’assemblée plénière du synode qui peut réellement les représenter ? Les membres de l'assemblée plénière auront-ils suffisamment de temps pour étudier ce document ? Qui s’occupe des « changements » proposés par les membres de l’assemblée plénière ? Chaque changement a-t-il été discuté et accepté par tous les membres ? Étudier le document et discuter des « changements » sont des processus compliqués. Un document aussi long ne peut sérieusement être préparé à la hâte. Je demande à nouveau : comment le Pape peut-il assumer l’entière responsabilité d’un document aussi final ?
A moins de supposer que le Pape a dirigé et dirigé la rédaction de ce document.
Cette hypothèse n’est-elle pas une théorie du complot ? Non. Tout le monde sait que le Pape croit au « processus » (le temps est plus grand que l’espace). Ce qui n’a pas pu être réalisé lors de cette réunion peut l’être dans le processus qui s’amorce actuellement. Le Synode est terminé, mais l’Église synodale commence maintenant ! Il faut y vivre !
Nous ne pouvons faire confiance qu'au Saint-Esprit.
Notre-Dame, Auxiliatrice des Chrétiens, Mère de l'Église, priez pour nous !
[Écrit le] Journée de dédicace de la Basilique du Latran
14/11/2024
Aujourd’hui 98 % des 600.000 postes de secrétaires et d’assistance administrative en France sont tenus par des femmes. Or MacKinsey a évalué les effets déjà en cours de l’intelligence artificielle sur l’emploi. Voici ses prévisions : d’une manière générale et en Europe, l’IA est en train de révolutionner le marché du travail. On va changer de travail deux fois plus vite d’ici à 2030 qu’on ne le faisait avant le covid en 2019 : il y aura entre 1,1 et 1,5 millions de « transitions professionnelles » chaque année en Europe. Le secteur le plus rapidement touché sera celui des « supports administratifs » dont font partie les secrétaires et assistants administratifs, mais aussi les comptables, les services juridiques et les ressources humaines. 5 millions de postes devraient avoir disparu entre 2022 et 2030. En France, donc, les 165.000 secrétaires de direction et les 435.000 autres doivent penser à réorienter leur carrière vite, et particulièrement vite pour les 14 % qui ont moins de trente ans.
14/11/2024
Vers un jubilé de l’Espérance
1. Le Jobel – la trompette du jubilé – va bientôt retentir. Le Pape François, fidèle à la tradition de l’Église enracinée dans les prescriptions bibliques, a déclaré 2025 « année sainte ». Il nous encourage à être « Pèlerins de l’Espérance ». Il nous invite à venir à Rome prier dans les basiliques construites sur le tombeau des Apôtres Pierre et Paul, pour y renouveler notre foi et notre joie de suivre le Seigneur Jésus. À Rome ou ailleurs, le Saint Père appelle à profiter de ce jubilé pour marcher d’un pas plus décidé.
2. C’est pourquoi, au seuil de cette année, à vous qui exercez une responsabilité pour l’annonce de l’Évangile en France, nous, vos évêques, avons souhaité adresser ce message. Nous voudrions vous encourager à vivre votre mission avec ferveur durant l’année jubilaire comme un nouveau départ, en pèlerins et témoins de l’Espérance, dans notre monde qui l’attend, parfois de façon inquiète ou angoissée. Nous le faisons dans un contexte où les chrétiens sont soumis à de nombreuses pressions et tentations, afin qu’ensemble, nous leur proposions la foi au Christ telle que la professe l’Église comme le critère de l’attitude juste dans la relation à Dieu et au monde.
Dans un contexte d’ombre et de lumière
3. Beaucoup d’hommes et de femmes de bonne volonté, dont de nombreux chrétiens, se mobilisent au service du bien commun, de la paix, de la fraternité. Nous en sommes tous témoins. La trompette du jubilé de l’Espérance retentit donc dans un contexte riche de multiples et belles initiatives, de la fidélité sans faille de nombreux ouvriers de l’Évangile et de vrais renouveaux, dont la croissance du nombre de catéchumènes. Tout cela fait notre joie.
4. Mais l’Église, qui n’est pas en dehors de ce monde, porte aussi en ses fils et filles, la marque de la finitude et du péché. Elle affronte des fragilités et de graves scandales, dans un temps d’affaiblissement numérique et de transformation de nos structures pastorales.
5. Ce jubilé sera célébré au sein d’une société civile blessée par la confusion des repères – ce qui n’est pas sans lien avec un regain de violence et de radicalisation, y compris dans le débat démocratique –, par une fuite en avant inquiétante sur les questions « sociétales », par un fossé grandissant entre riches et pauvres, et par les graves inquiétudes engendrées par un contexte international tendu, les souffrances dues aux migrations et les changements climatiques. Tout cela pèse et peut parfois fragiliser la capacité d’espérer. Or, c’est quand les temps sont plus difficiles que nous avons la belle mission d’être, selon l’expression du Pape, des « pèlerins de l’espérance ». C’est dans la nuit que brille la lumière de l’Espérance.
Une Espérance fondée
6. Cette Espérance, « contenue dans le cœur de chaque personne comme un désir et une attente du bien» n’est ni un optimisme de commande, ni une illusion réconfortante ou le vague espoir de « lendemains qui chantent ». Elle n’est pas non plus la promesse de solutions toutes faites. Elle se situe à un autre niveau. Espérer revient toujours à « espérer contre toute espérance » (Rm 4, 18). L’Espérance repose en définitive sur la certitude du salut en Jésus Christ : « Quant à nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé son Fils comme Sauveur du monde. (…) Nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru » (1 Jn 4, 14-16). Elle repose sur la promesse de Jésus d’envoyer l’Esprit-Saint, qui répand l’amour dans les cœurs (Cf. Jn 15, 26 ; Rm 5, 5).
7. Nous croyons au Christ Sauveur et à l’Esprit consolateur. Cette foi, adhésion de l’âme et du cœur, se professe : elle transmet un contenu, qui garantit notre communion et se révèle porteur d’un sens et d’une Espérance inépuisables, spécialement précieux par temps de crise. Ce contenu est résumé dans les grands symboles de foi de l’Église.
Un anniversaire au cœur du Jubilé
8. Il se trouve qu’en cette année jubilaire, 2025 ans après la naissance du Sauveur selon notre calendrier, nous célébrerons aussi le 1700° anniversaire du premier grand Concile œcuménique, le Concile de Nicée, réunion de tous les évêques convoqués par l’empereur Constantin qui avaient pu rejoindre Nicée, aujourd’hui ville de Turquie.
9. Ce n’est pas une coïncidence anecdotique : il y a un lien entre l’Espérance à laquelle invite le jubilé et le concile de Nicée. En effet, la question qui agitait l’Église en l’an 325, au moment du concile, garde une profonde actualité. Quelle était-elle ? Il s’agissait de préciser l’identité de Jésus. Au IVème siècle, par décision de l’empereur Constantin, le christianisme était devenu une religion autorisée. Il apparaît alors que les manières de comprendre qui est vraiment Jésus étaient différentes. Certains chrétiens, notamment sous l’influence d’Arius, prêtre d’Alexandrie en Égypte, niaient sa divinité. Que Dieu « prenne chair », se fasse homme, ne leur semblait pas digne de l’image qu’ils se faisaient de Dieu. Ils voulaient préserver l’absolue transcendance de Dieu, au prix d’une méconnaissance de Jésus lui-même.
10. Les évêques réunis à Nicée ont alors affirmé la « consubstantialité » de Jésus-Christ avec le Père. Ce qui se traduit, dans la profession de foi dite de Nicée-Constantinople, par cette formule que nous récitons sans peut-être en mesurer suffisamment la portée : « Il est Dieu né, né de Dieu, lumière née de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu. Engendré non pas créé, consubstantiel au Père (…) ». La formule « consubstantiel au Père » a été choisie pour dire la relation de Jésus au Père. Quoique distincts, le Père et le Fils partagent une même « substance » divine. Cette précision du Credo n’enferme évidemment pas le mystère de Dieu, infiniment plus grand que nos pauvres mots, dans une définition. Mais elle écarte l’idée que Dieu le Père aurait envoyé un être intermédiaire, un ange supérieur ou un sur-homme, pour nous sauver. Non : Dieu lui-même, Dieu au sens le plus haut de ce terme, vient à nous en Jésus, pour nous sauver. En nous gardant fidèles à ce que Jésus a révélé de lui-même, de son Père et de l’Esprit, la profession de foi protège ce mystère contre notre tentation de le réduire en l’adaptant aux capacités limitées de notre raison et à nos schémas sur Dieu. Il ne s’agit donc pas d’une pure querelle de mots : il en va de la vérité de notre foi et donc de la vérité de notre salut.
Enjeu et actualité de Nicée
11. L’affirmation de Nicée apporte quelque chose de proprement révolutionnaire quant à l’image de Dieu, à notre compréhension de l’homme, de l’Église et de son rapport au monde. C’est précisément pourquoi cette affirmation a été combattue : le courant arien a été très puissant au IV° siècle et la « tentation arienne » persiste, peut-être inconsciemment, dans bien des images assez répandues d’un Dieu dont la transcendance interdit une réelle proximité avec l’humanité.
12. Selon une telle perspective, Jésus reste un admirable modèle à imiter, porteur de valeurs, mais puisqu’il n’est plus reconnu comme Dieu, le mystère pascal n’est plus œuvre divine et, par sa mort et sa résurrection, Jésus ne nous communique pas la vie divine. Le mystère de la sainte Trinité s’estompe alors : l’éternelle communion d’amour des trois personnes est remplacée par le monothéisme habituel d’un Dieu solitaire. Or, dans le paysage des grandes religions dites révélées, l’exception chrétienne tient à ce point central de notre foi, affirmé à Nicée : l’homme Jésus est Dieu. Cette affirmation, unique dans l’histoire religieuse de l’humanité, nous permet de croire que le Fils, Personne de la Trinité, a réellement offert sa vie sur la Croix pour le salut de tous. Quelqu’un qui est Dieu, envoyé par Dieu, le Fils éternel, s’est humilié pour venir à nous et pour nous sauver de la mort et du péché.
13. Dieu fait homme en Jésus ne nous considère ni de haut, ni de loin, ni de manière impersonnelle. Sans cesser d’être Dieu, il ne craint pas de s’abaisser jusqu’à assumer notre humanité et à prendre sur lui notre faiblesse et nos péchés, pour nous en délivrer et nous restaurer dans l’harmonie où il nous avait établis, avec lui, entre nous et avec toute la création. En Jésus aboutit un grand mouvement qui traverse toute l’histoire biblique : Dieu ne vient pas tant à nous comme sacré, séparé, immuable, intouchable, mais comme le « trois fois Saint », l’Au-delà de tout, l’Éternel, qui, en Jésus-Christ, vient vers les pécheurs pour les réconcilier, les guérir, les associer au mouvement de son amour. La récente encyclique du Pape François, Dilexit nos, Il nous a aimés, sur « l’amour humain et divin du Cœur de Jésus-Christ » montre comment la tradition spirituelle du « cœur » a été et demeure une manière très appropriée de traduire la révélation de cette immense charité : « Allons vers le Cœur du Christ, le centre de son être qui est une fournaise ardente d’amour divin et humain et qui est la plus grande plénitude que l’homme puisse atteindre ».
14. En Jésus, nous contemplons en effet l’abîme d’amour et de miséricorde du Père pour nous, pleinement révélé par la vie, l’enseignement et le mystère pascal de son Fils. Chacun peut alors faire sienne l’extraordinaire découverte de saint Paul : « Il m’a aimé et s’est livré pour moi » (Ga 2, 20) ; et comprendre l’affirmation de l’Apôtre Pierre, rempli de l’Esprit-Saint, à propos de Jésus : « En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver. » (Ac 4, 12).
15. Professer la foi de Nicée, reçue dans l’Église, entraîne nécessairement une nouvelle façon de prier et de vivre : « En réalité, pour connaître le Seigneur, il ne suffit pas de savoir quelque chose sur Lui, mais il est nécessaire de le suivre, de se laisser toucher et changer par son Évangile ». Le Saint Pape Jean-Paul II invitait à « garder le regard fixé sur Jésus, visage humain de Dieu et visage divin de l’homme ». Reconnaissons-nous vraiment que Dieu se révèle sur le visage de Jésus : « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14, 9) ? En tirons-nous les conséquences ? Laissons-nous ce visage s’imprimer en nous, de sorte que notre regard sur les autres, sur tous les autres, et notre attitude vis à vis d’eux soit ceux du Christ lui-même ? L’Alliance nouvelle et éternelle, que le prophète Jérémie a annoncée (Jr 31, 31) et que Jésus, vrai Dieu et vrai homme, inaugure, introduit une nouveauté inouïe dans notre relation à Dieu et aux autres.
16. L’univers, par conséquent, n’est plus organisé selon les catégories du pur et de l’impur. Tout peut être pur pour ceux et celles qui se convertissent toujours à la suite du Christ. La quête de Dieu ne se résume pas à éviter ce qui est interdit et à faire tout ce qui est permis ; elle consiste à chercher le visage de Jésus, à se laisser transformer par sa grâce, afin de participer de plus en plus à l’amour de Dieu manifesté dans le Christ.
17. Sur ce chemin, la prière de l’Église est un exact reflet et la continuité de ce grand mystère de l’incarnation. Dieu entré dans l’histoire y demeure présent d’une manière éminente dans des gestes et des paroles qui actualisent la promesse de Jésus : « Je suis avec vous tous les ours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). La foi de Nicée donne de redécouvrir en notre liturgie la source et le sommet de la présence vivante de Celui qui a voulu naître parmi nous, pauvre et humble. Il n’est pas un Dieu lointain agissant par des paroles et des gestes magiques, il est le Dieu qui marche avec nous dans l’humilité de notre humanité, à laquelle il continue de s’unir par amour. « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux » (Mt 18, 20). Cette promesse se réalise également dans les humbles églises de nos villages et dans nos magnifiques cathédrales.
18. Parce que nous croyons, avec sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, que « le Royaume de Dieu est au-dedans de nous», nous sommes stimulés à transformer le monde par la puissance de l’Évangile, non pas à la manière des hommes ou de quelque système politique que ce soit, mais à la manière du Fils de Dieu venu pour sauver toute l’humanité : offrir sa vie par amour.
Le chrétien témoin de la joie du Salut pour tous
19. Aussi, en ce jubilé de l’Espérance, voulons-nous vous inviter à redécouvrir profondément que « la joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus » et que « ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement». Le Jubilé ravivera notre foi au Christ Sauveur, « venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 9, 10).
20. Même si « le monde a de la haine » contre nous (cf. Jn 15, 18), nous résisterons à la tentation de nous protéger de lui, de nous en séparer, voire de prendre nous-mêmes en haine ce monde « prisonnier du péché » (Ga 3, 22). Plutôt que de choisir la confrontation, nous nous rappellerons que « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a envoyé son Fils pour le sauver » (Jn 3, 16). Si nous devons dénoncer ce qui, dans ce monde et dans la culture contemporaine est déshumanisant, contraire à l’Évangile et à la dignité humaine, nous le ferons courageusement, avec douceur et respect (cf 1 P 3, 16), sans omettre de commencer par le repérer dans notre propre cœur. Mais nous ne rêverons pas d’un monde idéal où tous reconnaîtraient Jésus et suivraient ses voies sans hésiter et sans errer. Entraînés par Jésus, au contraire, nous assumerons le fait de vivre dans un monde marqué par le refus et le rejet, dans la confiance et l’espérance que ce monde-là, parce que Dieu vient à lui pour de vrai, pourra être transformé de l’intérieur.
21. À ce monde ci, nous voulons donc avant tout annoncer l’Évangile, pour lequel nous sommes envoyés dans la puissance de l’Esprit-Saint. Nous sommes « un peuple destiné au salut, pour annoncer les merveilles de Celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 P 2, 9). Nul ne peut être exclu de cette annonce évangélique, dont la foi de Nicée est l’expression toujours authentique. A tous, nous annonçons ces merveilles, car « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés » (1 Tm 2, 4). Tous sont appelés à entrer dans l’Alliance avec le Seigneur, à devenir ses disciples, à laisser sa miséricorde les relever à chaque chute et à vivre dans la communion avec lui à tout jamais. Au festin du Royaume, tous sont appelés et cette joyeuse Espérance ne déçoit jamais (cf. Rm 5, 5). Ne nous laissons pas voler notre Espérance !
22. La foi de Nicée dévoile donc l’incomparable figure du Christ dans la profondeur de son mystère et par là, la grandeur et la beauté de la vocation humaine. Des générations de chrétiens ont partagé cette foi. Par Jésus-Christ en effet, avec Lui et en Lui, dans l’Esprit qu’Il a promis, depuis deux millénaires, une multitude de saints, depuis la Vierge Marie sa Mère, jusqu’aux innombrables saints « de la porte d’à côté 10», en passant par les saints canonisés ou béatifiés, ont laissé ici-bas leur sillage lumineux et brillent au Ciel d’un éclat définitif. Les saints réalisent l’humanité la plus accomplie. Les mots de feu de Bernanos nous sont adressés : « Qui ne rougirait (…) de les laisser poursuivre seuls leur route immense ? Qui voudrait perdre sa vie à ruminer le problème du mal, plutôt que de se jeter en avant ? Qui refusera de libérer la terre ? ».
23. A chaque siècle de la vie de l’Église, par la grâce du baptême et le don de l’Esprit-Saint reçu à la confirmation, les saints ont suivi Jésus, en authentiques disciples-missionnaires, car un disciple du Christ est nécessairement missionnaire. Il se sait envoyé par Dieu, pour porter en ce monde quelque chose de sa bonté et de sa lumière. Telle est encore aujourd’hui notre vocation de baptisés. Jésus ne nous demande pas de défendre des valeurs, il ne nous demande pas de le défendre lui-même, qui ne s’est pas défendu à l’Heure ultime. Il nous a appelés à le suivre, non pas pour mourir cependant, mais pour vivre, maintenant et à jamais. Cet appel passe par une charité qui dépasse nos réflexes humains. Son sommet, manifesté sur la Croix, est l’amour des ennemis : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34).
24. Le Jubilé de l’Espérance et l’anniversaire de Nicée nous replacent devant la fascinante beauté de Dieu qui s’incarne, qui s’abaisse et sollicite notre liberté. Sa toute-puissance est celle d’un Amour « plus grand que notre cœur » (cf 1 Jn 3, 20). Selon sa promesse : « J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair » (Ez 36, 26), dans sa Miséricorde, il nous délivre du mal, nous apprend à aimer généreusement, universellement, maintenant et jusqu’à la joie définitive du Royaume, parfait accomplissement de tous nos désirs et éternelle jubilation !
Artisans de l’unité du genre humain, avec nos frères chrétiens
25. Pour cette année jubilaire, un beau signe de la Providence est donné : en 2025, la date de Pâques, dont le concile de Nicée, déjà, s’était préoccupé, sera la même (dimanche 20 avril) pour les catholiques, les protestants et les orthodoxes. La plupart des chrétiens du monde rendront ensemble témoignage au Christ ressuscité, « premier né d’entre les morts » (Col 1, 18), « ainé d’une multitude de frères » (Rm 8, 29) ! Que ce signe du calendrier soit un prélude à l’unité des disciples du Christ et par elle à celle du genre humain, pour un monde réconcilié dans la fraternité, qui attend la participation de chacun de nous ! Quelle joie de nous y engager humblement et avec espérance.
Saint Jubilé !
26. Les trompettes du jubilé de l’Espérance vont retentir. Nous, vos évêques, certains que « les bontés de Dieu ne sont pas épuisées, mais se renouvellent chaque matin » (Lm. 3, 22-23), au nom de notre mission de successeurs des Apôtres, vous invitons tous, jeunes et vieux, malades et bien portants, familles, consacrés, célibataires, croyants de toutes sensibilités, forts de nos richesses si variées, à vivre de cette Espérance fondée en Jésus-Christ. Répondons ensemble au magnifique et enthousiasmant appel à la sainteté, que nous adresse notre beau Dieu, trois fois saint, Père, Fils et Saint-Esprit !
14/11/2024
Le Pape François est revenu sur la place Saint-Pierre pour l'audience générale habituelle et, poursuivant le cycle de catéchèse sur l'Esprit Saint, il s'est attardé aujourd'hui sur la piété mariale, un moyen, avec les sacrements, la prière et la Parole, par lequel la troisième Personne de la Trinité « accomplit son œuvre de sanctification dans l'Église ».
Citant la célèbre expression « Ad Iesum per Mariam », c'est-à-dire à Jésus par Marie, le Souverain Pontife a rappelé que c'est précisément elle qui « nous prend par la main et nous conduit à Jésus ». La Vierge ne se montre jamais elle-même, elle montre toujours son Fils. Voilà ce qu'est la piété mariale ».
Et grâce à cette attitude, associée aux mots simples et peu nombreux prononcés par la Vierge, Marie peut être " connue et lue par tous les hommes ", même par ceux qui ne peuvent pas lire de livres de théologie, par ces " petits " à qui Jésus dit que les mystères du Royaume, cachés aux sages, sont révélés ".
Marie, a souligné l'évêque de Rome, « est celle qui a dit 'oui' à Dieu et qui, par son exemple et son intercession, nous pousse à lui dire aussi notre 'oui', chaque fois que nous sommes confrontés à une obéissance à accomplir ou à une épreuve à surmonter ».
Le Pape a ensuite rappelé que la Vierge Marie et l'Esprit Saint ont « un lien unique et éternellement indestructible qui est la personne même du Christ ». En effet, « l'évangéliste Luc souligne délibérément la correspondance entre la venue de l'Esprit Saint sur Marie à l'Annonciation et sa venue sur les disciples à la Pentecôte, en utilisant des expressions identiques dans les deux cas ».
Pour être plus clair, le Pontife a cité les mots que Saint François d'Assise a écrits dans une prière où il saluait la Vierge comme « fille et servante du Roi très haut, du Père céleste, mère du très saint Seigneur Jésus-Christ, épouse de l'Esprit Saint ». « Fille du Père, Mère du Fils, Épouse de l'Esprit Saint ! On ne peut pas illustrer la relation unique de Marie avec la Trinité avec des mots plus simples » , a déclaré le Pape en guise de conclusion :
« Comme toutes les images, celle d'épouse de l'Esprit Saint ne doit pas être absolutisée, mais prise pour la quantité de vérité qu'elle contient, et c'est une très belle vérité. Elle est l'épouse, mais elle est avant tout la disciple de l'Esprit Saint. Apprenons d'elle à être dociles aux inspirations de l'Esprit ».
13/11/2024
Le christianisme, en prônant l'amour du prochain et l'égalité de tous devant Dieu, a progressivement érodé les fondements idéologiques de l'esclavage. C'est un véritable changement de paradigme.
Le christianisme, en prônant l'amour du prochain et l'égalité de tous devant Dieu, "que tous les hommes sont frères dans le Christ", a progressivement érodé les fondements idéologiques de l'esclavage.
La transformation des mentalités a précédé les changements législatifs. L'Église par un processus graduel a utilisé différents moyens, comme la promotion du servage, la paix de Dieu, la valorisation du travail manuel et la canonisation d'esclaves.
Le christianisme, en rupture avec d'autres civilisations a été unique en considérant l'esclavage comme un péché, contrairement à d'autres cultures qui l'acceptaient comme une pratique normale.
Malgré tout, le retour de l'esclavage dans certaines colonies à partir de la Renaissance montre que les progrès réalisés pouvaient être remis en question par des influences extérieures.
En conclusion, ce livre souligne que le christianisme a joué un rôle fondamental dans l'abolition de l'esclavage en Occident, en transformant les mentalités et en offrant un cadre moral pour lutter contre cette pratique.
12/11/2024
Quoique…l’opinion grognant fort, voici qui pourrait pousser sa chère épouse, intuitive et maternelle, à faire preuve de son autorité de professeur de théâtre. Qualité incontestable en politique.
Mais ce n’est pas tout, une grande fiesta populaire semble se profiler à l’horizon. Aurons-nous droit aux pom pom girls et au défilé du showbiz ? Le programme sera fourni sous peu.
Ainsi, Arielle Dombasle pourra assister à cette parade mondaine en mini jupe ultra-courte dans une église comme elle le fit la semaine dernière, mais cette fois-ci sans subir les foudres du sacristain. Il faut préciser - pur hasard - que notre jouvencelle avait choisi d’aller se recueillir à St Nicolas du Chardonnet…
19/11/24
Le débat sur la fin de vie fait une fois de plus surface en France. Alors que l’Assemblée nationale s’apprête à reprendre l’examen du texte sur la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté en janvier 2025, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a exprimé son désaveu de cette législation.
19/11/24
Les États généraux du patrimoine religieux, dont le compte rendu a été publié, lundi 18 novembre, confirment une tendance en forte hausse de la désacralisation des édifices religieux en France. Entre 2015 et 2023, 274 édifices cultuels ont été désacralisés dans 87 diocèses (sur 94 diocèses au total, sept n’ont pas répondu à l’enquête). Actuellement, 1 679 édifices sont fermés à l’année.
18/11/24
Dans l’émission En Quête d’esprit, Aymeric Pourbaix et Véronique Jacquier reçoivent :
Abbé Henri VALLANÇON, Bibliste & professeur au séminaire de Rennes
P. Étienne MÉTÉNIER, prêtre de la communauté des béatitudes
Hervé JOACHIM, consultant
17/11/24
L'évêque Strickland a choisi de se battre en dehors de la réunion des évêques américains : il a affronté l'expansion de Babylone. Certains pourraient le qualifier de « fou », mais, tel un vrai prophète, il s'est blotti près du Christ au corps brisé, portant sa croix sur ses épaules.
16/11/24
Jonathan et David, le centurion et le serviteur : le néo-prédicateur du pape promeut une exégèse biblique imaginative pour normaliser l'homosexualité. La proximité importante avec le Père Rupnik et le Centre Aletti. Un autre point pour "l' équipe supplicans de Fiducia ".
La Nuova Bussola
14/11/24
Dans moins d'un mois, Notre-Dame de Paris se révèlera de nouveau dans toute sa splendeur au monde entier. Thomas Jolly n'a pas été retenu pour la liturgie, on respire !
Les grandes lignes des cérémonies d'ouverture ici sur Aleteia.
14/11/24
Extrait d’un entretien donné par Aymeric Pourbaix dans le JDD, à l’occasion du centième anniversaire de l’hebdomadaire France catholique :
13/11/24
Finalement, le président de la République s’exprimera «sur le parvis», ce qu’a confirmé mercredi l’archevêque de Paris Monseigneur Ulrich, de façon à ne pas faire d’entorse à la loi de 1905, qui prévoit une stricte séparation entre l’Église et l’État ; ni à la tradition, qui veut que les prises de parole politiques se tiennent hors les lieux de culte.
Dans son intervention, le chef de l’État «remerciera tous ceux qui ont contribué à sauver Notre-Dame et à la restaurer», fait-on savoir dans son entourage.
Une cérémonie liturgique est prévue le samedi 7 décembre, avant une messe le lendemain. Emmanuel Macron entend prononcer un discours assez court.
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13/11/24
Licenciée pour avoir refusé le vaccin contre le COVID-19 en raison de ses convictions religieuses, Lisa Domski a obtenu gain de cause devant la Cour fédérale de Detroit. Le jury a condamné Blue Cross Blue Shield of Michigan à lui verser 12,7 millions de dollars.
12/11/24
Dans une interview accordée au média italien Il Tempo le 9 novembre dernier , le cardinal Gerhard Ludwig Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, revient sur l’impact de l’élection de Donald Trump et sur la manière dont les catholiques américains ont contribué à sa victoire.
10/11/24
L'opéra urbain « La Porte des ténèbres » qui a occupé les rues de Toulouse du 25 au 27 octobre, n'a pas fait l'unanimité comme disait le souhaiter son directeur artistique. Issu du festival « Hellfest » (fête de l'enfer) de Clisson (Loire-Atlantique), il cumule des symboles sataniques que dénoncent les Églises chrétiennes, catholique et protestante.