Le blog du Temps de l'Immaculée.

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La « droite » et la « gauche » ont-elles leur place dans l’Église catholique ?

17/10/2025

La « droite » et la « gauche » ont-elles leur place dans l’Église catholique ?

Les divisions partisanes profondĂ©ment ancrĂ©es aux États-Unis ont rĂ©cemment pris une tournure violente. Les affiliations politiques rĂ©vĂšlent des visions contradictoires de l'avenir du pays et, de plus en plus, de la vie humaine elle-mĂȘme.

 

La libertĂ© est-elle absolue et doit-elle progresser quelles qu'en soient les consĂ©quences ? Ou existe-t-il des vĂ©ritĂ©s et des biens fondamentaux qui doivent ĂȘtre prĂ©servĂ©s et respectĂ©s ?

 

Nous parlons souvent de la division fondamentale entre ces positions générales de droite et de gauche, de conservatrice et de libérale, comme étant uniquement politique, sans réaliser le lien catholique surprenant avec leur origine.

 

Il est courant d'entendre les catholiques s'opposer Ă  l'utilisation d'Ă©tiquettes droite-gauche et conservatrices-libĂ©rales dans l'Église. NĂ©anmoins, il est impossible de nier l'existence de factions qui se sont largement dĂ©veloppĂ©es dans ce sens. Les factions ne sont pas nouvelles, bien sĂ»r, comme l'a clairement expliquĂ© saint Paul aux Corinthiens : « D'abord, lorsque vous vous rĂ©unissez en Église, j'apprends qu'il y a des divisions parmi vous ; et je le crois en partie, car il faut qu'il y ait des divisions parmi vous, afin que soient reconnus parmi vous les vĂ©ritables » (1 Co 11, 18-19). Les controverses sur la doctrine, la liturgie et la morale tendent Ă  diviser en deux factions principales, et les Ă©tiquettes conservatrices et libĂ©rales reflĂštent, de maniĂšre gĂ©nĂ©ralement prĂ©cise, les positions de prĂ©servation ou d'innovation.

 

Les divisions contemporaines au sein de l'Église, bien que diffĂ©rentes des camps politiques, convergent souvent de maniĂšre surprenante. Cette rĂ©alitĂ© a rĂ©cemment pris le devant de la scĂšne lorsqu'une figure majeure du camp catholique progressiste, le cardinal Blaise Cupich, a suscitĂ© une vive controverse en cherchant Ă  honorer un homme politique dĂ©mocrate, le sĂ©nateur Dick Durbin, auteur d'un long historique de soutien Ă  l'avortement. En revanche, les ecclĂ©siastiques engagĂ©s dans la dĂ©fense de la vie humaine, du mariage et de la libertĂ© religieuse trouvent souvent des alliĂ©s au sein du Parti rĂ©publicain. D'ailleurs, trois Ă©vĂȘques amĂ©ricains siĂšgent actuellement Ă  la Commission sur la libertĂ© religieuse du prĂ©sident Trump. Compte tenu des dynamiques internes et externes Ă  l'Église, les distinctions « gauche-droite » ou « libĂ©ral-conservateur » ne doivent pas ĂȘtre Ă©cartĂ©es comme inapplicables ou hors de propos.

 

Les Ă©tiquettes politiques « droite » et « gauche » remontent Ă  la RĂ©volution française, notamment Ă  l'AssemblĂ©e nationale, oĂč les reprĂ©sentants se plaçaient Ă  droite ou Ă  gauche du prĂ©sident de l'AssemblĂ©e, selon qu'ils soutenaient les droits du roi (la droite), la position de la majoritĂ© des catholiques, ou l'abolition de la monarchie (la gauche) et, par consĂ©quent, les droits de l'Église. AprĂšs la chute du roi, ceux qui Ă©taient considĂ©rĂ©s comme de droite Ă©taient favorables Ă  une restauration de l'Ancien RĂ©gime, tandis que la gauche continuait de prĂŽner une libĂ©ralisation accrue de la sociĂ©tĂ© selon des principes rĂ©publicains ou dĂ©mocratiques.

 

Cette division politique avait une Ă©norme signification religieuse, car un camp avançait la notion française de laĂŻcitĂ© (la suppression de tout rĂŽle public de l'Église) et la lĂ©galisation du divorce, tandis que l'autre cherchait Ă  restaurer l'union du trĂŽne et de l'autel.

 

AprĂšs la RĂ©volution française, les papes ont soutenu la restauration des monarques catholiques et ont mĂȘme sanctionnĂ© les prĂȘtres qui prĂŽnaient la dĂ©mocratie. Le concile Vatican II, cependant, a permis une rĂ©habilitation des catholiques affichant des positions associĂ©es au libĂ©ralisme politique en favorisant une plus grande ouverture au monde moderne. Vatican II a largement enterrĂ© la traditionnelle division droite-gauche entre catholiques, qui avaient soutenu soit la restauration de la monarchie, soit la dĂ©mocratie moderne (bien que le mot « dĂ©mocratie » n'apparaisse pas dans ses documents).

 

Le clivage droite-gauche des derniĂšres dĂ©cennies se situe dĂ©sormais principalement entre ceux qui soutiennent les valeurs traditionnelles de la dĂ©mocratie moderne (la nouvelle droite) et ceux qui continuent Ă  pousser la rĂ©volution contre toute forme d’autoritĂ© et de moralitĂ© traditionnelles (la nouvelle gauche).

 

Vatican II a cependant créé une nouvelle forme de clivage droite-gauche, assez liĂ©e Ă  l'usage antĂ©rieur. D'un cĂŽtĂ©, on trouve le mouvement conservateur ou traditionaliste, qui met l'accent sur la continuitĂ© avec la tradition de l'Église antĂ©rieure au Concile, notamment en ce qui concerne la liturgie. De l'autre, les progressistes mettent l'accent sur l'ouverture Ă  la culture moderne, façonnĂ©e par la dĂ©mocratie moderne et son attachement Ă  la libertĂ©.

 

Le pape BenoĂźt XVI avait sa propre maniĂšre de caractĂ©riser deux hermĂ©neutiques (interprĂ©tations) concurrentes de Vatican II, caractĂ©risĂ©es d'une part par « la discontinuitĂ© et la rupture », qui « ont souvent bĂ©nĂ©ficiĂ© de la sympathie des mĂ©dias, ainsi que d'un courant de la thĂ©ologie moderne ». D'autre part, il identifie une « hermĂ©neutique de la rĂ©forme », caractĂ©risĂ©e par « le renouveau dans la continuitĂ© de l'unique sujet-Église que le Seigneur nous a donnĂ© » (Discours Ă  la Curie romaine, 22 dĂ©cembre 2005).

 

Ce clivage existe bel et bien et influence la maniĂšre dont beaucoup dĂ©finissent leurs prioritĂ©s au sein de l'Église. Souvent, ceux qui se consacrent Ă  la prĂ©servation de la tradition thĂ©ologique de l'Église cherchent Ă©galement Ă  dĂ©fendre les valeurs fondamentales de la vie et de la famille. Ceux qui prĂŽnent la rupture en matiĂšre de doctrine et de morale privilĂ©gient souvent la justice sociale aux autres enjeux.

 

Les factions sont peut-ĂȘtre inĂ©vitables, voire nĂ©cessaires, comme l'a concĂ©dĂ© Paul. Les catholiques doivent prendre position sur des questions urgentes : sociales, comme le vote, et spirituelles, comme la recherche d'une nouvelle paroisse. Nombre d'entre eux sont prĂȘts Ă  quitter leur paroisse territoriale pour des options plus traditionnelles ou contemporaines. À une Ă©poque de changement, oĂč tout semble fluctuer, les catholiques sont confrontĂ©s Ă  deux choix majeurs : camper sur leurs positions ou suivre le courant du changement.

 

 

Le Corps du Christ, cependant, ne peut ĂȘtre divisĂ© dans son essence. Des factions peuvent exister en raison de la faiblesse humaine, bien qu'il n'y ait qu'« un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptĂȘme » (ÉphĂ©siens 4:5). MĂȘme si nous prenons position, travaillons avec des personnes partageant les mĂȘmes idĂ©es et nous opposons au mal, nous devons le faire en tant que chrĂ©tiens qui transcendent les partis politiques. Plus qu'un appel Ă  « s'entendre », nous avons besoin d'un engagement primordial envers le Christ qui transcende les divisions et les autres allĂ©geances. Les BĂ©atitudes offrent un chemin concret pour transcender les factions et s'Ă©lever au-dessus des querelles, aussi importantes soient-elles. Nous serons bĂ©nis si nous recherchons le Royaume avant tout, faisons la paix, restons doux et misĂ©ricordieux et souffrons pour la justice plutĂŽt que de riposter ou de chercher vengeance.

 

R. Jared Staudt, PhD, est directeur du contenu d'Exodus 90 et enseignant pour la section laĂŻque du sĂ©minaire Saint-Jean-Marie Vianney. Il est l'auteur de « Words Made Flesh: The Sacramental Mission of Catholic Education » (CUA Press, 2024), « How the Eucharist Can Save Civilization » (TAN), « Restoring Humanity: Essays on the Evangelization of Culture » ​​(Divine Providence Press) et « The Beer Option » (Angelico Press), ainsi que rĂ©dacteur en chef de « Renewing Catholic Schools: How to Regain a Catholic Vision in a Secular Age » (Catholic Education Press). Lui et son Ă©pouse Anne ont six enfants et il est oblat bĂ©nĂ©dictin.

«La France doit retrouver le chemin de l’unité» selon Louis de Bourbon

17/10/2025

«La France doit retrouver le chemin de l’unité» selon Louis de Bourbon

La Révolution, un «Récit Fondateur Macabre»
L'auteur commence par commĂ©morer la «dĂ©capitation de [son] aĂŻeule la Reine Marie-Antoinette» et dĂ©nonce, en faisant rĂ©fĂ©rence Ă  la cĂ©rĂ©monie d'ouverture des J.O., le fait que les assassinats du Roi et de la Reine servent encore de «moments fondateurs» et d'«actes paroxystiques pour un peuple soi-disant rĂ©gĂ©nĂ©ré». Il pointe le paradoxe de vouloir «faire peuple [...] autour de cet acte : l’assassinat d’une mĂšre, d’une femme, d’une personne d’origine Ă©trangĂšre» Ă  notre Ă©poque.

Il critique Ă©galement les gouvernants qui, tout en honorant des figures comme Robert Badinter, semblent «s’enorgueillir de la suppression de la peine de mort» et s'accrochent Ă  une «culture de la mort (euthanasie, avortement), Ă  des souvenirs de destruction» plutĂŽt que d'Ă©voquer «des figures inspirantes, des moments de grandeur ou des rĂ©fĂ©rences communes qui ont fait la grandeur et la noblesse de notre pays».

 

Une Révolution Inachevée et Destructrice
Pour Louis de Bourbon, l'Ɠuvre rĂ©volutionnaire est encore Ă  l'Ɠuvre. Il affirme avec force que «La RĂ©volution n’est pas finie». Il y voit une volontĂ© persistante de «dĂ©truire, veulent encore saccager, veulent encore purifier notre pays de ses racines», citant en exemple «la laĂŻcisation du calendrier scolaire, les luttes rĂ©centes autour des croix, la destruction de notre patrimoine religieux». Ces actions, selon lui, visent Ă  effacer «tout ce qui a fait l’unitĂ© des peuples de France».

 

Retrouver l'Unité par le «Beau et le Bon»
En conclusion, le prĂ©tendant propose de «briser ce cycle» de divisions et de destructions. Il exhorte les Français Ă  «Retrouver le chemin de l’unitĂ©, retrouver la culture de ce qui fĂ©dĂšre par le beau et le bon». L'objectif est de puiser dans l'histoire ce qui est «vivificateur, d’inspirant et de pacificateur» afin d'affronter sereinement l'avenir.

Il suggĂšre qu'il est peut-ĂȘtre temps de «retrouver le chemin d’un rĂ©gime source d’unitĂ©, en paix avec son passĂ©, et solidement arrimĂ© Ă  l’histoire millĂ©naire de la France» pour faire face aux «épreuves actuelles». En somme, sa tribune est un plaidoyer pour une rĂ©conciliation nationale qui passe par la réécriture du rĂ©cit historique, en se dĂ©tachant des figures et des Ă©vĂ©nements rĂ©volutionnaires qu'il juge fondateurs de divisions.

Ordo ab chaos : l’ordre naüt du chaos

16/10/2025

Ordo ab chaos : l’ordre naüt du chaos

Mais parlait-il seulement de nos services hospitaliers ?

 

Car pour ce qui est du chaos en gĂ©nĂ©ral, nous sommes aujourd’hui particuliĂšrement bien servis en France. Mais bizarrement, un chaos bien organisĂ© oĂč mĂȘme les oppositions sont contrĂŽlĂ©es. « LFI » parle de motions de censure sans jamais les voter, et le « Rassemblement National » agite la menace de la destitution sans jamais la provoquer. Les gouvernements se succĂšdent sans rĂ©gler le moindre problĂšme, et au milieu de cette cacophonie bien orchestrĂ©e notre prĂ©sident trace sa route sans la moindre anicroche.

 

Pourtant, direz-vous, ses principaux soutiens semblent le lĂącher : Gabriel Attal ne le comprend plus, Édouard Philippe le supplie de dĂ©missionner, mĂȘme les mĂ©dias de propagande se mettent Ă  le critiquer. Serait-il allĂ© trop loin, ou a-t-il simplement terminĂ© le boulot pour lequel il avait Ă©tĂ© placĂ© lĂ  ?

 

Tout rĂ©cemment, en marge de l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l’ONU qui se tenait le 24 septembre Ă  New-York, Emmanuel Macron a reçu le prix du « Citoyen du monde » qui se veut ĂȘtre une distinction pour des dirigeants engagĂ©s Ă  relever des dĂ©fis mondiaux.

 

Quand on sait que ce prix honorifique lui a Ă©tĂ© remis par Larry Fink, le PDG de BlackRock, on comprend mieux de qui Emmanuel Macron est la marionnette. Mais surtout, cette marque de reconnaissance de la part des « Grands » de ce monde laisse supposer qu’il a terminĂ© le travail pour lequel il avait Ă©tĂ© recrutĂ© !

 

Place à présent à son successeur que les médias de propagande nous vendrons trÚs bientÎt comme « Le nouvel homme providentiel ».

Face à un tel spectacle, mais surtout face à un tel niveau de manipulation des populations, on serait en droit de baisser les bras, refusant de participer à une telle mascarade, abandonnant la France et les français à leur triste sort !

 

Pourtant, dans le dernier numéro de France Catholique, un article intitulé « Les contemplatifs portent le monde » nous rappelle ces vérités essentielles :

« Les contemplatifs sont aux pieds du PĂšre et intercĂšdent pour toute l’humanitĂ©. Bien que cloĂźtrĂ©s, ils sont trĂšs au courant de la vie de l’Église et de la sociĂ©tĂ© qu’ils portent totalement dans la priĂšre. »
Sans forcĂ©ment aller jusqu’à s’enfermer dans un monastĂšre, chaque chrĂ©tien peut ainsi agir pour le bien de la nation. MĂȘme si nos dirigeants actuels nous font honte, nous pouvons toujours prier pour le rĂ©veil de leur conscience C’est ce que conseillait l’apĂŽtre Paul Ă  son jeune compagnon TimothĂ©e :
« J’exhorte Ă  faire des priĂšres, des supplications, des actions de grĂąces, pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont Ă©levĂ©s en dignitĂ© afin que nous menions une vie paisible et tranquille en toute piĂ©tĂ© et honnĂȘtetĂ©. Cela est bon et agrĂ©able devant Dieu. »

 

Et si la situation en France devait empirer au point de nous empĂȘcher de vivre une vie paisible et tranquille, ne perdons jamais de vue que notre royaume de cƓur n’est pas de ce monde : nous sommes dans le monde, mais nous ne sommes pas du monde !

 

De tous temps, en tous lieux, des chrĂ©tiens ont traversĂ© des situations souvent difficiles. Il n’y a rien de nouveau en cela, et en plus nous avons Ă©tĂ© prĂ©venus dĂšs notre premiĂšre lecture de l’évangile de Jean que nous aurions des tribulations dans le monde 


 

Tribune libre de Thierry Vitteau pour le SB

La plaidoirie du pape en faveur du respect de la vie et de l’identitĂ©

15/10/2025

La plaidoirie du pape en faveur du respect de la vie et de l’identitĂ©

Monsieur le Président ,

Je vous remercie pour vos aimables paroles et pour l’invitation Ă  venir ici, au Quirinal, un palais si Ă©troitement liĂ© Ă  l’histoire de l’Église catholique et Ă  la mĂ©moire de nombreux papes.

 

En tant qu’ÉvĂȘque de Rome et Primat d’Italie, il est important pour moi de renouveler, par cette visite, le lien fort qui unit le SiĂšge de Pierre au peuple italien que vous reprĂ©sentez, dans le cadre des relations bilatĂ©rales cordiales qui existent entre l’Italie et le Saint-SiĂšge, profondĂ©ment marquĂ©es par une amitiĂ© sincĂšre et une collaboration mutuelle efficace.

 

Il s'agit, aprĂšs tout, d'une union heureuse, ancrĂ©e dans l'histoire de cette pĂ©ninsule et dans la longue tradition religieuse et culturelle de ce pays. On en voit les signes, par exemple, dans les innombrables Ă©glises et clochers qui parsĂšment le paysage, souvent de vĂ©ritables trĂ©sors d'art et de dĂ©votion, oĂč la crĂ©ativitĂ© innĂ©e de ce peuple, alliĂ©e Ă  sa foi authentique et solide, nous a laissĂ© un tĂ©moignage d'une grande beautĂ© : artistique, certes, mais surtout morale et humaine.

 

Je saisis l'occasion de notre rencontre pour exprimer la profonde gratitude du Saint-SiÚge pour ce que les autorités italiennes ont fait et continuent de faire à l'occasion de divers événements ecclésiaux difficiles, centrés sur Rome et de résonance universelle.

 

Je voudrais exprimer ma gratitude particuliĂšre pour les efforts dĂ©ployĂ©s Ă  diffĂ©rents niveaux aprĂšs le dĂ©cĂšs de mon vĂ©nĂ©rĂ© prĂ©dĂ©cesseur, le pape François.  Ici mĂȘme, au Quirinal , il dĂ©clarait : « Mes racines sont dans ce pays » ( Discours lors de la visite officielle au PrĂ©sident de la RĂ©publique italienne , 10 juin 2017), et son amour pour la terre et le peuple italiens a certainement trouvĂ© ces jours-lĂ  un Ă©cho touchant et chaleureux, qui s'est Ă©galement manifestĂ© dans l'engagement profond et rĂ©flĂ©chi qu'il a pris lors du conclave qui a suivi pour l'Ă©lection du nouveau pontife.

 

Je voudrais une fois de plus vous exprimer mes sincĂšres remerciements, Monsieur le PrĂ©sident, ainsi qu'Ă  tout le pays, pour le bel exemple d'hospitalitĂ© et d'organisation efficace que l'Italie offre depuis des mois durant l'AnnĂ©e jubilaire, sous divers aspects – logistique, sĂ©curitĂ©, prĂ©paration et gestion des infrastructures et des services, et bien plus encore –, ouvrant les bras et montrant son visage hospitalier aux nombreux pĂšlerins qui affluent du monde entier. L'Église universelle cĂ©lĂšbre le  JubilĂ© de l'espĂ©rance . Le pape  François , dans la bulle  Spes non confindit , par laquelle il l'a annoncĂ© en mai 2024, a soulignĂ© l'importance de « prĂȘter attention au grand bien prĂ©sent dans le monde afin de ne pas cĂ©der Ă  la tentation de se croire submergĂ© par le mal et la violence » (n. 7). Je pense que la belle synergie et collaboration que nous vivons ces jours-ci constitue dĂ©jĂ  un signe d’espĂ©rance pour tous ceux qui viennent avec foi franchir la Porte Sainte et prier sur les tombeaux de Pierre et des ApĂŽtres.

 

Dans quelques annĂ©es, nous cĂ©lĂ©brerons le centenaire des  Accords du Latran . À cet Ă©gard, il me paraĂźt d'autant plus opportun de rĂ©affirmer l'importance de la distinction mutuelle entre ces domaines. C'est pourquoi, dans un climat de respect cordial, l'Église catholique et l'État italien collaborent pour le bien commun, au service de la personne humaine, dont la dignitĂ© inviolable doit toujours primer dans les processus de dĂ©cision et dans l'action, Ă  tous les niveaux, pour le dĂ©veloppement social, en particulier pour la protection des plus vulnĂ©rables et des plus dĂ©munis. À cette fin, je salue et encourage l'engagement mutuel Ă  fonder toute collaboration sur le  Concordat  de 1984 et dans son plein respect.

 

Comme il est malheureusement Ă©vident, nous vivons une Ă©poque oĂč, Ă  cĂŽtĂ© de nombreux signes d’espoir, de nombreuses situations de grave souffrance affectent l’humanitĂ© dans le monde entier et nĂ©cessitent des rĂ©ponses urgentes et clairvoyantes.

 

Le premier engagement que je voudrais rappeler Ă  ce propos est celui en faveur de la paix. De nombreuses guerres ravagent notre planĂšte, et en regardant les images, en lisant les nouvelles, en Ă©coutant les voix, en rencontrant les personnes qui en sont douloureusement affectĂ©es, les paroles de mes  prĂ©dĂ©cesseurs rĂ©sonnent avec force et force . Comment oublier l'avertissement irrĂ©futable, mais ignorĂ©, de  BenoĂźt XV pendant la PremiĂšre Guerre mondiale (cf.  Lettre aux chefs des peuples belligĂ©rants , 1er aoĂ»t 1917) ? Et, Ă  la veille de la Seconde, celui du vĂ©nĂ©rable  Pie XII  (cf.  Message radiophonique aux gouvernements et aux peuples en danger imminent de guerre , 24 aoĂ»t 1939) ? Regardons les visages de ceux qui sont bouleversĂ©s par la fĂ©rocitĂ© irrationnelle de ceux qui planifient sans pitiĂ© la mort et la destruction. Écoutons leur cri et rappelons-nous, avec saint  Jean XXIII , que « tout ĂȘtre humain est une personne, c'est-Ă -dire une nature douĂ©e d'intelligence et de libre arbitre ; il est donc sujet de droits et de devoirs qui dĂ©coulent immĂ©diatement et simultanĂ©ment de sa nature mĂȘme : droits et devoirs qui sont donc universels, inviolables, inaliĂ©nables » (Lettre encyclique  Pacem in terris , 11 avril 1963, n. 5). Je renouvelle donc mon appel pressant Ă  continuer d'Ɠuvrer pour le rĂ©tablissement de la paix dans toutes les parties du monde et Ă  cultiver et promouvoir toujours davantage les principes de justice, d'Ă©quitĂ© et de coopĂ©ration entre les peuples, qui en sont le fondement indispensable (cf. saint Paul VI,  Message pour la cĂ©lĂ©bration de la PremiĂšre JournĂ©e mondiale de la paix , 1er janvier 1968).

 

À cet Ă©gard, je tiens Ă  exprimer ma gratitude au gouvernement italien pour son engagement Ă  rĂ©pondre aux nombreuses situations difficiles liĂ©es Ă  la guerre et Ă  la pauvretĂ©, en particulier celles des enfants de Gaza, notamment en collaboration avec l'hĂŽpital Bambino GesĂč. Ces efforts constituent des contributions fortes et efficaces Ă  la construction d'une coexistence digne, pacifique et prospĂšre pour tous les membres de la famille humaine.

 

À cette fin, l'engagement commun que l'État italien et le Saint-SiĂšge ont toujours manifestĂ© et continuent de manifester en faveur du multilatĂ©ralisme est certainement bĂ©nĂ©fique. Il s'agit d'une valeur trĂšs importante. Les dĂ©fis complexes de notre Ă©poque rendent en effet plus que jamais nĂ©cessaires la recherche et l'adoption de solutions communes. Il est donc essentiel de mettre en Ɠuvre ces dynamiques et ces processus, en rappelant leurs objectifs initiaux, visant principalement Ă  rĂ©soudre les conflits et Ă  favoriser le dĂ©veloppement (cf.  François , Lettre encyclique  Fratelli tutti , 3 octobre 2020, 172), en favorisant un langage transparent et en Ă©vitant les ambiguĂŻtĂ©s susceptibles de provoquer des divisions (cf. Ibid.,  Discours aux membres du Corps diplomatique , 9 janvier 2025).

 

Nous nous apprĂȘtons Ă  cĂ©lĂ©brer, l'annĂ©e prochaine, un anniversaire important : le huitiĂšme centenaire de la mort de saint François d'Assise, saint patron de l'Italie, le 3 octobre 1226. Cet Ă©vĂ©nement nous offre l'occasion de souligner l'urgence de prendre soin de notre « maison commune ». Saint François nous a appris Ă  louer le CrĂ©ateur dans le respect de toutes les crĂ©atures, lançant son message du « cƓur gĂ©ographique » de la PĂ©ninsule et le transmettant de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration jusqu'Ă  nous, Ă  travers la beautĂ© de ses Ă©crits et le tĂ©moignage de lui-mĂȘme et de ses frĂšres. C'est pourquoi je crois que l'Italie a reçu de maniĂšre particuliĂšre la mission de transmettre Ă  ses peuples une culture qui reconnaĂźt la terre « comme une sƓur avec laquelle nous partageons notre existence, et comme une belle mĂšre qui nous accueille dans ses bras » ( François , Lettre encyclique  Laudato Si' , 1).

 

Ces derniÚres décennies, comme nous le savons, l'Europe a connu une baisse significative de la natalité. Cela exige un engagement à promouvoir des choix favorables aux familles à différents niveaux, en soutenant leurs efforts, en promouvant leurs valeurs et en protégeant leurs besoins et leurs droits. « PÚre », « mÚre », « fils », « fille », « grand-pÚre » et « grand-mÚre » sont, dans la tradition italienne, des mots qui expriment et évoquent naturellement des sentiments d'amour, de respect et de dévouement, parfois héroïque, pour le bien de la communauté familiale et, par conséquent, pour celui de la société dans son ensemble. Je voudrais en particulier souligner l'importance d'assurer à toutes les familles le soutien essentiel d'un emploi digne, dans des conditions équitables et en tenant compte des besoins de la maternité et de la paternité. Faisons tout notre possible pour redonner confiance aux familles, en particulier aux jeunes familles, afin qu'elles puissent envisager l'avenir avec sérénité et grandir en harmonie.

 

Dans ce contexte, nous voyons l'importance fondamentale, Ă  tous les niveaux, de respecter et de protĂ©ger la vie, Ă  toutes ses Ă©tapes, de la conception Ă  la vieillesse, jusqu'au moment de la mort (cf.  François ,  Discours Ă  l'AssemblĂ©e plĂ©niĂšre de l'AcadĂ©mie pontificale pour la Vie , 27 septembre 2021). Je souhaite que cette conscience continue de croĂźtre, Ă©galement en ce qui concerne l'accessibilitĂ© des soins mĂ©dicaux et des mĂ©dicaments, selon les besoins de chacun.

 

Je remercie ce pays pour l'aide gĂ©nĂ©reuse qu'il offre aux migrants, de plus en plus nombreux Ă  frapper Ă  sa porte, ainsi que pour son engagement dans la lutte contre la traite des ĂȘtres humains. Ce sont des dĂ©fis complexes de notre Ă©poque, auxquels l'Italie n'a jamais renoncĂ©. Je vous encourage Ă  toujours maintenir une attitude dynamique d'ouverture et de solidaritĂ©. Je tiens Ă©galement Ă  souligner l'importance d'intĂ©grer de maniĂšre constructive les nouveaux arrivants aux valeurs et aux traditions de la sociĂ©tĂ© italienne, afin que le don mutuel qui naĂźt de cette rencontre entre les peuples soit vĂ©ritablement enrichissant et bĂ©nĂ©fique pour tous. À cet Ă©gard, je souligne combien il est prĂ©cieux pour chacun d'entre nous d'aimer et de transmettre sa propre histoire et sa propre culture, avec ses signes et ses expressions : plus nous nous reconnaissons et nous aimons sereinement, plus il est facile de rencontrer et d'intĂ©grer les autres, sans peur et avec un cƓur ouvert.

 

À cet Ă©gard, on observe aujourd'hui une certaine tendance Ă  sous-estimer, Ă  divers niveaux, les modĂšles et les valeurs qui se sont dĂ©veloppĂ©s au fil des siĂšcles et qui façonnent notre identitĂ© culturelle, tentant parfois mĂȘme d'en effacer la pertinence historique et humaine. Ne dĂ©daignons pas ce que nos ancĂȘtres ont vĂ©cu et ce qu'ils nous ont transmis, mĂȘme au prix de grands sacrifices. Ne nous laissons pas sĂ©duire par des modĂšles massifiants et fluides, qui ne favorisent qu'un semblant de libertĂ©, mais qui rendent les personnes dĂ©pendantes de formes de contrĂŽle telles que les modes passagĂšres, les stratĂ©gies commerciales ou autres (voir Cardinal Joseph Ratzinger,  HomĂ©lie lors de la messe d'Ă©lection du Pontife romain , 18 avril 2005). PrĂ©server la mĂ©moire de ceux qui nous ont prĂ©cĂ©dĂ©s, prĂ©server les traditions qui ont fait de nous ce que nous sommes, est important pour envisager le prĂ©sent et l'avenir avec conscience, sĂ©rĂ©nitĂ©, responsabilitĂ© et perspective.

 

Monsieur le PrĂ©sident, pour conclure, je voudrais vous adresser mes vƓux les plus chaleureux de rĂ©ussite, Ă  vous et, Ă  travers vous, Ă  tout le peuple italien. L'Italie est un pays d'une immense richesse, souvent humble et cachĂ©e, qui a donc parfois besoin d'ĂȘtre dĂ©couverte et redĂ©couverte. C'est dans cette merveilleuse aventure que j'encourage tous les Italiens Ă  se lancer, Ă  y puiser de l'espoir et Ă  affronter avec confiance les dĂ©fis prĂ©sents et futurs. Merci.

 

Source : Vatican.va

 

« Pris dans les bras de Marie » — Quand la fille de Staline est devenue catholique

14/10/2025

« Pris dans les bras de Marie » — Quand la fille de Staline est devenue catholique

 

Joseph Staline lui-mĂȘme a Ă©tĂ© Ă©levĂ© dans l'Église orthodoxe. Ses parents souhaitaient qu'il devienne prĂȘtre. Malheureusement, son pĂšre a maltraitĂ© le jeune Joseph sans pitiĂ©. Staline a un jour dĂ©crit son enfance comme « Ă©levĂ©e dans une famille pauvre et peuplĂ©e de prĂȘtres ». Il en est venu Ă  renoncer totalement au christianisme, dĂ©clarant, semble-t-il, « Vous savez, ils nous trompent, il n'y a pas de Dieu
 tous ces discours sur Dieu sont de pures absurditĂ©s. »

Durant son rÚgne, Staline a tout fait pour écraser le christianisme, fermant des milliers d'églises et torturant, tuant et emprisonnant violemment des chrétiens. C'est lui qui aurait déclaré : « Un mort est une tragédie ; un million est une statistique », vous pouvez donc imaginer la persécution impitoyable qu'il a menée contre le christianisme. Voici une photo de la démolition de la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou sur ordre de Staline, juste avant Noël 1931.


Mais tout cela était pour la cause marxiste. D'ailleurs, sa fille Svetlana a écrit un jour à propos de son pÚre : « Beaucoup de gens aujourd'hui ont plus de facilité à considérer [Staline] comme un monstre physique et grossier. En réalité, c'était un monstre moral et spirituel. C'est bien plus terrifiant. Mais c'est la vérité. »

Elle avait raison. C'est encore plus terrifiant.

 

Staline avait fixĂ© comme objectif les « plans quinquennaux d'athĂ©isme » dirigĂ©s par la Ligue des militants athĂ©es, visant Ă  Ă©liminer toute expression religieuse dans le pays. Il semblerait que, rien qu'au cours des purges de 1937 et 1938, plus de 168 300 membres du clergĂ© orthodoxe russe aient Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s, la plupart fusillĂ©s. Et ce, en seulement deux ans.

 

Mais comme l'a un jour soulignĂ© le grand chanteur Sting, « Les Russes aiment aussi leurs enfants », et c'Ă©tait vrai pour Staline. Enfin, pour l'un d'eux. Staline adorait Svetlana et se montrait joueur et affectueux avec elle. Et elle lui en rendait la pareille. Enfant, elle considĂ©rait son pĂšre comme un hĂ©ros sage. À sa naissance en 1926, son pĂšre Ă©tait dĂ©jĂ  secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ComitĂ© central du Parti communiste et tous ceux qu'elle croisait parlaient de lui sur un ton Ă©logieux. Elle comprit plus tard que peu osaient mĂȘme murmurer des critiques.


En comparaison, Svetlana trouvait sa mĂšre, Nadejda AllilouĂŻeva (« Nadya »), froide. Elle aurait dĂ©clarĂ© ne pas se souvenir que sa mĂšre l'ait prise dans ses bras ni mĂȘme complimentĂ©e. Puis, en 1932, alors qu'elle n'avait que six ans, sa mĂšre se suicida. Mais sa relation avec son pĂšre resta forte, du moins pendant un temps.

 

Les doutes concernant son pĂšre allaient bientĂŽt commencer. À l'Ă©cole, Svetlana recevait parfois des mots de camarades dont la mĂšre ou le pĂšre avait Ă©tĂ© « disparu » aux mains de l'État. Ils la suppliaient de les transmettre Ă  son pĂšre. Il Ă©tait Ă©trange, en URSS, que, malgrĂ© tant de souffrances et de violences infligĂ©es au peuple par le gouvernement, beaucoup persistaient Ă  croire que Staline Ă©tait irrĂ©prochable et que s'il avait Ă©tĂ© au courant des exactions, il les aurait sĂ»rement arrĂȘtĂ©es. Ces enfants, qui envoyaient des mots Ă  Staline par l'intermĂ©diaire de sa fille, voulaient simplement savoir oĂč Ă©taient leurs proches. Le dictateur ordonna froidement Ă  sa fille de ne pas servir de « boĂźte postale ».

 

Plus tard, Svetlana remarqua que parfois mĂȘme ses proches disparaissaient. MĂȘme alors, Svetlana attribuait cela, comme tant de Russes, Ă  des choses que Staline ignorait ou ne pouvait pas rĂ©parer. Mais des annĂ©es plus tard, son pĂšre expliqua catĂ©goriquement Ă  sa fille que ses proches avaient Ă©tĂ© tuĂ©s simplement parce qu'« ils en savaient trop. Ils bavardaient beaucoup », disait-il, et que cela « faisait le jeu de nos ennemis ». Voyez-vous, la version officielle du parti Ă©tait que Nadia Ă©tait morte d'une appendicite, et non de ses propres mains.

Lorsque Svetlana trouva son premier petit ami, son pÚre le jugea inacceptable et le condamna au goulag. Plus tard, elle entra à l'Université de Moscou et reçut une demande en mariage d'un jeune homme juif. Lorsqu'elle en parla à son pÚre, il lui dit froidement : « Au diable ! Fais ce que tu veux. » Il lui dit qu'elle pouvait l'épouser, mais à condition que son mari ne mette jamais les pieds chez lui. Ils eurent un fils, mais leur mariage se brisa au bout de quelques années. Peu aprÚs, elle épousa le fils d'un homme haut placé au Kremlin. Joseph approuva ce mariage, mais il se termina lui aussi assez rapidement.

 

En mars 1953, Staline mourut. « Mon pÚre a connu une mort terrible et difficile », écrivit Svetlana. Elle resta à son chevet pendant des jours, tandis que les médecins lui appliquaient des sangsues.

Il semblerait qu'il soit mort en levant le poing de colĂšre. « L'agonie Ă©tait terrible. Il s'est littĂ©ralement Ă©touffĂ© sous nos yeux », a Ă©crit Svetlana. « Au dernier moment, il a soudainement ouvert les yeux et a jetĂ© un regard sur toutes les personnes prĂ©sentes. C'Ă©tait un regard terrible, fou ou peut-ĂȘtre furieux, empli d'une peur mortelle. Puis il a soudainement levĂ© la main gauche. Le geste Ă©tait incomprĂ©hensible et menaçant. »

 

Quelques annĂ©es aprĂšs la mort de son pĂšre, Svetlana prit le nom de jeune fille de sa mĂšre. Elle disait que le nom Staline lui « lacĂ©ait » les oreilles. Elle s'appelait dĂ©sormais Svetlana Alliluyeva. Joseph Staline avait changĂ© son nom de famille pour lui donner une consonance plus forte. « Staline » signifie acier. Le nom « Alliluyeva » Ă©tait une forme d'« AllĂ©louia » qui convenait mieux Ă  Svetlana Ă  cette Ă©poque, car en 1962, elle fut baptisĂ©e dans l'Église orthodoxe. Svetlana rejeta le matĂ©rialisme et la violence de son pĂšre. Elle Ă©crivit Ă  propos de sa dĂ©cision : « Le sacrement du baptĂȘme consiste Ă  rejeter le mal, le mensonge. Je croyais au “Tu ne tueras point”, je croyais en la vĂ©ritĂ© sans violence ni effusion de sang. Je croyais que l'Esprit suprĂȘme, et non l'homme vain, gouvernait le monde. Je croyais que l'Esprit de VĂ©ritĂ© Ă©tait plus fort que les valeurs matĂ©rielles. Et lorsque tout cela fut entrĂ© dans mon cƓur, les lambeaux du marxisme-lĂ©ninisme que j'avais appris depuis l'enfance se volatilisĂšrent comme de la fumĂ©e. »

 

Svetlana Ă©tait officiellement en disgrĂące auprĂšs du Kremlin. En effet, lorsqu'elle demanda Ă  l'État une licence de mariage avec un homme nommĂ© Brajesh Singh, sa demande fut immĂ©diatement refusĂ©e. Svetlana et Brajesh vĂ©curent ensemble pendant trois ans avant le dĂ©cĂšs de ce dernier en 1966. Il souhaitait que ses cendres soient dispersĂ©es sur le Gange. Elle demanda donc au Kremlin l'autorisation de se rendre en Inde. À sa grande surprise, elle fut autorisĂ©e Ă  quitter temporairement l'URSS pour se rendre en Inde pendant un mois.

LĂ -bas, Svetlana a stupĂ©fiĂ© le monde entier lorsqu'elle est entrĂ©e Ă  l'ambassade des États-Unis et a demandĂ© l'asile. Un AmĂ©ricain de service, stupĂ©fait, lui aurait dit : « Alors vous dites que votre pĂšre Ă©tait Staline ? Le Staline ? »

 

De lĂ , elle fut emmenĂ©e par avion Ă  Rome, puis en Suisse. Elle apprĂ©ciait la Suisse, mais on lui dit qu'elle ne pouvait y rester qu'Ă  condition de ne jamais parler publiquement de politique. Elle refusa. Elle ne le pouvait pas. « Garder le silence pendant 40 ans de plus aurait pu ĂȘtre tout aussi bien en URSS », Ă©crivit-elle.

 

En avril 1967, Svetlana Alliluyeva atterrit à l'aéroport Kennedy de New York avec à sa disposition un manuscrit qui n'aurait jamais été publié en URSS. Intitulé « Vingt lettres à un ami », il relatait sa vie en Union soviétique. Ce fut un immense succÚs et un best-seller. Deux ans plus tard, elle écrivit un autre best-seller relatant sa vie depuis sa défection, intitulé « Un an seulement ».

Elle était célÚbre, mais sa vie personnelle était encore un désastre. Passant d'une religion à l'autre, se remariant à nouveau, ayant un enfant, divorcé et déménageant souvent, elle se sentit désenchantée par l'Amérique et désira rentrer chez elle. Elle retourna effectivement en Union soviétique, mais le regretta presque instantanément.

 

À son retour en AmĂ©rique aprĂšs plus d'un an en URSS, elle a dĂ©clarĂ© : « J'ai dĂ» partir un moment pour rĂ©aliser : "Oh, mon Dieu, comme c'est merveilleux." »

Je ne connais pas l'annĂ©e exacte de la rencontre de Svetlana avec le PĂšre Giovanni Garbolino, qui vivait aux États-Unis mais avait Ă©tĂ© missionnaire en Russie, mais leur relation allait changer sa vie. Svetlana reçut une lettre du PĂšre Garbolino l'invitant Ă  faire un pĂšlerinage Ă  Fatima. Plus tard, il lui rendit visite Ă  Princeton, dans le New Jersey. Ils Ă©taient en contact frĂ©quent. Le PĂšre Garbolino remit Ă©galement Ă  Svetlana une croix qui lui avait Ă©tĂ© offerte par un Ă©tudiant russe rencontrĂ© lors de ses voyages missionnaires. Plus tard, le PĂšre Garbolino avait donnĂ© cette mĂȘme croix au colonel Edwin « Buzz » Aldrin pour qu'il l'emporte sur la Lune.

 

Svetlana, guidĂ©e par le PĂšre Garbolino, lut des livres d'auteurs catholiques et se convertit Ă  la foi catholique le 13 dĂ©cembre 1982. Elle Ă©crivit Ă  propos de sa conversion : « Ce n'est qu'aujourd'hui que je comprends la grĂące merveilleuse que produisent les sacrements de la PĂ©nitence et de la Sainte Eucharistie, quel que soit le jour de l'annĂ©e, et mĂȘme quotidiennement. Avant, je refusais de pardonner et de me repentir, et je n'Ă©tais jamais capable d'aimer mes ennemis. Mais je me sens bien diffĂ©rente depuis que j'assiste Ă  la messe tous les jours. »

Elle a ajouté : « L'Eucharistie m'a donné la vie. Le sacrement de pénitence avec Dieu que nous abandonnons et trahissons chaque jour, le sentiment de culpabilité et de tristesse qui nous envahit alors, tout cela rend nécessaire de le recevoir fréquemment. »

 

Cette femme, qui a grandi pratiquement sans mĂšre, a Ă©crit : « J'ai Ă©tĂ© recueillie dans les bras de la Sainte Vierge Marie. [
] Qui d'autre pouvait me dĂ©fendre que la MĂšre de JĂ©sus ? Elle m'a soudain attirĂ©e vers elle. »

 

Elle voyagea souvent en Europe et retourna en AmĂ©rique, puis dĂ©mĂ©nagea pour ĂȘtre auprĂšs de l'une de ses filles dans l'Oregon. Finalement, elle ne mourut pas en Ă©levant sa premiĂšre fille dans la colĂšre contre le monde, comme son pĂšre, mais paisiblement dans une maison de retraite du Wisconsin en 2011, oĂč elle aimait coudre, lire et, bien sĂ»r, prier.


Matt Archbold National Catholic Register
Matt Archbold est diplÎmé de l'Université Saint-Joseph depuis 1995. Ancien journaliste, il a quitté la presse écrite pour élever ses cinq enfants. Il écrit pour le Creative Minority Report .

LĂ©on XIV parle de la « synodalitĂ© » en rappelant l’autoritĂ© du pape et des Ă©vĂȘques

14/10/2025

LĂ©on XIV parle de la « synodalitĂ© » en rappelant l’autoritĂ© du pape et des Ă©vĂȘques

LĂ©on XIV ne semble pas vouloir s’engager dans cette voie. S’il a dĂ©jĂ  Ă©voquĂ© la « synodalitĂ© » dans ses discours, y compris dans ses premiers propos de pape Ă©lu, la dĂ©finissant par la suite comme « participation et communion » (de telle sorte que certains y ont vu la preuve qu’il suit « les pas de François ») il fait aussi des mises au point. La derniĂšre en date s’est adressĂ©e Ă  la CommunautĂ© des Camaldules qui organise ces jours-ci Ă  Camaldoli, du 6 au 9 octobre, un colloque sur le thĂšme « Quel Ă©vĂȘque pour une Eglise synodale ? ».

 

Léon XIV reprend le mot « synodalité » pour le corriger
Le message du pape a été publié ce mercredi sur le site de la Communauté, en voici notre traduction :

« A l’occasion du colloque sur le thĂšme “L’évĂȘque dans une Eglise synodale”, le pape LĂ©on XIV, spirituellement prĂ©sent lors de ces assises de haute importance, adresse Ă  ses promoteurs, Ă  ses rapporteurs et aux participants son salut et ses vƓux les plus cordiaux, en exprimant son apprĂ©ciation pour l’initiative qui vise Ă  considĂ©rer, dans sa profondeur thĂ©ologique et ecclĂ©siale, le principe de la synodalitĂ©, et la figure de l’évĂȘque, gardien et tĂ©moin Ă©minent de la foi. Le souverain pontife fait le vƓu que ces journĂ©es d’étude suscitent une comprĂ©hension renouvelĂ©e du fait que cheminer ensemble est le style de vie et de la mission de l’Eglise, et que l’authentique synodalitĂ© exige par sa nature mĂȘme l’écoute et la participation de tous les baptisĂ©s, selon la vocation de chacun, mais ne peut faire abstraction de l’autoritĂ© que le Christ a confĂ©rĂ© au collĂšge des Ă©vĂȘques avec Ă  leur tĂȘte le successeur de Pierre. En exprimant ces vƓux, le Saint-PĂšre invoque l’abondance des dons du Saint-Esprit en vue de la rĂ©ussite de ces travaux et envoie de tout cƓur sa bĂ©nĂ©diction apostolique
 »

AutoritĂ©, hiĂ©rarchie : le pape LĂ©on n’a pas voulu saluer des travaux sur la « synodalitĂ© » sans rappeler mĂȘme dans un court message que celle-ci ne peut avoir de sens dans l’Eglise si elle contredit l’autoritĂ©, donnĂ©e par le Christ Lui-mĂȘme, « au collĂšge des Ă©vĂȘques avec Ă  leur tĂȘte le successeur de Pierre ». Autrement dit, il faut d’abord l’ordre juste oĂč le pape est au sommet, et oĂč sous son autoritĂ©, les Ă©vĂȘques disposent du pouvoir que leur donne la succession apostolique de par la volontĂ© de Notre Seigneur.

 

L’autoritĂ© du pape et des Ă©vĂȘques ne s’adapte pas Ă  la synodalitĂ©
On aura notĂ© le subtil changement qu’introduit le pape LĂ©on XIV dans l’intitulĂ© du colloque, passant de la question « Quel Ă©vĂȘque pour une Eglise synodale ? », qui laisse entrevoir une modification de sa maniĂšre d’ĂȘtre voire un changement de son statut, Ă  l’affirmation : « L’évĂȘque dans une Eglise synodale », avec l’usage d’un article dĂ©fini pour dĂ©signer « l’évĂȘque », qui laisse comprendre que c’est une rĂ©alitĂ© qui ne change pas.

Et qui ne doit pas changer
 La figure de l’évĂȘque doit rester conforme Ă  l’autoritĂ© que lui a donnĂ©e le Christ au service de sa mission, autoritĂ© dont il ne faut pas « prescindere » comme le dit le pape en italien, ce qui se traduit par « faire abstraction », « se passer de », « qu’il ne faut pas ignorer ».

Ce n’est pas la premiĂšre fois que le pape LĂ©on reprend le vocabulaire de son prĂ©dĂ©cesseur immĂ©diat sur la chaire de Pierre, pour aussitĂŽt le prĂ©ciser, voire le corriger, ou changer l’angle d’approche. Tel est son style ; nous n’avons sans doute pas fini d’ĂȘtre surpris.

 

Jeanne Smits dans RITV

Quand nos églises sont "plus que jamais prises pour cible"

13/10/2025

Quand nos églises sont "plus que jamais prises pour cible"

Des Chiffres Inquiétants : Une Vague de Violences
Selon les données rapportées par le quotidien, le premier semestre 2025 a vu l'enregistrement de 322 actes antichrétiens, soit une hausse de 13 % par rapport à l'année précédente.

 

Type d'Actes  et  augmentation (par rapport Ă  2024)
Actes antichrĂ©tiens totaux    + 13 %
Vols d’objets liturgiques    + 22,8 % (820 cas signalĂ©s en 2024)
Agressions contre les personnes    Ont presque doublĂ©


Ces atteintes concernent majoritairement les biens (vols, dégradations, profanations), mais l'article insiste sur la quasi-duplication des agressions contre les personnes.

 

La "Litanie Interminable" des Profanations et des Vols
L'article illustre cette tendance avec des cas récents et variés :

Nice : Une haute croix en fer forgé tordue et arrachée.

Marseille : Le verset biblique « Christ est mort pour nos péchés » repeint en « Gaza » sur l'autoroute A7.

Landes, Nord, Creuse : Des séries de vols et pillages ciblant ciboires, calices et patÚnes dans des dizaines d'églises, souvent en zone rurale.

Profanations Graves : Des actes sciemment organisĂ©s, comme des excrĂ©ments dĂ©posĂ©s devant et dans l'Ă©glise d'Arudy (PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques), visant Ă  « rĂ©duire l’église et les fidĂšles ».

Incendies : L'article évoque le coût de 2 à 3 millions d'euros de dommages pour l'église Notre-Dame-des-Champs à Paris, ainsi que des actes de vandalisme par des individus sous l'emprise de stupéfiants ou ayant des profils judiciaires lourds (Seine-Saint-Denis).

 

Face Ă  ces menaces, les autoritĂ©s ecclĂ©siales prennent des mesures drastiques : l'Ă©vĂȘque d'Aire et Dax a conseillĂ© aux curĂ©s d'« enlever le ciboire » et de « laisser le tabernacle ouvert » pour Ă©viter la profanation et la destruction. Certaines mairies, comme celle de Badefols-d’Ans en Dordogne, sont mĂȘme contraintes de fermer leurs Ă©glises aux touristes pour les protĂ©ger.

 

ProtĂ©ger un "MusĂ©e" en Danger : Le Patrimoine au CƓur de la Menace
Les 42 000 églises et chapelles de France sont qualifiées de « plus grand musée de France ». Le vol d'objets liturgiques n'est donc pas seulement une offense religieuse, mais aussi un vol de notre patrimoine national.

 

Édouard de Lamaze, prĂ©sident de l'Observatoire du Patrimoine Religieux (OPR), exhorte les paroisses Ă  se sĂ©curiser (serrures, alarmes). Surtout, il plaide pour une rĂ©glementation plus stricte de la vente de biens sacrĂ©s, proposant de rendre obligatoire le passage par un commissaire-priseur pour garantir la provenance des objets et ainsi « mettre un grand frein au vandalisme et aux vols ».

 

Une "Indignation à Géométrie Variable" ? La Question du Signalement
L'un des points centraux de l'article est le sentiment, exprimĂ© par la sĂ©natrice LR Sylviane NoĂ«l et 86 de ses collĂšgues, que cette « multiplication des actes antichrĂ©tiens » ne rencontre pas « le mĂȘme Ă©cho que les actes antisĂ©mites ou antimusulmans ».

 

Cette « asymĂ©trie » de traitement mĂ©diatique et politique est vĂ©cue comme un renforcement du sentiment que « certaines victimes de violences religieuses sont davantage considĂ©rĂ©es que d’autres ».

 

La sĂ©natrice dĂ©nonce le manque d'outils dĂ©diĂ©s pour la communautĂ© chrĂ©tienne, contrairement Ă  ce qui existe pour l'antisĂ©mitisme ou les actes antimusulmans. Elle demande instamment la mise en place d'un « dispositif national de signalement et d’accompagnement des victimes d’actes antichrĂ©tiens ».

 

En conclusion, cet article nous pousse à une réflexion essentielle : face à la montée de ces violences, il est urgent non seulement de protéger nos lieux de culte et notre patrimoine, mais aussi de garantir une égalité de traitement à toutes les victimes de haine et de violence religieuse en France.

LA MESSE TRÉSOR DE LA FOI, ÉPISODE 4 : SUIVRE LA MESSE AVEC LE MISSEL

11/10/2025

LA MESSE TRÉSOR DE LA FOI, ÉPISODE 4 : SUIVRE LA MESSE AVEC LE MISSEL

Des sacramentaires, lectionnaires et antiphonaires
 au missel « plĂ©nier »
Le premier de ces livres, le plus central, est le sacramentaire. Il contenait les paroles dites ou chantĂ©es par l’évĂȘque ou par le prĂȘtre dans la cĂ©lĂ©bration de la messe, comme les oraisons, le canon, les priĂšres d’intercession ; mais aussi parfois les rites du baptĂȘme, des ordinations et quelques bĂ©nĂ©dictions. Ces sacramentaires contenaient peu d’indications relatives Ă  la maniĂšre de cĂ©lĂ©brer la messe (ce qu’on appelle aujourd’hui les rubriques, en rouge dans les missels), qu’il fallait chercher dans les ordines, vĂ©ritables manuels de liturgie dont les plus anciens Ă  notre disposition remontent au VIIIesiĂšcle. Enfin, si l’on pousse trĂšs loin dans le temps, on peut remonter Ă  une Ă©poque oĂč certaines parties de l’ordinaire de la messe et mĂȘme du canon Ă©taient conservĂ©es Ă  part, notamment les diptyques, priĂšres d’intercession et liste d’intentions, qui ont d’abord existĂ© sous forme de tablettes ou de feuillets indĂ©pendants, ensuite ajoutĂ©s aux sacramentaires.

 

Le terme lectionnaire dĂ©signe quant Ă  lui tous les livres liturgiques contenant des passages de l’Écriture lus pendant la liturgie ; le premier lectionnaire fut tout simplement la Bible (dans certains manuscrits, les passages Ă  lire dans la liturgie sont indiquĂ©s en marge). Lorsque l’on Ă©dita des livres propres, on distingua entre l’épistolier (pour l’épĂźtre, lue par le sous-diacre) et l’évangĂ©liaire (pour l’évangile, lu par le diacre).

Enfin, les parties chantĂ©es par les chantres ou le chƓur Ă©taient notĂ©es dans un antiphonaire, parfois appelĂ© aussi cantatorium ou graduel.

 

Historiquement, c’est avec la gĂ©nĂ©ralisation des messes basses que se produit l’unification de ces diffĂ©rents livres : le prĂȘtre doit en effet rĂ©citer lui-mĂȘme les parties autrefois rĂ©servĂ©es aux autres acteurs de la liturgie, il faut donc que son propre livre contint aussi les Ă©pĂźtres, Ă©vangiles, introĂŻts, graduels
 en plus des oraisons et du canon de la messe. C’est ainsi qu’à la fin du IermillĂ©naire, on passe du sacramentaire au missel plĂ©nier. Ce dĂ©veloppement des missels plĂ©niers continua avec parfois de nombreuses variantes, jusqu’à l’époque du Concile de Trente, ou le pape Pie V dĂ©cida d’unifier la priĂšre liturgique en Ă©tendant Ă  toute la chrĂ©tientĂ© latine l’usage du missel de la Curie romaine (originellement missel des franciscains).

 

Des missels d’autel aux missels des fidùles
L’existence de versions traduites et parfois commentĂ©es du missel, Ă  destination des fidĂšles, est une tradition qui remonte dĂ©jĂ  Ă  plusieurs siĂšcles, et qui a connu une histoire mouvementĂ©e. Dom Prosper GuĂ©ranger Ă©tait un fervent opposant de ces traductions : il en mentionne la trace dĂšs le XVIIe siĂšcle, puisque le fait fut selon lui dĂ©noncĂ© au Saint-SiĂšge en 1660. Selon lui, cet usage provient notamment des milieux proches du jansĂ©nisme et du gallicanisme : l’un des arguments avancĂ©s Ă  l’époque aurait Ă©tĂ© celui de l’apostolat auprĂšs des protestants, dans les annĂ©es prĂ©cĂ©dant la rĂ©vocation de l’Édit de Nantes. Au siĂšcle suivant, le dĂ©bat autour de l’usage de traductions de l’ordinaire de la messe est encore vif : les jĂ©suites semblent en avoir Ă©tĂ© de fervents opposants jusqu’à leur interdiction dans le dernier quart du XVIIIe siĂšcle.

 

C’est Ă  partir de la seconde moitiĂ© du XIXesiĂšcle, et jusque dans les annĂ©es 1960, que se dĂ©ploya l’ñge d’or du missel des fidĂšles, Ă©ditĂ© trĂšs largement en de nombreuses versions, avec commentaires, gloses, explications
 La rĂ©forme liturgique a considĂ©rablement rĂ©duit l’usage des missels des fidĂšles : le dĂ©ploiement des lectures bibliques sur deux ou trois ans rendant presque impossible l’édition d’un missel contenant la totalitĂ© des textes de la liturgie (mĂȘme le « missel romain » employĂ© Ă  l’autel ne contient pas tous les textes).

 

Les origines de l’annĂ©e liturgique
L’Église n’a pas eu dĂšs l’origine un calendrier propre : elle a d’abord suivi les usages des lieux oĂč elle s’était Ă©tablie. L’annĂ©e liturgique se rĂ©duisait Ă  la fĂȘte de PĂąque, Ă  la PentecĂŽte, et Ă  quelques mĂ©moires locales de martyrs. Lorsque ces fĂȘtes se multipliĂšrent (IIIe-IVe siĂšcles), on dut se prĂ©occuper d’en noter les dates dans un calendrier dĂ©terminĂ©, souvent local. Puis la communication entre les diffĂ©rentes Églises permit une relative universalisation du culte des saints et une harmonisation des pratiques. À partir du IVe siĂšcle, on commença Ă  intĂ©grer le calendrier dans les sacramentaires, au dĂ©but du volume
 Ces documents anciens font dĂ©couvrir le visage de l’annĂ©e liturgique chrĂ©tienne.

 

L’annĂ©e liturgique appartient au mystĂšre de la vie de l’Église : elle est le cycle du temps, en tant qu’il est organisĂ© et vĂ©cu par l’Église, et sanctifiĂ© par l’économie du salut. En l’espace d’un an, la liturgie permet ainsi aux fidĂšles de revivre tous les mystĂšres de la vie du Christ, et ainsi de le rencontrer chaque jour. L’annĂ©e liturgique est aussi comme une image de notre vie, qui passe par le pĂ©chĂ© originel, l’arrivĂ©e de la grĂące, le combat spirituel et la mort Ă  nous-mĂȘmes, pour aboutir Ă  la rĂ©surrection finale. L’annĂ©e liturgique est enfin un rĂ©sumĂ© de l’histoire du salut, partant de l’attente du Messie, passant par sa conception et sa naissance, traversant sa vie jusqu’à la mort et la RĂ©surrection, dont elle nous montre les fruits pour l’Église Ă  travers la PentecĂŽte et les dimanches qui la suivent, jusqu’à la parousie que prĂ©parent les derniers dimanches du cycle. On pourrait dire la mĂȘme chose du jour liturgique, avec le lever du soleil et son mouvement croissant puis dĂ©croissant, qui illustre le cours de notre vie terrestre et la figure de ce monde qui passe. Au cƓur de chaque journĂ©e, le saint sacrifice de la messe rĂ©capitule lui aussi toute l’histoire du salut. L’annĂ©e liturgique est donc un moyen unique de sanctification, possĂ©dant sa propre efficacitĂ© surnaturelle. Comme l’écrit dom GuĂ©ranger :

 

Si l’Église renouvelle chaque annĂ©e sa jeunesse, comme l’aigle, c’est parce que, au moyen du Cycle liturgique, elle est visitĂ©e par son Époux dans la proportion de ses besoins. Chaque annĂ©e, elle le revoit enfant dans la crĂšche, jeĂ»nant sur la montagne, s’offrant sur la croix, ressuscitant du sĂ©pulcre, fondant son Église et instituant ses Sacrements, remontant Ă  la droite de son PĂšre, envoyant l’Esprit-Saint aux hommes ; et les grĂąces de ces divins mystĂšres se renouvellent tour Ă  tour en elle, en sorte que, fĂ©condĂ© selon le besoin, le Jardin de l’Église envoie Ă  l’Époux en tout temps, sous le souffle de l’Aquilon et de l’Auster, la dĂ©licieuse senteur de ses parfums. Chaque annĂ©e, l’Esprit de Dieu reprend possession de sa bien-aimĂ©e, et lui assure lumiĂšre et amour; chaque annĂ©e, elle puise un surcroĂźt de vie dans les maternelles influences que la Vierge bĂ©nie Ă©panche sur elle, aux jours de ses joies, de ses douleurs et de ses gloires; enfin, les brillantes constellations que forment dans leur radieux mĂ©lange les Esprits des neuf chƓurs et les Saints des divers ordres d’ApĂŽtres, de Martyrs, de Confesseurs et de Vierges, versent sur elle chaque annĂ©e de puissants secours et d’inexprimables consolations.

 

Sous leur aspect matĂ©riel et historique, les mystĂšres que commĂ©more l’annĂ©e liturgique sont passĂ©s et terminĂ©s, et pourtant la vertu sanctificatrice des mystĂšres du Christ demeure et les Ă©vĂ©nements du salut s’actualisent rĂ©ellement lorsque l’Église les cĂ©lĂšbre. En effet chacun des actes de Notre Seigneur sur terre fut passager et transitoire, mais le Christ qui l’a accompli demeure, et sa puissance exercĂ©e en chaque action dure pour toujours.

 

Les mystĂšres de JĂ©sus sont passĂ©s quant Ă  l’exĂ©cution, mais ils sont prĂ©sents quant Ă  la vertu, et leur vertu ne passe jamais, ni l’amour ne passera jamais avec lequel ils ont Ă©tĂ© accomplis
 la disposition vive par laquelle JĂ©sus a opĂ©rĂ© ce mystĂšre est toujours, prĂ©sente et actuelle Ă  JĂ©sus
 cela nous oblige Ă  traiter les choses et les mystĂšres de JĂ©sus, non comme choses passĂ©es et Ă©teintes, mais comme choses vives et prĂ©sentes, et mĂȘme Ă©ternelles, dont nous avons aussi Ă  recueillir un fruit prĂ©sent et Ă©ternel

 

Les fĂȘtes  de l’annĂ©e liturgique ne sont donc pas des anniversaires : « Elles sont une prĂ©sentation actuelle, une remise dans le prĂ©sent des diffĂ©rents mystĂšres qui nous deviennent ainsi prĂ©sents, actuels et vivants, et s’insĂšrent quant Ă  leur vertu sanctificatrice dans notre prĂ©sent Ă  nous, pour nous appliquer actuellement, hic et nunc, les effets sanctifiants pour lesquels ils ont Ă©tĂ© vĂ©cus pour nous Ă  tel moment historique de la vie de JĂ©sus ».

 

Les grands temps liturgiques : temporal et sanctoral
La notion de temps liturgique s’articule concrĂštement autour de trois bases, dont chacune peut prĂ©tendre Ă  une origine apostolique certaine :

– le premier fondement de l’annĂ©e liturgique est la fĂȘte de PĂąques, la rĂ©surrection du Christ, pierre d’angle de notre foi, vers laquelle toute sa vie converge et qui inclut indissolublement le mystĂšre de la Passion et de la Croix.

 

– le second repĂšre est le dimanche, pivot de la semaine, liĂ© Ă  PĂąques puisqu’il exprime l’idĂ©e de la RĂ©surrection, rappelĂ©e et cĂ©lĂ©brĂ©e au sein de chaque semaine.

– la troisiĂšme base est le jour, sanctifiĂ© au long des heures diurnes et nocturnes par la priĂšre liturgique (l’office divin). Pendant plusieurs siĂšcles, le jour liturgique a Ă©tĂ© comptĂ© sur le modĂšle hĂ©braĂŻque, commençant avant la tombĂ©e de la nuit par la priĂšre des premiĂšres vĂȘpres, pour s’achever par celles du lendemain. Cet enchevĂȘtrement des jours (que l’on retrouve encore chaque dimanche et fĂȘte de Ire classe – qui commencent aux vĂȘpres du soir prĂ©cĂ©dent) donne une idĂ©e de l’éternitĂ©.

 

Lorsque l’on ouvre un missel (le missel d’autel ou un missel des fidĂšles), on trouve gĂ©nĂ©ralement deux parties bien distinctes, sĂ©parĂ©es par les pages de l’ordinaire de la messe : le temporal et le sanctoral.

 

Le temporal contient tous les dimanches et les fĂȘtes Ă  date mobile (car fixĂ©es en fonction de celle de PĂąques) : Ascension, PentecĂŽte, Sainte TrinitĂ©, Saint-Sacrement (FĂȘte-Dieu), SacrĂ© CƓur
 mais on y trouve aussi les quatre-temps (cĂ©lĂ©brations saisonniĂšres) et quelques fĂȘtes Ă  date fixe : NoĂ«l, l’Épiphanie et les jours de leurs octaves (saint Étienne, saints Innocents, saint Jean
).

 

Le sanctoral contient toutes les autres fĂȘtes Ă  date fixe, principalement les fĂȘtes de saints du calendrier liturgique, en commençant gĂ©nĂ©ralement au dĂ©but (approximatif) de l’Avent, soit Ă  la fĂȘte de saint AndrĂ© (le 30 novembre)

 

Les deux cycles du temporal et du sanctoral s’articulent tout au long de l’annĂ©e pour rythmer les cĂ©lĂ©brations de l’annĂ©e liturgique. Si celle-ci commence aujourd’hui avec l’Avent, le premier temps liturgique identifiĂ© dans l’histoire de l’Église Ă©tait celui qui entoure la fĂȘte de PĂąques, qui a Ă©tĂ© durant trois siĂšcles la premiĂšre et sans doute la seule fĂȘte de l’annĂ©e. Au IVe siĂšcle, ce jour de fĂȘte Ă©tait Ă©tendu sur trois jours (le triduum), depuis le vendredi saint. En mĂȘme temps s’est imposĂ©e l’idĂ©e d’une prĂ©paration de quarante jours : le carĂȘme, qui fut bientĂŽt prĂ©cĂ©dĂ© Ă  son tour d’un « avant-carĂȘme » (le temps de la SeptuagĂ©sime, dont on trouve trace chez saint GrĂ©goire le Grand en 590). La fĂȘte de PĂąques est prolongĂ©e par une octave, huit jours durant lesquels les nouveaux baptisĂ©s participaient aux offices de chaque jour en conservant la robe blanche reçue lors de la vigile pascale. La tonalitĂ© festive se poursuit ensuite au cours des sept semaines de temps pascal. La solennitĂ© de l’Ascension fait partie des plus anciennes fĂȘtes de l’Église, placĂ©e quarante jours aprĂšs PĂąques et dix jours avant la PentecĂŽte : on y faisait Ă  JĂ©rusalem une procession accompagnant le Christ vers le Mont des Oliviers. Puisqu’elle Ă©tait (comme PĂąques) Ă  l’origine une fĂȘte juive, la PentecĂŽte fait partie des plus anciennes dates du calendrier chrĂ©tien. Elle est Ă©galement suivie d’une octave, apparue un peu plus tardivement (avant le VIIe siĂšcle toutefois). Le cycle de la PentecĂŽte se poursuit ensuite sur au moins 24 semaines (variable selon la date de PĂąques), au cours desquelles on retrouve plusieurs fĂȘtes introduites plus ou moins rĂ©cemment : fĂȘte de la Sainte-TrinitĂ© (premier dimanche aprĂšs la PentecĂŽte), du Saint-Sacrement (jeudi suivant le premier dimanche), du SacrĂ©-CƓur (vendredi suivant le deuxiĂšme dimanche)


 

Avec le dernier dimanche de la PentecĂŽte, s’achĂšve l’annĂ©e liturgique : une nouvelle annĂ©e commence, et s’ouvre sur un nouveau cycle, celui de NoĂ«l et de l’Épiphanie. Ces fĂȘtes apparaissent et se gĂ©nĂ©ralisent autour du IVesiĂšcle, prenant de l’importance dans le contexte de lutte contre l’arianisme (hĂ©rĂ©sie qui niait la divinitĂ© du Christ). Au Ve siĂšcle on y ajoutera donc un temps prĂ©paratoire : l’Avent.

 

Astuces pour bien utiliser le missel des fidĂšles
L’utilisation du missel des fidĂšles est une grande aide pour la dĂ©votion et la participation au saint sacrifice de la messe, elle peut toutefois devenir un piĂšge si l’on reste enfermĂ© entre ses pages, ou – pire encore – si l’on s’y perd


 

Pour en faire un usage efficace, il est recommandĂ© de prĂ©parer Ă  l’avance son missel (ou de se faire assister pour bien le prĂ©parer), en repĂ©rant les diffĂ©rentes pages qui seront Ă  consulter durant la messe (et que l’on pourra marquer d’un signet ou d’une image).

 

– l’ordinaire de la messe, qui contient toutes les priĂšres « ordinaires » (les mĂȘmes Ă  chaque messe) dites ou chantĂ©es par le prĂȘtre, le chƓur et l’assistance. C’est la rĂ©fĂ©rence pour suivre le dĂ©roulement de la liturgie. À certains moments de la liturgie, l’ordinaire nous renvoie vers les priĂšres « propres », celles qui changent chaque jour, et qu’il faut aller chercher, soit dans le temporal, soit dans le sanctoral, en fonction de la fĂȘte cĂ©lĂ©brĂ©e.

 

– le temporal (gĂ©nĂ©ralement situĂ© au dĂ©but du missel, avant l’ordinaire) : c’est le plus souvent vers lui qu’on se tourne pour les priĂšres « propres » si l’on est un dimanche, une fĂȘte mobile (PĂąques, Ascension
)

 

– le sanctoral (gĂ©nĂ©ralement situĂ© dans la deuxiĂšme moitiĂ© du missel, aprĂšs l’ordinaire) : c’est le plus souvent vers lui qu’on se tourne pour les priĂšres « propres » si la fĂȘte du jour est Ă  date fixe (ImmaculĂ©e Conception le 8 dĂ©cembre, Saint Joseph le 29 mars, La Toussaint le 1er novembre
)

 

– Il arrive cependant que certains saints n’aient pas de messe spĂ©cialement composĂ©e pour eux : le missel renvoie donc vers des textes « communs » : commun des martyrs, pontifes, confesseurs, vierges
, placĂ©s avant ou aprĂšs le sanctoral.

 

– Certains jours oĂč il n’y a pas de fĂȘte obligatoire dans le calendrier liturgique ; le prĂȘtre peut alors choisir de cĂ©lĂ©brer une messe votive. Certains formulaires de messes votives sont associĂ©s Ă  un jour (comme les messes en l’honneur de la Sainte Vierge, le samedi) ; d’autres peuvent ĂȘtre dits pour des occasions particuliĂšres, comme la messe de mariage, ou la messe pour l’élection du souverain pontife


 

– enfin, la liturgie des dĂ©funts peut souvent ĂȘtre trouvĂ©e Ă  la fin du missel.

 

 

 

 

 

Source : Claves (FSSP)

SAINT NICAISE et ses COMPAGNONS Martyrs (IIe siĂšcle)

11/10/2025

SAINT NICAISE et ses COMPAGNONS Martyrs (IIe siĂšcle)

 AprĂšs avoir sĂ©journĂ© quelques temps prĂšs du grand apĂŽtre, saint Nicaise, avec saint Denis, travailla en GrĂšce au salut des Ăąmes, puis s'embarqua avec le mĂȘme saint pour Rome. Le pape saint ClĂ©ment les envoya dans les Gaules, avec d'autres missionnaires, pour continuer l'Ă©vangĂ©lisation de ce pays, commencĂ©e avec succĂšs par des envoyĂ©s de saint Pierre lui-mĂȘme.

 

        Tandis que saint Denis fixa son siĂšge Ă  Paris, Nicaise se dirigea vers le pays de Rouen. Mais cette ville, qui le vĂ©nĂšre encore aujourd'hui pour son premier pontife, ne devait pas le voir dans ses murs,  car il reçut en route la couronne du martyre. Il emmenait avec lui le prĂȘtre Quirin et le diacre Égobile. 


        Vers Pontoise, les habitants leur promirent d'accepter l'Évangile, s'ils les dĂ©livraient d'un dragon qui infestait ce pays. Alors Quirin marcha vers le dragon, le lia sans peine et le conduisit devant le peuple Ă©merveillĂ© ; lĂ , le monstre expira, par l'ordre du saint. À cette vue, bon nombre d'idolĂątres se convertirent Ă  la foi du Christ, et trois cent dix-huit d'entre eux reçurent le baptĂȘme.

 

        Le bruit de ce prodige s'Ă©tant rĂ©pandu dans le pays d'alentour, les conversions se multipliĂšrent, et les habitants de Meulan, de Mantes, de Monceaux (NDLR : autre nom de Mousseaux oĂč il eut quelque temps son ermitage), commencĂšrent Ă  ouvrir les yeux Ă  la lumiĂšre de l'Évangile. Les apĂŽtres chassĂšrent aussi plusieurs dĂ©mons qui tourmentaient les habitants de la contrĂ©e. Mais la voix du Ciel les appelait plus loin. Nicaise, Quirin et Égobile reprirent leur marche vers Rouen.

 

        À la Roche-Guyon, ils convertirent par leur prĂ©dication une noble dame, nommĂ©e Pience, et un prĂȘtre des idoles, appelĂ© Clair. Ce dernier Ă©tait aveugle ; ils lui rendirent en mĂȘme temps la vue de l'Ăąme et celle du corps. Ce fut le signal de nombreuses conversions. Les prĂȘtres paĂŻens, irritĂ©s, conduisirent les trois apĂŽtres au gouverneur, qui, peu auparavant, avait mis Ă  mort saint Denis et ses compagnons ; mais, inaccessibles Ă  toutes les menaces, ils subirent courageusement le martyre sur les bords de l'Epte. Il serait enterrĂ© Ă  Gasny.
On rapporte de ces trois hĂ©ros de la foi le mĂȘme fait qui est racontĂ© de saint Denis : ils auraient portĂ© leur tĂȘte entre leurs mains, aprĂšs avoir Ă©tĂ© dĂ©capitĂ©s.

 

©Evangelizo.org

Votre mission, si vous l'acceptez ...

10/10/2025

Votre mission, si vous l'acceptez ...

Dans son encyclique Redemptoris Missio, publiĂ©e en 1990, Jean-Paul II rĂ©affirmait la valeur permanente du prĂ©cepte missionnaire. En octobre 2025, le commandement vaut toujours. Un baptisĂ© qui ne serait pas missionnaire ne pourrait se considĂ©rer comme un chrĂ©tien authentique. En effet, alors que l’esprit du monde ne cesse de nous enjoindre de nous libĂ©rer de tout, (de la loi naturelle, de l’autoritĂ©, de la piĂ©tĂ© filiale, de nos devoirs
 etc.), le pape polonais rappelait dĂ©jĂ  que « la vĂ©ritable libĂ©ration consiste Ă  s’ouvrir Ă  l’amour du Christ ».

 

Sommes-nous prĂȘts àĂ  devenir des tĂ©moins ?
Le jour ultime de sa vie terrestre, alors que notre RĂ©dempteur s’apprĂȘtait Ă  rejoindre le Ciel, il conviait ses apĂŽtres sur le mont des Oliviers. BientĂŽt JĂ©sus allait se dĂ©rober Ă  leurs yeux pour trĂŽner en Paradis. Quelles paroles testamentaires, quelles ultimes recommandations, quels derniers conseils dĂ©livre-t-il alors Ă  ses disciples ? « Lorsque le Saint-Esprit descendra sur vous, vous serez revĂȘtus de force et vous me rendrez tĂ©moignage jusqu’aux extrĂ©mitĂ©s de la terre ! » (Ac 1, 8)

 

Ces mots capitaux s’adressent, toujours et encore, Ă  chacune de nos Ăąmes, et ne cessent de nous interroger. Sommes-nous prĂȘts Ă  devenir des tĂ©moins du Christ « jusqu’aux extrĂ©mitĂ©s de la terre » ? Est-ce que nous nous rendons disponibles – en vĂ©ritĂ© ! – Ă  l’Esprit-Saint pour ĂȘtre habitĂ©s par la Force de Dieu et rendre tĂ©moignage de la sagesse de l’Église ?

 

La fin de l’Évangile selon saint Matthieu, explicite et sans Ă©quivoque, ne laisse planer aucun doute sur ce que JĂ©sus-Christ attend de ceux qui veulent devenir ses disciples aujourd’hui : « Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du PĂšre, et du Fils et du Saint-Esprit ! » (Mt 28, 19). Parler du Christ ne peut ĂȘtre optionnel. Pour saint Paul, l’ApĂŽtre avec un « A » majuscule, diffuser l’enseignement du Christ ne relĂšve pas d’un choix mais d’une exigence de vie : « Annoncer l’Évangile, en effet, n’est pas pour moi un titre de gloire ; c’est une nĂ©cessitĂ© qui m’incombe. Oui, malheur Ă  moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! » (1 Co 9, 16)

 

L’un des aspects de la crise existentielle, qui traverse hĂ©las de nombreux membres de l’Église – et ce peut ĂȘtre nous ! –, consiste Ă  succomber Ă  la piteuse tentation de rĂ©duire le christianisme Ă  une sagesse purement humaine. L’Église serait une ONG et l’Évangile une charte des Droits de l’homme saupoudrĂ©e de spiritualitĂ©. Jean-Paul II l’analysait comme une « sĂ©cularisation progressive du Salut ».

 

Les uns ou les autres, avec bon cƓur, se battent pour l’humanitĂ©, certes, mais pour un homme ramenĂ© Ă  sa seule dimension horizontale, quand le zĂšle missionnaire, lui, au contraire, aspire Ă  rappeler aux hommes que JĂ©sus a un message inouĂŻ pour eux.

 

L’autre versant de cette crise, plus subtil, consiste Ă  tomber dans le piĂšge d’une forme de prosĂ©lytisme civilisationnel. On dĂ©fend la culture chrĂ©tienne, mais sans pour autant se laisser imprĂ©gner par elle. On dĂ©fend l’imaginaire de Don Camillo mais sans frĂ©quenter l’Église. Or, que serait le hĂ©ros de Guareschi sans paroissien Ă  sa messe ? Que seraient les pardons en Bretagne, faute de porteurs de banniĂšre connaissant leurs priĂšres ? Que serait l’association SOS Calvaires si ses bĂ©nĂ©voles n’étaient pas mus par l’ambition d’une conversion personnelle ?

 

Être missionnaire revient au premier chef Ă  se laisser soi-mĂȘme convaincre des bienfaits merveilleux attachĂ©s Ă  la filiation divine Ă  laquelle nous sommes appelĂ©s. Toujours, il faut ĂȘtre prĂȘt Ă  interroger la nature, le motif et l’importance de sa relation au Seigneur.

 

Le jugement de Dieu
Chaque homme, nous le savons selon la parabole des talents, sera jugĂ© sur la façon dont il aura agi, pensĂ©, parlĂ© durant son existence et ce, au regard de ce qu’il aura reçu. Dieu seul sondant les reins et les cƓurs, il lui sera possible de nous juger en toute justice, Ă  l’aune des vertus que nous aurons pratiquĂ©es et des sacrifices que nous aurons accomplis, en dĂ©pit des inĂ©vitables failles et fragilitĂ©s inhĂ©rentes Ă  notre nature humaine blessĂ©e par le pĂ©chĂ© originel.

 

Nous serons jugĂ©s sur ce que nous aurons dit Ă  Dieu et sur ce que nous aurons dit de Dieu. Entre autres choses, c’est ce qui nous permettra d’obtenir, ou non, notre ticket d’entrĂ©e dans le Saint des Saints. 

 

Comprenons-nous bien, le zĂšle de la mission dĂ©coule donc non seulement du prĂ©cepte formel du Seigneur, mais aussi de l’exigence profonde de la vie de Dieu en nous. Si « l’amour du Christ nous presse » vraiment (2 Co 5, 14), alors nous donnerons Ă  notre vie son sens plĂ©nier. L’intensitĂ© d’un zĂšle missionnaire se mesurant Ă  l’intensitĂ© de la foi en JĂ©sus-Christ et en son amour pour nous, L’Homme Nouveau n’a pas d’autre ambition, numĂ©ro aprĂšs numĂ©ro, que de nourrir l’une et l’autre. Une mission exigeante mais non pas impossible. Bonne lecture !

 

PĂšre Danziec



Conférence stupéfiante au Parlement Européen - Pfizer papers

09/10/2025

Conférence stupéfiante au Parlement Européen - Pfizer papers

La conférence de Madame Naomi Wolf a été diffusée en direct au Parlement européen le 8/09/25 devant une trentaine de députés seulement. Elle explique avoir organisé une équipe de 3 500 bénévoles afin d'analyser 450 000 pages de documents Pfizer divulgués par une ordonnance d'un juge américain aprÚs une demande d'accÚs à l'information. L'orateur d'introduction et Mme Wolf affirment que ces documents constituent la "preuve irréfutable" démontrant que Pfizer et les gouvernements ont menti sur l'efficacité du vaccin ARNm contre la COVID-19 et ses graves effets secondaires maintenant reconnus.

Qui est Naomi Wolf ?
Wikipédia nous informe entre autres qu' "Elle est née dans une famille juive, dont la branche paternelle a été victime de la Shoah.

Elle fut mariĂ©e Ă  David Shipley, qui a Ă©tĂ© la « plume » du prĂ©sident Bill Clinton, et fut Ă©galement conseillĂšre de l'homme politique Al Gore, vice-prĂ©sident des États-Unis de 1993 Ă  2001. [....] elle est devenue l'une des reprĂ©sentantes de ce qui sera dĂ©crit plus tard comme la troisiĂšme vague fĂ©ministe. Elle reste une avocate des causes fĂ©ministes et des politiques progressistes "[....]

 

Cette femme est donc une fĂ©ministe pur fruit pur sucre du camp dĂ©mocrate et bien en vue dans la haute sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine de gauche, ce qui lui confĂšre un ego bien dĂ©veloppĂ©. En s'opposant Ă  Pfizer, elle botte contre son camp et intĂšgre celui des "complotistes". Il lui faut du courage mais surtout ĂȘtre persuadĂ©e de rĂ©vĂ©ler une vĂ©ritĂ© irrĂ©futable, car issue des documents de Pfizer eux-mĂȘmes. C'est ce qui m'a convaincu de relayer cette information.

VoilĂ , je vous livre cette Ă©tude, c'est l'autre son de cloche ! À vous, chers amis, de vous faire votre opinion !

 

DOSSIER 


La vidéo de la conférence en anglais de Naomi Wolf au Parlement Européen du 8/09/25

 

 

SynthÚse de la vidéo

 

Vous trouverez ci-aprÚs une synthÚse les révélations (ou allégations ?) issues de l'analyse d'un corpus de 450 000 documents internes de Pfizer, dont la publication a été ordonnée par la justice américaine. L'analyse, menée par un groupe de 3 500 médecins et scientifiques bénévoles, suggÚre que Pfizer et les agences gouvernementales étaient informés, dÚs les premiÚres semaines du déploiement en novembre 2020, de l'inefficacité du vaccin à ARNm pour stopper la transmission du COVID-19 ainsi que de l'existence d'une gamme étendue d'effets indésirables graves et systémiques.


Les principales conclusions de cette analyse, présentées par la Dre Naomi Wolf, indiquent que Pfizer avait connaissance du fait que les composants de l'injection ne restaient pas dans le muscle deltoïde mais se biodistribuaient dans tout le corps, s'accumulant dans des organes vitaux tels que le foie, la rate, les glandes surrénales, le cerveau et les ovaires. Les documents internes ont catalogué plus de 42 000 événements indésirables graves et 1 200 décÚs au cours des trois premiers mois de la campagne de vaccination. Ces événements incluent des dommages cardiaques, des troubles sanguins, des atteintes neurologiques sévÚres et des problÚmes de reproduction. Les efforts visant à rendre ces informations publiques se sont heurtés à des tentatives de censure coordonnées, impliquant, selon des décisions de justice, une collusion entre des agences du gouvernement américain et les principales plateformes de médias sociaux.
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1. Contexte : La publication forcée des documents Pfizer
La divulgation des documents internes de Pfizer a Ă©tĂ© le rĂ©sultat d'une bataille juridique initiĂ©e aux États-Unis en vertu du Freedom of Information Act (FOIA).
‱ Tentative de rĂ©tention d'information : La Food and Drug Administration (FDA) amĂ©ricaine, dĂ©tentrice des documents, a initialement demandĂ© Ă  un tribunal l'autorisation de garder ces informations confidentielles pendant 75 ans.
‱ Proposition de publication lente : Face au refus du juge, la FDA a proposĂ© de publier les documents Ă  un rythme de 500 pages par mois, ce qui aurait effectivement Ă©talĂ© la divulgation sur 75 ans.
‱ DĂ©cision de justice : Le juge a rejetĂ© cette proposition et a ordonnĂ© Ă  la FDA de publier les 450 000 pages Ă  un rythme accĂ©lĂ©rĂ© de 55 000 pages par mois. Le processus de publication s'est Ă©talĂ© sur environ un an et demi.
Cette démarche juridique, menée par l'avocat Aaron Siri, a été l'élément déclencheur qui a permis l'accÚs public à ces données techniques.


2. L'effort d'analyse citoyenne
Face au risque que ces centaines de milliers de pages de données techniques complexes soient "perdues pour l'histoire" et inaccessibles au grand public, la Dre Naomi Wolf a initié un projet d'analyse à grande échelle.
‱ Mobilisation d'experts : Un groupe de 3 500 bĂ©nĂ©voles, composĂ© de mĂ©decins, de scientifiques et d'autres experts, s'est rĂ©uni pour examiner les documents.
‱ Travail pro bono : Cette Ă©quipe a travaillĂ© bĂ©nĂ©volement pendant deux ans et demi pour analyser les donnĂ©es.
‱ Production de rapports : L'effort a abouti Ă  la publication de 105 rapports dĂ©taillĂ©s, dont 50 sont compilĂ©s dans un livre Ă©ditĂ© par la Dre Wolf. Ces rapports contiennent des liens directs vers les documents sources de Pfizer, permettant une vĂ©rification indĂ©pendante.
‱ Absence de contestation juridique : Il est notĂ© que, malgrĂ© deux ans et demi de publication, aucune action en justice ou lettre de mise en demeure n'a Ă©tĂ© envoyĂ©e par Pfizer, ce qui est prĂ©sentĂ© comme une validation de l'exactitude des informations rapportĂ©es.


3. Principales révélations alléguées des documents Pfizer
L'analyse des documents a mis en lumiÚre plusieurs domaines de préoccupation majeurs concernant la sécurité et l'efficacité du vaccin à ARNm.


3.1 Inefficacité et tromperie fondamentale
‱ Connaissance prĂ©coce : DĂšs novembre 2020, soit un mois aprĂšs le dĂ©but du dĂ©ploiement, Pfizer savait que son vaccin n'empĂȘchait pas la transmission du COVID-19.
‱ COVID comme effet secondaire : Les documents internes de Pfizer listeraient le COVID comme l'effet secondaire le plus courant de la vaccination.
‱ ConsĂ©quence : Cette connaissance prĂ©coce signifie que les politiques qui ont suivi (mandats vaccinaux, fermetures d'entreprises, restrictions de dĂ©placement, crĂ©ation d'une sociĂ©tĂ© Ă  deux vitesses) Ă©taient fondĂ©es sur une "tromperie".
Citation clĂ© (Dre Naomi Wolf) : "Pfizer knew a month into the roll out... that this vaccine did not work to stop COVID... It means that everything that followed... was predicated on a lie." (Pfizer savait, un mois aprĂšs le dĂ©but du dĂ©ploiement... que ce vaccin ne fonctionnait pas pour arrĂȘter le COVID... Cela signifie que tout ce qui a suivi... Ă©tait fondĂ© sur un mensonge.)


3.2 Biodistribution et accumulation dans les organes
Contrairement aux assurances publiques selon lesquelles les composants du vaccin restaient dans le site d'injection, les documents de Pfizer contiendraient des graphiques montrant une distribution systémique.
‱ Distribution rapide : Les composants (protĂ©ine Spike, ARNm, nanoparticules lipidiques) quittent le muscle deltoĂŻde et se biodistribuent dans tout le corps en 48 heures.
‱ Accumulation dans les organes : Ces matĂ©riaux traversent la barriĂšre hĂ©mato-encĂ©phalique et s'accumulent dans des organes majeurs, notamment :
    ◩ Le foie
    ◩ Les glandes surrĂ©nales
    ◩ La rate
    ◩ Le systĂšme lymphatique
    ◩ Les ovaires (pour les femmes), oĂč les nanoparticules lipidiques (dĂ©crites comme une "graisse industrielle") s'accumulent Ă  chaque injection.
‱ Persistance dans le corps : Les experts de l'Ă©quipe d'analyse n'ont trouvĂ© aucun mĂ©canisme documentĂ© par lequel ces matĂ©riaux quitteraient l'organisme.


3.3 Une avalanche d'effets indésirables graves
Les données révÚlent que Pfizer a été rapidement submergé par les rapports d'effets indésirables.
‱ Ressources humaines dĂ©diĂ©es : Pfizer a dĂ» embaucher 2 400 employĂ©s Ă  temps plein uniquement pour traiter les rapports d'Ă©vĂ©nements indĂ©sirables graves.
‱ DonnĂ©es sur trois mois : Entre fin novembre 2020 et fĂ©vrier 2021, les documents ont recensĂ© :
    ◩ Plus de 42 000 Ă©vĂ©nements indĂ©sirables graves.
    ◩ 1 200 dĂ©cĂšs que les mĂ©decins rapporteurs ont jugĂ©s comme ayant un lien de causalitĂ© potentiel avec l'injection.
‱ Comparaison historique : Dans les sept premiers mois du dĂ©ploiement, les injections d'ARNm ont gĂ©nĂ©rĂ© 20 fois plus d'effets indĂ©sirables graves et 23 fois plus de dĂ©cĂšs que tous les autres vaccins combinĂ©s sur une pĂ©riode de 30 ans.


3.4 Catalogue des effets indésirables systémiques
Les documents ne décrivent pas seulement des effets secondaires bénins comme la fiÚvre ou les frissons, mais un large éventail de pathologies graves.


CatĂ©gorie d'effet 
Exemples rapportés dans les documents Pfizer

 

Les plus courants
1. Myalgie (douleur musculaire généralisée) <br> 2. Arthralgie (douleur articulaire) <br> 3. COVID

 

Cardiaques
Myocardite, péricardite, problÚmes aortiques.

 

Sanguins
Caillots sanguins (poumons, jambes), thrombopénie thrombotique. Il est noté que les nanoparticules lipidiques sont connues pour provoquer la coagulation.

 

Neurologiques
Tremblements, syndrome de Guillain-Barré, démences, crises d'épilepsie. L'effet est attribué aux nanoparticules lipidiques qui détruiraient la gaine de myéline des nerfs.

 

Auto-immuns
Troubles de type lupus, dommages au systĂšme immunitaire.

 

Oculaires
Une grande quantité de rapports de dommages oculaires, y compris la cécité.

 

Reproductifs
Fausses couches, accumulation de nanoparticules dans les ovaires, entraßnant des "ovaires entiÚrement bloqués" chez certaines femmes opérées.

 

Il est également avancé que des cas d'AVC et de lésions hépatiques graves se sont produits dans les 48 heures suivant l'injection, ce qui suggÚre un lien de causalité direct.

 

3.5 Connaissance préalable des risques pour les mineurs
DÚs avril 2021, Pfizer et les autorités réglementaires auraient eu connaissance des risques spécifiques pour les jeunes.
‱ Dommages cardiaques documentĂ©s : Les documents montrent que 35 mineurs avaient subi des lĂ©sions cardiaques (myocardite et pĂ©ricardite).
‱ Avertissements ignorĂ©s : Le ministĂšre de la SantĂ© israĂ©lien aurait (non confirmĂ©) tentĂ© d'alerter les CDC et l'administration Biden de ces risques dĂšs avril 2021, sans succĂšs.


4. Censure et collusion gouvernementale
Mme N. Wolf, se décrivant comme une libérale et ancienne conseillÚre politique démocrate, rapporte une expérience personnelle de censure intense lorsqu'elle a tenté de soulever ces questions.
‱ DĂ©clencheur de la censure : En juin 2021, un simple tweet relayant des tĂ©moignages de femmes sur des troubles menstruels aprĂšs l'injection a conduit Ă  son bannissement de Twitter, Facebook et YouTube.
‱ Campagne de dĂ©nigrement : Sa biographie en ligne a Ă©tĂ© modifiĂ©e simultanĂ©ment dans le monde entier, la qualifiant de "thĂ©oricienne du complot", et les grands mĂ©dias qui la publiaient depuis 40 ans lui ont fermĂ© leurs portes.
‱ Collusion rĂ©vĂ©lĂ©e par la justice : Des poursuites judiciaires menĂ©es par les procureurs gĂ©nĂ©raux du Missouri et de la Louisiane ont rĂ©vĂ©lĂ© par la suite que des agences du gouvernement amĂ©ricain (CDC, Bureau du recensement, forces de l'ordre) avaient fait pression sur les entreprises de mĂ©dias sociaux pour la faire taire et la discrĂ©diter. Deux dĂ©cisions de justice ont depuis conclu que cette action violait ses droits constitutionnels au titre du Premier Amendement.


5. Citations clés
MEP Anderson : "This mRNA campaign will go down in history as the biggest medical scandal ever. And moreover, it will go down as the biggest crime committed against humanity." (Cette campagne d'ARNm restera dans l'histoire comme le plus grand scandale médical de tous les temps. Et de plus, elle restera comme le plus grand crime commis contre l'humanité.)


Naomi Wolf : "...a warning signal that women around the world were entitled to have received about their own bodies and reproductive health was intentionally silenced." (...un signal d'alarme que les femmes du monde entier avaient le droit de recevoir concernant leur propre corps et leur santé reproductive a été intentionnellement réduit au silence.)


Naomi Wolf : "...what divides us in policy terms or political labels is not nearly as important as our fundamental core values as Europeans, as North Americans, ... people around the world who love freedom and individual human rights, the rule of law." (...ce qui nous divise en termes de politique ou d'étiquettes politiques n'est pas aussi important que nos valeurs fondamentales en tant qu'Européens, que Nord-Américains, ... les gens du monde entier qui aiment la liberté, les droits humains individuels et l'état de droit.)

 

 

 

Entretien passionnant doublé avec Naomi Wolf sur le média TOCSIN

(commence Ă  1h27'40")

 

 

Recension sur le Salon Beige

https://lesalonbeige.fr/silence-autour-du-pfizergate/

 

Recension sur la Nuova Bussola Quotidiana

https://lanuovabq.it/it/la-verita-si-reprime-anche-col-silenzio-il-caso-pfizer-papers

 

Le livre, préfacé par le Pr Didier Raoult

https://urlr.me/dEW7Hb

Neuvaine pour l'extension de la dévotion des cinq 1ers samedis du mois à l'Eglise universelle

08/10/2025

Neuvaine pour l'extension de la dévotion des cinq 1ers samedis du mois à l'Eglise universelle

L’annonce et la priĂšre composĂ©e par le cardinal pour prĂ©parer cet anniversaire depuis le 8 octobre au 10 dĂ©cembre sont clairs : il s’agit Ă  la fois de faire mieux connaĂźtre les demandes de la Vierge Ă  Lucie de Fatima, d’exhorter Ă  y rĂ©pondre personnellement et de se prĂ©parer Ă  cette pratique en demandant « la grĂące d’un regret sincĂšre des pĂ©chĂ©s commis, et celle de l’investissement de tout cƓur dans les actes de rĂ©paration de la dĂ©votion des premiers samedis, qui consiste Ă  confesser sacramentellement nos pĂ©chĂ©s, Ă  recevoir dignement la sainte communion, Ă  rĂ©citer un Chapelet et Ă  unir nos cƓurs au CƓur Douloureux et ImmaculĂ© de Marie par la mĂ©ditation, pendant quinze minutes, sur les mystĂšres du Rosaire, avec l’intention de faire rĂ©paration Ă  la Sainte Vierge Marie, par chacun d’entre nous, dans nos familles et dans nos paroisses, et dans toute l’Eglise universelle ».

 

Cette derniĂšre prĂ©cision dans la lettre adressĂ©e aux fidĂšles du monde entier – en français ici, sous format pdf – est remarquable. Si le plus grand nombre connaĂźt aujourd’hui la demande faite par Notre Dame de Fatima aux pastoureaux de transmettre au souverain pontife au sujet de la consĂ©cration de la Russie Ă  son CƓur immaculĂ©, avec la promesse de son triomphe, la pratique des cinq premiers samedis dĂ©jĂ  annoncĂ©e Ă  cette occasion et prĂ©cisĂ©e par la suite Ă  SƓur Lucie, lors d’une apparition de la Vierge avec l’Enfant JĂ©sus le 10 dĂ©cembre 1925 a surtout Ă©tĂ© rĂ©pandue, Ă  l’échelle mondiale, par un nombre restreint d’ecclĂ©siastiques auprĂšs des fidĂšles. En demandant son extension Ă  « toute l’Eglise universelle », le cardinal Burke montre bien Ă  quel niveau cette demande doit ĂȘtre entendue.

 

La neuvaine du cardinal Burke pour répandre et préparer la pratique des premiers samedis
Si le texte du cardinal ne pointe aucunement une dĂ©faillance de quiconque, on peut rappeler que le ciel lui-mĂȘme avait insistĂ© sur l’importance des premiers samedis pour l’Eglise et pour le monde, comme le rapporte le site fatima100.fr en rappelant que quatre ans aprĂšs cette apparition, « le 13 juin 1929, Notre Dame a demandĂ© la consĂ©cration de la Russie ». Pour ajouter : « En mai de l’annĂ©e suivante, le Saint-PĂšre n’ayant toujours rien fait, Notre Seigneur prĂ©cisa que la conversion de la Russie ne serait accordĂ©e que si, outre la consĂ©cration, le Saint-PĂšre approuvait la dĂ©votion rĂ©paratrice des premiers samedis du mois et faisait un acte de rĂ©paration. Ainsi, pour obtenir la paix dans le monde, Notre Seigneur confirmait les deux demandes de Notre Dame en 1917 : “Si on exĂ©cute MES demandes, la Russie se convertira et l’on aura la paix.” »

 

Sans entrer, donc, dans ce dĂ©bat, le cardinal Burke rappelle l’importance de faire ce que la Vierge Marie et son Divin Fils ont demandĂ©.

 

« Notre Dame a enseignĂ© aux petits bergers que la dĂ©votion envers son CƓur Douloureux et ImmaculĂ© est une dĂ©votion de rĂ©paration pour les pĂ©chĂ©s si nombreux et si graves qui offensent le CƓur SacrĂ© de son Divin Fils, JĂ©sus, et qui, par consĂ©quent, offensent son propre CƓur, parfaitement uni au CƓur SacrĂ© de son Fils. La rĂ©paration faite au CƓur SacrĂ© de JĂ©sus et au CƓur Douloureux et ImmaculĂ© de Marie pour les graves offenses causĂ©es par les pĂ©chĂ©s des hommes sauve ainsi des Ăąmes de la mort Ă©ternelle et apporte la paix au monde », Ă©crit-il, rappelant que l’esprit de rĂ©paration doit ĂȘtre au cƓur de la dĂ©votion.

 

La lettre du cardinal Burke sur les premiers samedis
« Nous avons profondĂ©ment conscience de la maniĂšre dont ces mĂȘmes pĂ©chĂ©s perturbent gravement l’ordre de la vie en sociĂ©tĂ©, entraĂźnant des conflits civils au sein des nations et des guerres entre les nations, ainsi que des agressions violentes contre la vie humaine, le mariage et la famille, et encore contre la libertĂ© de pratiquer la religion dans de nombreux pays. Les agents de l’idĂ©ologie intrinsĂšquement perverse du communisme athĂ©e continuent de rĂ©pandre ses mensonges empoisonnĂ©s, dont les fruits sont la destruction et la mort », ajoute plus loin le cardinal.

« Si ce n’est dĂ©jĂ  fait, je vous invite Ă  vous engager, dĂšs les premiers samedis des mois de novembre et dĂ©cembre Ă  venir, dans la pratique sincĂšre de la dĂ©votion des premiers samedis de rĂ©paration. Ayez confiance en la promesse de Notre Dame de Fatima : le fruit de votre dĂ©votion, par la grĂące de Dieu, sera le salut de nombreuses Ăąmes et la paix dans le monde entier », souligne-t-il encore, en insistant sur les fruits surnaturels de cette pratique : « Cette dĂ©votion n’est pas un acte isolĂ© : elle exprime un mode de vie, Ă  savoir la conversion quotidienne du cƓur au CƓur SacrĂ© de JĂ©sus, sous la conduite et la protection maternelles du CƓur ImmaculĂ© et Douloureux de Marie, pour la gloire de Dieu et le salut des Ăąmes. »

 

Voici la priÚre quotidienne composée pour la neuvaine par le cardinal Burke.

 

*

PriÚre quotidienne de préparation

en vue du centenaire de l’apparition de l’Enfant JĂ©sus et de sa MĂšre,
la Bienheureuse Marie toujours Vierge,

à la vénérable servante de Dieu Lucie dos Santos

du 8 octobre au 10 décembre 2025

 

O Vierge MĂšre de Dieu, ma MĂšre trĂšs chĂ©rie, Notre Dame de Fatima et du TrĂšs Saint Rosaire, je contemple votre CƓur Douloureux et ImmaculĂ©, transpercĂ© par tant d’épines Ă  cause de l’ingratitude et des graves pĂ©chĂ©s de vos enfants. Je regrette profondĂ©ment et Ă  jamais la façon dont mes pĂ©chĂ©s ont offensĂ© votre Divin Fils ainsi que vous-mĂȘme, sa MĂšre sans pĂ©chĂ©. Le cƓur humble et contrit, je voudrais rĂ©parer les offenses – grandes et petites – faites Ă  votre CƓur par les pĂ©chĂ©s de vos enfants.

 

Par l’effet de votre amour maternel, vous m’avez appris Ă  travers votre fille, la vĂ©nĂ©rable servante de Dieu Lucie dos Santos, comment faire rĂ©paration pour les pĂ©chĂ©s au moyen de la dĂ©votion des premiers samedis. A l’occasion du 100e anniversaire de votre apparition avec l’Enfant JĂ©sus Ă  la vĂ©nĂ©rable servante de Dieu, le 10 dĂ©cembre 1925, je vous promets d’observer le premier samedi du mois en faisant, de tout cƓur, rĂ©paration pour les pĂ©chĂ©s, par la confession sacramentelle de mes pĂ©chĂ©s, en recevant dignement la Sainte Communion, par la rĂ©citation du Chapelet, et en restant en votre compagnie pendant quinze minutes tout en mĂ©ditant sur les mystĂšres du Rosaire. Je vous prie d’intercĂ©der pour moi afin que ma pratique de la dĂ©votion des premiers samedis puisse servir au salut de nombreuses Ăąmes et Ă  la paix dans le monde.

Aidez-moi aussi Ă  transmettre Ă  d’autres votre message au sujet de la dĂ©votion rĂ©paratrice des premiers samedis. Puisse l’Eglise Ă  travers le monde entier, par obĂ©issance envers votre conseil maternel, vous offrir cet acte d’amour, issu de cƓurs humbles et contrits, en rĂ©paration sincĂšre des pĂ©chĂ©s commis.

 

Je donne entiĂšrement mon cƓur Ă  votre CƓur Douloureux et ImmaculĂ© et, avec vous, je repose mon cƓur pour toujours dans le TrĂšs Saint CƓur de JĂ©sus. De tout mon cƓur, j’offre cette priĂšre Ă  Celui qui, seul, est mon salut. Amen.

 

 

 

Raymond Leo Cardinal BURKE

Le 8 septembre 2025

FĂȘte de la NativitĂ© de la Bienheureuse Vierge Marie

*

 

L’invitation du cardinal Burke fait notamment Ă©cho Ă  un Ă©vĂ©nement rĂ©cent concernant la dĂ©votion des premiers samedis : dans le livre Transmettre la foi Ă  l’école de notre fils Carlo, paru en italien en 2023 et en français l’annĂ©e suivante, la mĂšre du jeune canonisĂ© y raconte comment en 2005, quelques jours aprĂšs le dĂ©cĂšs de SƓur Lucie, Carlo avait eu un songe oĂč l’aĂźnĂ©e des voyants de Fatima lui disait qu’« avec la pratique des premiers samedis du mois, tout croyant pouvait changer les destinĂ©es du monde ». Le livre fait d’ailleurs de multiples rĂ©fĂ©rences Ă  Fatima oĂč ses parents l’avaient emmenĂ©, et lui-mĂȘme recommandait Ă  tous ses amis de dire leur chapelet tous les jours.

 

Jeanne Smits sur RITV

SACRÉ CƒUR : LE FILM QUI RÉVEILLE LES CƒURS ET PERTURBE LES INSTITUTIONS

07/10/2025

SACRÉ CƒUR : LE FILM QUI RÉVEILLE LES CƒURS ET PERTURBE LES INSTITUTIONS

UN VERITABLE SUCCÈS

Dans une Ă©poque marquĂ©e par le relativisme, le dĂ©senchantement et la dĂ©sorientation spirituelle, SacrĂ© CƓur rĂ©pond Ă  une attente profonde. Beaucoup de spectateurs tĂ©moignent d’une « soif de sens », d’un dĂ©sir de foi vĂ©cue, d’une spiritualitĂ© qui ne soit pas abstraite. Le film arrive comme une brise fraĂźche, rappelant que l’Église ne vit pas de doctrines mortes, mais d’un amour personnel. Le film sort dans le cadre d’un jubilĂ© marquant les 350 ans des apparitions de Paray-le-Monial, ce qui crĂ©e une forte charge commĂ©morative. L’avant-premiĂšre dans ce lieu mĂȘme, entourĂ©e de pĂšlerins, de communautĂ©s religieuses, fait de la projection un moment liturgique autant que cinĂ©matographique. Les Gunnell ne sont pas des inconnus dans le cinĂ©ma chrĂ©tien. Leur style mĂȘle rigueur historique, poĂ©sie, tĂ©moignage personnel. Le docu-fiction parvient Ă  toucher un public plus large que les seuls croyants : ceux qui cherchent, ceux qui doutent, ceux qui veulent simplement voir. Le format, les reconstitutions, le rythme rendent le message de foi audible dans un monde bruyant !

 

ATTENTION CENSURE !

Le film SacrĂ© CƓur rencontre aussi l’hostilitĂ© des rĂ©gies publicitaires des transports publics de Paris. La SNCF et la RATP, via leur rĂ©gie MĂ©diaTransports, ont refusĂ© la campagne d’affichage du film, estimant les affiches « trop confessionnelles, prosĂ©lytes » et contraires selon elles au principe de neutralitĂ© du service public. Elle montre que la neutralitĂ© est souvent un piĂšge : qu’est-ce que « prosĂ©lyte » si ce n’est exposer une vĂ©ritĂ©, proposer une foi ? Quand un film raconte la vie de JĂ©sus, est-ce de la publicitĂ© politique ou de la libertĂ© d’expression religieuse ? Cela illustre la prĂ©caritĂ© de la visibilitĂ© publique du sacrĂ© dans notre culture : l’Église, ses symboles, ses messages, sont tacitement relĂ©guĂ©s hors du champ public « acceptable » alors que les promotions des films amĂ©ricains d Ȏpouvante comme La None, Conjuring ou l’Exorcisme sont mises en avant comme le rappelĂ© le rĂ©alisateur au micro de Pascal PRAUD . PrivĂ©s d’affiches dans les gares ou les mĂ©tros, les fidĂšles sont privĂ©s du droit de voir leur foi annoncĂ©e, et les curieux du droit d’ĂȘtre intriguĂ©s.

 

VERS UN SURSAUT : SURSUM CORDA !

Ce succĂšs fulgurant de SacrĂ© CƓur ne doit pas ĂȘtre vu comme un simple phĂ©nomĂšne culturel, mais comme un avertissement et une opportunitĂ© car si ce film touche autant, c’est parce que l’Église hier ignorĂ©e ou rĂ©duite au privĂ©, revient de plus en plus dans le visible. Que les fidĂšles rĂ©clament des signes, des apparitions, des mots, de la beautĂ©. Puis le cinĂ©ma chrĂ©tien (comme les rĂ©seaux sociaux), quand il est bien fait, gagne du terrain : il peut ĂȘtre un vecteur de rĂ©-Ă©vangĂ©lisation puissant.

 

Mais il y a un revers : la censure, la marginalisation, la crainte institutionnelle (y compris dans l’Église publique) de revendiquer une foi visible.

 

SacrĂ© CƓur est plus qu’un documentaire : c’est un acte courageux. Il rappelle que le SacrĂ©, le mystĂšre, l’amour de Dieu ne sont pas des sujets dĂ©suets mais des urgences. Et qu’en France, la culture chrĂ©tienne, le sacrĂ©, ont tant de choses Ă  dire — si on ne les bĂąillonne pas.

Le cinĂ©ma doit devenir l’un des fronts de la reconquĂȘte spirituelle : que vive la dĂ©votion, que vive le SacrĂ©-CƓur, que vive le Christ qui aime — et que ne soit jamais Ă©teint ce feu dans le cƓur des hommes.

 

SOURCE : https://leconservateur-media.fr/2025/10/07/sacre-coeur-un-film-qui-transforme-la-spiritualite/ via le Salon Beige

Bibles et islam ? Les racines inattendues du « boom du baptĂȘme » en France

06/10/2025

Bibles et islam ? Les racines inattendues du « boom du baptĂȘme » en France

Vous avez probablement entendu dire qu’il se passe quelque chose d’extraordinaire dans l’Église catholique en France.

 

La confĂ©rence des Ă©vĂȘques de France a annoncĂ© en avril que plus de 10 000 adultes devraient ĂȘtre baptisĂ©s en 2025, soit une augmentation de 45 % par rapport Ă  l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente.

 

Ce ne sont pas seulement les baptĂȘmes d'adultes qui connaissent un essor remarquable. Un nombre record de 19 000 personnes , dont de nombreux jeunes, ont participĂ© au pĂšlerinage de Paris Ă  Chartres cette annĂ©e . Un nombre sans prĂ©cĂ©dent de 13 500 lycĂ©ens ont participĂ© au pĂšlerinage de Lourdes FRAT 2025 , un Ă©vĂ©nement annuel majeur pour les jeunes.

 

Le pays connaßt également ce que les médias français appellent un « boom biblique » : une augmentation rapide des ventes de la Bible. Les librairies religieuses signalent une augmentation de 20 % des achats depuis 2024.

 

Il est facile d'Ă©noncer ces faits. Mais il est plus difficile d'en discerner la cause. Pourquoi les jeunes se ruent-ils vers l'Église catholique plus de deux siĂšcles aprĂšs son Ă©viction brutale de la place publique pendant la RĂ©volution française ?

 

Les reportages, tant en France que dans le monde anglophone, n'ont fait qu'effleurer le phĂ©nomĂšne. Mais l'enquĂȘte la plus approfondie Ă  ce jour vient d'ĂȘtre publiĂ©e en France. Elle s'intitule EnquĂȘte sur ces jeunes qui veulent devenir chrĂ©tiens et est rĂ©digĂ©e par Antoine Pasquier, journaliste Ă  l'hebdomadaire catholique français Famille ChrĂ©tienne .

 

Pasquier explore ce que les jeunes adultes français en quĂȘte de baptĂȘme et de catĂ©chumĂšnes disent d'eux-mĂȘmes. Il mĂȘle leurs observations Ă  sa propre vision de catĂ©chiste qui a vu la vague dĂ©ferler sur sa paroisse et l'a vue prendre des proportions vertigineuses.

 

La dynamique qu’il dĂ©couvre est inattendue.

 

Par exemple, Ă  travers ses entretiens avec des catĂ©chumĂšnes, Pasquier constate que la lecture de la Bible joue un rĂŽle plus fondamental dans les conversions qu'Internet et les rĂ©seaux sociaux. De plus, de nombreux jeunes en quĂȘte de foi arrivent Ă  l'Ă©glise avec une vision de la religion façonnĂ©e non pas par le christianisme, mais par l'islam.

L'ouvrage, actuellement disponible uniquement en français, offre des conseils aux responsables de l'Église face Ă  cet afflux imprĂ©vu. Pasquier appelle Ă  une transformation profonde du catholicisme français, passant d'une communautĂ© rĂ©signĂ©e au dĂ©clin Ă  une « Église catĂ©chumĂ©nale ». Il perçoit des signes avant-coureurs de ce changement.

Pasquier a travaillĂ© pendant dix ans comme reporter pour un hebdomadaire rĂ©gional français avant de rejoindre Famille ChrĂ©tienne en 2013. Il a coordonnĂ© les enquĂȘtes du magazine catholique sur des sujets tels que la crise des abus. MariĂ© et pĂšre de quatre enfants, il accompagne les jeunes catĂ©chumĂšnes de son Ă©glise en rĂ©gion parisienne depuis 2020.

Dans une interview avec The Pillar , il a discutĂ© de la genĂšse de son livre, de ce qui l'a surpris chez les catĂ©chumĂšnes et des leçons de l'Église française pour les catholiques d'ailleurs.

 

Les catholiques du monde entier sont fascinés par ce qui se passe en France.
Comment expliqueriez-vous briĂšvement ce qui arrive Ă  quelqu'un vivant hors de France ?
Depuis 2020, la France connaĂźt un afflux important de catĂ©chumĂšnes de tous Ăąges et de tous milieux sociaux. Les chiffres parlent d'eux-mĂȘmes : en 2025, le nombre d'adultes demandant le baptĂȘme est le plus Ă©levĂ© jamais enregistrĂ© depuis que la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques de France a commencĂ© Ă  recenser les catĂ©chumĂšnes en 2002. Pour la premiĂšre fois, le seuil symbolique des 10 000 baptĂȘmes d'adultes a Ă©tĂ© franchi.

 

Sur deux ans, la croissance est remarquable : 5 463 baptĂȘmes en 2023, 7 135 en 2024 (+ 30,6 %) et 10 384 en 2025 (+ 45,5 %). Autrement dit, le nombre de baptĂȘmes d’adultes a presque doublĂ© entre 2023 et 2025 (+ 90 %).

 

Parmi ces 10 384 nouveaux baptisĂ©s, la tranche d'Ăąge des 18 Ă  25 ans reprĂ©sente dĂ©sormais la part la plus importante, avec environ 4 360 catĂ©chumĂšnes (42 %). Les baptĂȘmes d'adolescents (11-17 ans) connaissent Ă©galement une forte croissance. En 2025, on en comptait 7 404, contre 1 547 en 2022 (+76 %). En seulement trois ans, ces chiffres ont presque quintuplĂ©.

 

Paradoxalement, ce phĂ©nomĂšne survient dans un contexte ecclĂ©sial marquĂ© par la crise des abus sexuels et le dĂ©clin des vocations. Cet afflux totalement inattendu a pris les paroisses de court, les obligeant Ă  s'adapter rapidement. D'abord surpris, les catholiques français cherchent aujourd'hui les meilleures façons d'accueillir et de soutenir ces personnes en quĂȘte de Dieu.

 

Votre livre est-il la premiĂšre exploration approfondie des raisons pour lesquelles tant de jeunes deviennent catholiques en France ?
Jusqu'Ă  prĂ©sent, ce phĂ©nomĂšne n'a Ă©tĂ© analysĂ© que par les mĂ©dias, catholiques ou laĂŻcs. S'appuyant sur les statistiques publiĂ©es et interprĂ©tĂ©es chaque annĂ©e par la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques de France, ces mĂ©dias ont tentĂ© d'expliquer les raisons de cet afflux de catĂ©chumĂšnes. De nombreux tĂ©moignages ont Ă©galement Ă©tĂ© publiĂ©s.

 

Journaliste pour le magazine Famille ChrĂ©tienne, j'ai commencĂ© Ă  travailler sur ce sujet il y a trois ans. Cependant, mon livre constitue la premiĂšre enquĂȘte exhaustive visant Ă  analyser en profondeur les raisons qui poussent ces jeunes Ă  devenir chrĂ©tiens.

 

J'ai volontairement privilégié la tranche d'ùge des 15-25 ans, d'abord parce qu'elle est la tranche démographique la mieux représentée (45% des catéchumÚnes français en 2025, soit plus de 8 000 jeunes), ensuite parce que leur parcours diffÚre de celui des adultes plus ùgés.

 

Quand avez-vous pris conscience pour la premiÚre fois de ce phénomÚne ?
Depuis 2020, j'accompagne des lycĂ©ens qui se prĂ©parent au baptĂȘme dans ma paroisse en rĂ©gion parisienne. En tant que catĂ©chiste, j'ai constatĂ© qu'un nombre croissant de jeunes de mon groupe cherchent Dieu et aspirent Ă  devenir chrĂ©tiens.

 

Ils venaient souvent en groupe, souvent avec des amis. Nous avons aussi commencĂ© Ă  les remarquer plus souvent et en plus grand nombre aux messes dominicales, s'approchant pendant la communion, les bras croisĂ©s, pour recevoir la bĂ©nĂ©diction du prĂȘtre.

 

Cette observation personnelle a été reprise par d'autres catéchistes de différentes paroisses et villes. AprÚs quelques recherches, cette fois en tant que journaliste, j'ai rapidement compris que ce phénomÚne était national et totalement inédit.

 

De nombreux rapports soulignent le rÎle d'Internet dans la nouvelle vague de conversions. Mais vous avez découvert que la Bible joue un rÎle encore plus important.
Pouvez-vous expliquer pourquoi c’est le cas ?
La génération Z grandit sur les réseaux sociaux. Sur ces plateformes, les influenceurs partagent des contenus de plus en plus pointus et bien conçus, créés par des influenceurs chrétiens, qui apportent des réponses à leurs questions existentielles et spirituelles.

 

Mais ces réseaux ne sont pas le lieu de leur conversion. La conversion se produit plus tÎt, de maniÚre naturelle, je dirais. Les réseaux sociaux et Internet complÚtent et soutiennent cette conversion.

 

La Bible, en revanche, intervient bien plus tĂŽt dans leur cheminement. DĂšs qu'ils dĂ©cident d'approfondir leur recherche spirituelle au sein de la foi chrĂ©tienne, elle devient essentielle. Presque tous les jeunes que j'accompagne ou que j'ai interviewĂ©s me disent avoir achetĂ©, ouvert et lu la Bible avant d'entreprendre toute dĂ©marche officielle auprĂšs de l'Église.

 

Aux cĂŽtĂ©s de l'Ă©glise et de la messe, la Bible est pour eux une rĂ©fĂ©rence fiable et facilement identifiable. Ils se demandent : « Je veux ĂȘtre chrĂ©tien, comment faire ? » Et la rĂ©ponse leur saute aux yeux : « Il faut que je lise la Bible et que j'aille Ă  la messe. » La forte croissance des ventes de Bibles, en France comme Ă  l'Ă©tranger, tĂ©moigne de ce nouvel engouement.

 

Vous constatez que beaucoup de jeunes Français qui s'approchent de l'Église catholique viennent avec une idĂ©e de la religion façonnĂ©e par l'islam, avec son insistance sur les pratiques de jeĂ»ne, etc.
Pourquoi en est-il ainsi et quels défis cela entraßne-t-il ?
C'est avant tout l'expression publique et explicite de l'islam qui les interpelle. Certains de leurs amis musulmans adhĂšrent ouvertement Ă  leur foi et Ă  leur identitĂ© religieuse, sans rĂ©serve. Cela incite nos jeunes Ă  manifester eux aussi leur foi chrĂ©tienne grandissante. Cela se manifeste par le port d'un collier avec croix, parfois d'un voile de chapelle pour les jeunes filles, ou par l'observation des pratiques des diffĂ©rents temps liturgiques, notamment le CarĂȘme.

 

Le CarĂȘme, par sa radicalitĂ©, attire ces jeunes en quĂȘte d'orientation et de sens. Ils ont parfois tendance Ă  considĂ©rer cette pĂ©riode comme un « Ramadan chrĂ©tien ». Les catĂ©chistes doivent veiller Ă  bien expliquer les diffĂ©rences et Ă  leur rappeler que le christianisme n'est pas avant tout une religion d'observance, mais de conversion personnelle et intĂ©rieure.

 

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris dans le fait que les jeunes deviennent catholiques ?
Leur dĂ©termination et leur patience. Certains ont voyagĂ© pendant des annĂ©es, cachĂ©s, par peur d'ĂȘtre mal compris par leurs proches.

Je pense Ă  une jeune femme qui a attendu neuf ans entre sa premiĂšre entrĂ©e Ă  l'Ă©glise et sa demande officielle de baptĂȘme. Une autre a attendu trois ans entre sa premiĂšre lecture de l'Évangile, seule dans sa chambre, et sa premiĂšre messe avec une amie. Leur foi est dĂ©jĂ  si forte qu'elles n'ont pas peur d'attendre aussi longtemps pour recevoir le baptĂȘme.

 

Vous appelez Ă  la transformation de l'Église de France en « Église catĂ©chumĂ©nale ». À quoi cela ressemblerait-il ?
L'Église primitive, l'Église apostolique, Ă©tait par nature une Église catĂ©chumĂ©nale. Lorsque les ApĂŽtres et la Vierge Marie reçurent l'Esprit Saint le jour de la PentecĂŽte, ils quittĂšrent aussitĂŽt le CĂ©nacle pour proclamer la Bonne Nouvelle du Christ et accomplir les premiers baptĂȘmes ( Actes 2,41 ).

Dans les premiĂšres communautĂ©s, les chrĂ©tiens – donc nĂ©ophytes – Ă©coutaient les enseignements des ApĂŽtres. Cet enseignement Ă©tait centrĂ© sur la proclamation du kĂ©rygme , cƓur de la foi chrĂ©tienne. Ces communautĂ©s Ă©taient Ă©galement attentives au salut des autres et Ă  l'Ɠuvre du Saint-Esprit parmi elles.

Une Église catĂ©chumĂ©nale est une Église attentive Ă  l'annonce du kĂ©rygme, au salut de chacun et Ă  l'Ă©coute de l'Esprit Saint. Ces dispositions aideront notre Église aujourd'hui Ă  ĂȘtre toujours plus attractive et ouverte Ă  ceux qui cherchent Dieu.

 

Y a-t-il quelque chose que les autres pays qui connaissent Ă©galement un boom des baptĂȘmes d’adultes pourraient apprendre de l’Église en France ?
L'Église de France prend peu Ă  peu conscience de la situation. Je ne suis pas sĂ»r qu'elle ait beaucoup de leçons Ă  donner aux autres Églises.

Les premiers à comprendre la situation furent les catéchistes, les plus proches du terrain. Ils réagirent rapidement et prirent des mesures pour faire face à cette vague inattendue. S'il y a une leçon à tirer de l'expérience française, c'est cette capacité d'adaptation sur le terrain.

L'Église doit veiller Ă  ne pas rester prisonniĂšre de schĂ©mas ou de rĂ©flexes dĂ©passĂ©s. L'idĂ©e du « On a toujours fait comme ça ! » n'est plus tenable (ndlr : ça dĂ©pend pourquoi ...!). Sans perdre son essence, l'Église doit s'adapter Ă  ces nouveaux chrĂ©tiens, en rĂ©pondant Ă  leurs questions, Ă  leurs attentes et Ă  leur soif.

Le pape LĂ©on XIV lui-mĂȘme l'exprime avec justesse : « La crise de la foi et de sa transmission, ainsi que les difficultĂ©s liĂ©es Ă  l'appartenance et Ă  la pratique ecclĂ©siales, nous invitent Ă  redĂ©couvrir la passion et le courage d'une nouvelle annonce de l'Évangile. ParallĂšlement, des personnes apparemment Ă©loignĂ©es de la foi reviennent souvent frapper aux portes de l'Église ou s'ouvrent Ă  une nouvelle quĂȘte de spiritualitĂ©, qui parfois ne trouve pas le langage et les formes adĂ©quats dans les propositions pastorales habituelles. »

 

Source : The Pillar

L'urgence de la cohérence face à la crise morale

06/10/2025

L'urgence de la cohérence face à la crise morale

L'article pose un diagnostic sans appel : la succession rapide des gouvernements et la briÚveté du passage de M. Lecornu à Matignon témoignent d'un « vide spirituel » dans une classe politique désormais « détachée de toute dimension morale ». La politique, réduite à la « communication et à la stratégie », a perdu le sens du service.

 

La Foi au CƓur de l'Action Publique
L'essence de l'argumentation repose sur l'appel du Pape LĂ©on XIV aux Ă©lus français, datĂ© du 28 aoĂ»t 2025. Le Saint-PĂšre y martĂšle la nĂ©cessitĂ© d'une foi chrĂ©tienne qui ne peut ĂȘtre une simple « dĂ©votion privĂ©e », mais doit ĂȘtre une lumiĂšre qui Ă©claire la vie publique.

Pour l'auteur, en refusant cette orientation divine, la politique s'enferme dans une « logique d’efficacitĂ© sans horizon » et d'autosuffisance, devenant le symptĂŽme d'une crise bien plus « morale que gouvernementale ».

 

Le Double Pilier de la Vocation Chrétienne :


La CharitĂ© Politique : Le Pape insiste sur la vocation sociale de la CharitĂ©. Citant le Compendium de la Doctrine sociale de l’Église, l'article rappelle que la charitĂ© doit devenir « charitĂ© sociale et politique » pour « nous faire aimer le bien commun et conduire Ă  chercher efficacement le bien de tous. » Gouverner est donc intrinsĂšquement liĂ© Ă  l'enracinement dans le bien commun, une force que seul le sacrement du baptĂȘme, et l'union au Christ, peuvent donner.

 

Le Courage de la VĂ©ritĂ© : Face aux « pressions idĂ©ologiques et partisanes », LĂ©on XIV appelle Ă  un « courage enracinĂ© dans la foi » : celui de dire « non, je ne peux pas ! lorsque la vĂ©ritĂ© est en jeu. » C'est une mise en garde puissante contre la faiblesse morale qui pousse le pouvoir Ă  se plier Ă  la « logique des intĂ©rĂȘts ou des sondages ». L'article dĂ©nonce ainsi l'impuissance des discours de « valeurs abstraites » qui sont coupĂ©es de leur source spirituelle, le Christ lui-mĂȘme.

 

L'Unité Intérieure : Clé d'une Politique Humaine
Le passage le plus marquant, qui donne son titre Ă  l'article, est un appel Ă  l'unitĂ© de l'ĂȘtre. Le Pape LĂ©on XIV affirme avec une « force rare » :

 

« Il n’y a pas de sĂ©paration dans la personnalitĂ© d’une personne publique : il n’y a pas d’un cĂŽtĂ© l’homme politique, de l’autre le chrĂ©tien. Mais il y a l’homme politique qui, sous le regard de Dieu et de sa conscience, vit chrĂ©tiennement ses engagements et ses responsabilitĂ©s ! »

 

Cette cohĂ©rence intĂ©rieure est prĂ©sentĂ©e comme la clĂ© d'une « politique vĂ©ritablement humaine » et la condition de la stabilitĂ© pour la sociĂ©tĂ© tout entiĂšre. L'article conclut en rappelant que, si l'engagement politique n'est pas l'apanage des croyants – la doctrine sociale Ă©tant « en accord avec la nature humaine, la loi naturelle que tous peuvent reconnaĂźtre » – la foi offre une lumiĂšre supĂ©rieure qui Ă©claire la raison.

 

En dĂ©finitive, au-delĂ  de l'anecdote politique, Tribune ChrĂ©tienne (2) nous livre un puissant appel Ă  la conversion personnelle et publique. La vĂ©ritable rĂ©forme de la France ne passera pas par une simple valse des ministres, mais par le retour au sens du service, du courage et de la vĂ©ritĂ© dans le cƓur de ses responsables. Un texte essentiel pour mĂ©diter sur l'articulation entre l'Évangile et la CitĂ©.


 

(1) Sébastien Lecornu a fait tout son secondaire à St Adjutor de Vernon et a confié dans une interview avoir réfléchi à une vocation monacale. Cette précision n'est pas une critique envers cet homme mais illustre bien le propos du Saint PÚre.
(2) Lien sur l'article et discours intĂ©gral du pape Ă  une dĂ©lĂ©gation d’élus et de personnalitĂ©s civiles du Val-de-Marne (DiocĂšse de CrĂ©teil)

 

Kyrie Eleison !

 

 

 

Stanislas Berton - Pourquoi la France doit-elle ĂȘtre catholique ?

05/10/2025

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